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Partie V: Organisations Non-Gouvernementales |
L'Assemblée de l'Atlantique Nord
Version électronique
L'esprit de cohésion qui caractérise l'Alliance se trouve
considérablement renforcé par le soutien de parlementaires
librement élus. L'Assemblée de l'Atlantique Nord (AAN) est
l'instance interparlementaire des seize pays membres de l'Alliance. Elle
permet à des parlementaires d'Europe et d'Amérique du Nord
d'échanger leurs points de vue et d'examiner ensemble des questions
correspondant à des préoccupations ou à des
intérêts communs. Bien que totalement indépendante de l'OTAN,
l'Assemblée établit un lien entre les parlements nationaux et
l'Alliance, ce qui incite les gouvernements à tenir compte des
préoccupations de celle-ci lorsqu'ils élaborent les lois de leur
pays. L'Assemblée a également pour fonction de rappeler en
permanence que les décisions intergouvernementales prises au sein de
l'OTAN doivent impérativement, en dernière analyse, être
entérinées à l'échelon politique, comme l'exigent
les dispositions constitutionnelles en vigueur dans les parlements
démocratiquement élus.
Les délégués auprès de l'Assemblée de l'Atlantique Nord
sont nommés par leurs parlements respectifs suivant les procédures nationales
en vigueur, en fonction du nombre d'élus de chaque parti. C'est donc un vaste
éventail d'opinions politiques qui se trouvent représentées à
l'Assemblée. Celle-ci compte 188 parlementaires, et le nombre de
délégués de chaque pays varie selon l'importance de sa population.
L'Assemblée se réunit en session plénière deux fois par an,
dans la capitale de l'un des pays membres, à l'invitation du parlement de ce pays.
Elle dispose de cinq commissions :
- la Commission politique;
- la Commission défense et sécurité;
- la Commission économique;
- la Commission scientifique et technique;
- la Commission des affaires civiles.
Ce sont à la fois des groupes d'étude et d'importants forums de
discussion. Ces commissions étudient et examinent en profondeur toutes les
grandes questions d'actualité qui se posent dans leurs domaines de
compétences respectifs. Elles se réunissent régulièrement
tout au long de l'année et rendent compte de leurs activités lors des
sessions plénières de l'Assemblée. Un secrétariat comptant
une trentaine de personnes, établi à Bruxelles, est chargé de
l'élaboration des rapports de l'AAN.
La mission première de l'Assemblée est d'informer et de rapprocher les points
de vue. Elle permet aux parlementaires d'exposer les sujets qui intéressent ou qui
préoccupent leurs pays, et de s'informer mutuellement des possibilités très
diverses qui existent, à l'échelle nationale et régionale, à propos
de nombreuses questions importantes présentant un intérêt commun. De
même, les membres de l'Assemblée peuvent, lorsqu'ils exercent la fonction de
parlementaire dans leur pays, exploiter l'expérience acquise et les informations
recueillies dans le cadre de l'Assemblée, et mettre ainsi en lumière les
intérêts et les préoccupations de l'Alliance lors des débats
nationaux. L'Assemblée joue également un rôle important en ce sens qu'elle
permet d'évaluer l'opinion des parlementaires et celle du public sur les questions
relatives à l'Alliance et qu'elle fournit, grâce aux délibérations
menées en son sein, une indication précise des attentes des uns et des autres
concernant les différentes lignes d'action de l'Alliance. A cet égard,
l'Assemblée intervient, d'une manière indirecte mais importante, dans
l'élaboration de la politique de l'Alliance. Les recommandations et les résolutions
qu'elle formule sont transmises aux gouvernements et aux parlements nationaux, aux organismes
concernés et au Secrétaire général de l'OTAN, qui fait connaître
sa réaction après avoir consulté le Conseil de l'Atlantique Nord.
