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Mise jour: 28-Feb-2003 Publications OTAN

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Chapitre 5: Le rôle operationnel de l'Alliance dans le maintien de la paix
Le rôle de l'OTAN en rapport avec le conflit du Kosovo
 

Soutien en faveur des pays voisins


L’Alliance mesurait pleinement les immenses difficultés humanitaires, politiques et économiques que le conflit au Kosovo imposait aux pays de la région. Elle fit donc porter tout particulièrement ses efforts sur l’aide concrète immédiate à fournir face à la crise constituée par le problème des réfugiés en réaffectant à des tâches humanitaires des forces de l’OTAN présentes dans la région.

Au début d’avril 1999, le Commandant de l’OTAN dans l’ex-République yougoslave de Macédoine(1) a été officiellement chargé de coordonner l’aide de l’OTAN à ce pays, et aussi d’établir un quartier général avancé en Albanie, en coordination avec les autorités albanaises et le HCR des Nations Unies, en vue d’évaluer la situation humanitaire et de fournir un soutien. Le Conseil de l’Atlantique Nord a par ailleurs chargé les autorités militaires de l’OTAN de mener plus avant la planification nécessaire dans ce domaine. L’aide apportée ensuite consistait principalement à fournir un hébergement d’urgence et à construire des camps pour les réfugiés, à soutenir les organisations d’aide humanitaire en assurant en particulier le transport et la distribution de secours, notamment alimentaires. Les pays de l’OTAN fournirent une aide financière et d’autres formes de soutien à l’Albanie et à l’ex-République yougoslave de Macédoine(1) , et ils assurèrent qu’ils réagiraient si la Yougoslavie portait atteinte à leur sécurité du fait de la présence de forces de l’OTAN et d’activités menées par celles-ci sur le territoire de ces deux pays.

A Washington, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’OTAN ont indiqué comment on pouvait selon eux parvenir à une paix et à une stabilité durables et assurer la prospérité future, sur la base d’une intégration croissante des pays de la région dans la dynamique européenne et d’une coopération étroite avec d’autres institutions pour la réalisation de ces objectifs. Ils ont établi un processus de discussions et de consultations individuelles entre les dix-neuf pays de l’OTAN et les pays de la région, et se sont déclarés déterminés à promouvoir la coopération régionale au sein du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA). Ils ont convenu aussi d’utiliser les ressources du Partenariat pour la paix pour fournir une aide plus directe et plus focalisée en rapport avec les préoccupations de ces pays en matière de sécurité. L'Alliance s'est félicitée des mesures connexes prises dans d'autres forums, y compris la proposition de l'Union européenne d'organiser une conférence sur un pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est à la fin mai 1999. Elle a aussi souligné que le G7 et des institutions financières telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international joueraient un rôle crucial dans le processus de reconstruction lorsque la crise du Kosovo aura cessé.

Le Conseil de l'Atlantique Nord a suivi de près l'évolution de la situation au Kosovo. Aux réunions ministérielles de mai 2001, les pays de l'OTAN ont réaffirmé leur détermination à jouer pleinement leur rôle dans la réalisation des objectifs de la communauté internationale, tels qu'ils sont définis dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies, afin d'œuvrer pour un Kosovo pacifique, multiethnique, multiculturel et démocratique, où chacun puisse jouir des libertés et des droits universels. Les Ministres des affaires étrangères de l'OTAN ont exprimé leur soutien résolu aux travaux menés par la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, ainsi qu'à l'intense coopération poursuivie entre la MINUK et la KFOR. Ils ont aussi affirmé qu'ils demeuraient résolus à faire en sorte que les forces et les capacités de la KFOR soient réexaminées en permanence afin qu'elles soient adaptées aux défis auxquels elles seraient confrontées. Ceux-ci consistent à maintenir un environnement sûr dans un Kosovo encore troublé, à décourager et prévenir la violence ethnique, à assurer la sécurité et la protection de toutes les minorités, à aider au retour des réfugiés, qu'ils appartiennent à la communauté albanaise, à la communauté serbe ou à une autre communauté, et à soutenir l’OSCE dans la conduite d'élections libres, équitables et répondant aux exigences de sécurité.

Au printemps 2001, à la suite de violents affrontements à la frontière avec le Kosovo, mettant en jeu des forces de l'ex-République yougoslave de Macédoine(1) et des groupes extrémistes d'Albanais de souche qui seraient basés au Kosovo, la KFOR a lancé des actions supplémentaires, en renforçant notamment les patrouilles terrestres et aériennes, les opérations de lutte contre la contrebande, et les opérations de ratissage et de saisie. Les vols de reconnaissance et de surveillance ont également augmenté, de même que les collectes de données du renseignement. Les efforts diplomatiques de l'OTAN en Serbie méridionale ont en partie abouti au désarmement et à la démobilisation de groupes extrémistes sur place, ainsi qu'à un accord sur des mesures de confiance visant à assurer le retour à une vie normale.

  1. La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel