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Mise jour: 19-Feb-2003 Publications OTAN

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Chapitre 3: l'Ouverture de l'Alliance
L'initiative de l'OTAN pour l'Europe du Sud-Est

L'Initiative de l'OTAN pour l'Europe du Sud-Est (IESE) a été lancée au Sommet de Washington de 1999 dans le but de promouvoir la coopération régionale ainsi que la sécurité et la stabilité à long terme dans la région.

Cette initiative avait pour objet de mettre à profit la contribution déjà importante apportée par l’OTAN à la sécurité et à la stabilité dans la région et de lui donner une dimension nouvelle, en privilégiant plus particulièrement le pôle régional : la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et, lorsque les circonstances le permettraient, la République fédérale de Yougoslavie. Après le Sommet, un Groupe de travail ad hoc (AHWG) à participation libre sur la coopération régionale en Europe du Sud-Est a été établi sous l’égide du CPEA en session du Comité politique. Ses recommandations ont été prises en compte par le Comité directeur politico-militaire (PMSC) du Partenariat pour la paix, qui a élaboré différentes initiatives envisageables au plan régional dans le cadre d’un vaste ensemble d’activités à l’appui de l’IESE. Il s’agissait d’activités de coopération pratique, dont la tenue de séminaires sur des questions essentielles pour la région, la création d’un Groupe directeur sur la coopération en matière de sécurité en Europe du Sud-Est (SEEGROUP) et la négociation d’un Document d'évaluation commune sur les défis et perspectives en matière de sécurité régionale (SEECAP), le but étant d’encourager les pays de la région à assumer la direction et la responsabilité de toutes ces activités, avec le soutien de l’OTAN.

Dans ce contexte, le SEECAP a été approuvé par les Ministres des affaires étrangères des pays participants en marge de la réunion du CPEA qui s’est tenue au niveau des Ministres des affaires étrangères à Budapest en mai 2001. La Bosnie-Herzégovine et la République fédérale de Yougoslavie ont participé au projet aux côtés de tous les pays du PPP/CPEA de la région et de plusieurs pays membres de l’OTAN. L’approbation de ce document ouvre la voie à une coopération plus large en ce qui concerne la réforme du secteur de la sécurité. Par ailleurs, dans le contexte de l’IESE, il a été procédé à la création du SEEGROUP, dont la présidence est assurée à tour de rôle par les pays de la région et qui est chargé de la coordination des projets régionaux. Le Groupe jouera également un rôle important dans la définition d’approches fondées sur la coopération pour la mise en œuvre du SEECAP et la promotion des réformes. Parmi les réalisations du SEEGROUP figure la négociation du document sur le SEESTAFF, qui ouvre la voie à des échanges de personnel de liaison entre autorités douanières voisines. Outre tous les pays de l’Europe du Sud-Est, ainsi que l’Autriche et la Suisse, le SEEGROUP compte désormais la Moldova parmi ses membres.

Le Fonds d’affectation spéciale du PPP a été utilisé pour soutenir plusieurs projets dans la région. Le Groupe de travail ad hoc du CPEA s’est principalement attaché à définir les moyens par lesquels le CPEA peut soutenir et encourager la coopération régionale, afin de promouvoir la pleine intégration de tous les pays de la région dans la communauté euro-atlantique.

Un programme complémentaire de coopération en matière de sécurité, conçu tout spécialement pour répondre aux besoins de la Croatie et fondé sur les mécanismes du PPP, a ouvert la voie à la participation de ce pays au PPP. L'OTAN dispose également d'un programme spécial de coopération en matière de sécurité avec la Bosnie-Herzégovine, en dehors du PPP, qui complète lui aussi d'autres activités relevant de l'Initiative pour l'Europe du Sud-Est.

Dans un autre domaine de coopération, l'OTAN fournit des conseils et des avis techniques pour la reconversion d'officiers dégagés des cadres lors de réformes structurelles en Bulgarie et en Roumanie. Il s’agit d’un projet OTAN mis en œuvre dans le cadre du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est(1) , en coopération avec la Banque mondiale, d’autres donateurs et les pays concernés. A la mi-2002, plus de 5 000 officiers bulgares et roumains avaient bénéficié des programmes de reconversion. La Croatie a récemment entamé le processus, et l’Albanie a soumis une proposition et une demande en vue d’un soutien de l’OTAN. L’OTAN a en outre entrepris des travaux portant sur la fermeture de sites militaires et leur reconversion à des fins civiles. Ce processus est bien engagé, des projets pilotes en Roumanie et en Bulgarie ayant été sélectionnés. La Croatie et la République fédérale de Yougoslavie ont annoncé leur intention de participer.

L’engagement de l’OTAN et le rôle qu’elle joue en fournissant des conseils et des avis techniques ont contribué à rendre plus crédibles les propositions de coopération des pays et à inciter des institutions financières et d’autres donateurs à accorder un soutien.

La façon dont s’articulent l’expertise mise à disposition par l’OTAN, le rôle d’intermédiaire joué par le Pacte de stabilité et le financement assuré par les donateurs constitue un modèle pragmatique, qui débouche sur des programmes de coopération concrète. Plusieurs autres projets relevant de l’IESE ont également contribué à la réalisation des activités et des objectifs de la Table de travail du Pacte de stabilité sur les questions de sécurité.

L'engagement de l'OTAN et le rôle qu'elle joue en fournissant des conseils et des avis techniques ont contribué à rendre plus crédibles les propositions de coopération des pays et à inciter des institutions financières et d'autres donateurs à accorder un soutien.

  1. Le Pacte de stabilité a été inauguré par l’Union européenne en mai 1999. Il a été ensuite adopté au cours d’une conférence internationale tenue à Cologne le 10 juin 1999 et placé sous l’égide de l’OSCE. Il a pour objet de contribuer à l’établissement d’une paix, d’une prospérité et d’une stabilité durables en Europe du Sud-Est par une action cohérente et coordonnée, en rassemblant les pays de la région ainsi que d’autres pays et organisations intéressés ayant les moyens d’y contribuer. Il établit des mécanismes spécifiques destinés à coordonner ces efforts conjoints.