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Partie I: La Transformation de l' Alliance |
Une approche globale de l'architecture de sécurité
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Dans la Déclaration de Rome, la base institutionnelle de la gestion future de la sécurité en Europe est déterminée par cette constatation qu'aucune organisation ne saurait à elle seule faire face à tous les défis de la nouvelle Europe. Cela exige un ensemble d'institutions complémentaires réunissant les pays d'Europe et d'Amérique du Nord dans des structures interdépendantes se complétant mutuellement. C'est pourquoi l'Alliance oeuvre à la mise en place d'une nouvelle architecture de sécurité européenne qui facilite la réalisation de cet objectif en faisant en sorte que les rôles de l'OTAN, de la CSCE, de l'Union européenne, de l'Union de l'Europe occidentale et du Conseil de l'Europe soient complémentaires. D'autres cadres régionaux de coopération peuvent aussi jouer un rôle important, mais si l'on veut éviter l'instabilité et les divisions que pourraient engendrer par exemple des disparités économiques et un nationalisme violent, il faut assurer une interaction efficace entre ces différents éléments.
L'Alliance de l'Atlantique Nord et les initiatives qu'elle prend dans le cadre du Conseil de coopération nord-atlantique sont essentielles à cet égard. L'Alliance elle-même constitue l'indispensable moyen de consultation entre les pays membres, et c'est aussi le lieu où ceux-ci peuvent prendre d'un commun accord des décisions liées aux engagements souscrits en matière de sécurité et de défense aux termes du Traité de l'Atlantique Nord. Toutefois, à mesure que la nouvelle architecture de sécurité de l'Europe prend forme, l'Alliance élabore, avec les autres institutions concernées, des dispositions pratiques destinées à assurer la transparence et la complémentarité qui doivent exister entre elles. Cela comprend l'établissement de contacts plus étroits et l'échange d'informations et de documentation entre les institutions elles-mêmes, outre l'adoption, de part et d'autre, d'arrangements permettant une participation et une représentation aux réunions appropriées.
Le Concept stratégique adopté par les pays membres de l'OTAN en novembre 1991 ainsi que les déclarations d'orientation adoptées ultérieurement par l'Alliance reflètent ainsi une approche globale de la sécurité, dont le potentiel militaire constitue l'un des éléments majeurs. Le Concept tient compte également de facteurs politiques, économiques et autres, ainsi que de considérations structurelles.
L'Alliance a en fait toujours cherché à réaliser ses objectifs essentiels - la sauvegarde de la sécurité de ses membres et l'établissement en Europe d'un régime de paix juste et durable -par des moyens à la fois politiques et militaires. Cette approche globale reste la base de sa politique de sécurité. Or, dans la situation nouvelle qui s'est formée sur le plan de la sécurité, les possibilités de réaliser ces objectifs par des moyens politiques, tout en tenant compte des dimensions économique, sociale et environnementale de la sécurité et de la stabilité, sont bien meilleures. La poursuite par l'Alliance d'une politique active de dialogue et de coopération s'appuyant sur la volonté de maintenir un dispositif efficace de défense collective et de développer la base institutionnelle de la gestion des crises et de la prévention des conflits vise donc à réduire le risque de conflit découlant d'un malentendu ou d'un acte délibéré, à accroître la compréhension et la confiance entre tous les Etats européens, à faciliter la gestion des crises qui mettent en cause la sécurité des Alliés, et à étendre les possibilités de partenariat authentique entre tous les pays européens face aux problèmes de sécurité communs.
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