Au cours des trois dernières années, l'Assemblée de l'Atlantique Nord a
ouvert ses portes aux parlements des pays d'Europe centrale et orientale (ECO). C'est ainsi
qu'aujourd'hui, quatorze de ces pays (Albanie, Bélarus, Bulgarie, Estonie, Hongrie,
Lettonie, Lituanie, Moldova, Pologne, République tchèque, Roumanie, Russie,
Slovaquie et Ukraine) assistent et participent activement aux réunions de l'Assemblée,
où leurs représentants jouissent du statut de «délégué
associé». Les commissions de l'Assemblée comprennent donc désormais
des participants de trente pays, alors qu'auparavant n'y étaient représentés
que les seize pays membres de l'OTAN. Plusieurs autres pays - notamment le Japon, l'Australie et
le Maroc - envoient également des délégations de parlementaires,
à titre d'observateurs, aux réunions de l'Assemblée.
La coordination des relations avec les pays d'Europe centrale et orientale s'est faite
dans le cadre de ce qu'on a appelé «l'initiative Rose-Roth»,
lancée en 1990 par deux membres du Congrès des Etats-Unis, M. Charlie Rose,
alors Président de l'Assemblée, devenu ensuite chef de la délégation
de la Chambre des représentants des Etats-Unis auprès de l'AAN, et le
sénateur Bill Roth. Cette initiative comprend trois volets :
- participation active de parlementaires des pays ECO aux réunions
semestrielles de l'Assemblée;
- tenue de séminaires spéciaux «Rose-Roth»,
à intervalles réguliers, pour traiter des sujets intéressant
spécifiquement les parlementaires des pays ECO. Ces séminaires sont
organisés en coopération avec les parlements de pays membres ou de
pays ECO, de manière à établir un dialogue régulier
entre parlementaires sur des questions d'intérêt commun. Vingt-deux
séminaires de ce type ont eu lieu depuis le lancement de l'initiative;
- contribution au développement d'administrations parlementaires grâce à
des programmes de formation de deux semaines ou à des stages de courte durée au
Secrétariat de l'Assemblée. Ce programme est destiné aux assistants
parlementaires travaillant dans les Commissions des affaires étrangères ou
de la sécurité, ou dans d'autres domaines des relations internationales.
Les objectifs de l'initiative Rose-Roth sont les suivants:
- intégrer et faire participer les parlementaires des pays ECO aux activités de
l'Assemblée;
- promouvoir l'esprit de partenariat et de coopération au niveau parlementaire;
- favoriser, chez les parlementaires, une meilleure compréhension
réciproque de leurs différents problèmes et points de vue;
- informer les parlementaires des pays ECO au sujet des questions d'actualité;
- promouvoir le développement de relations appropriées entre civils et
militaires dans les pays ECO en aidant les parlementaires de ces pays à
acquérir une meilleure connaissance des questions de sécurité,
et en leur montrant les rapports qui existent dans les pays de l'Alliance entre
parlementaires, fonctionnaires civils et responsables militaires;
- permettre aux parlementaires des pays ECO d'acquérir une connaissance et une
expérience concrètes des pratiques et procédures parlementaires;
- contribuer au développement d'une administration parlementaire dans les parlements des
pays ECO, afin que les parlementaires puissent disposer du même type d'assistance que
leurs homologues occidentaux.
Le programme d'ouverture de l'AAN est distinct des travaux menés dans le cadre du
Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA) et de l'initiative du Partenariat pour
la paix (PfP), mais il les renforce. Il vise surtout à contribuer à la
réalisation d'un objectif clé du PfP, à savoir la mise en place du
contrôle démocratique des forces armées. Les activités de
l'Assemblée ont pour objet de donner aux parlementaires des pays ECO les connaissances,
l'expérience et les éléments d'information qui les aideront à
intervenir de manière plus efficace dans l'élaboration des politiques de
défense nationale et à faire en sorte que le contrôle des forces
armées s'exerce dans leurs pays de façon pleinement démocratique.
Pour toute information complémentaire sur l'Assemblée de l'Atlantique Nord,
s'adresser au Secrétariat international de l'Assemblée, place du Petit Sablon 3,
B - 1000 Bruxelles; téléphone : 32/2-513.28.65; télécopieur :
32/2-514.18.47.
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