Partie III Principaux documents dorientation

Dclaration sur la runion ministrielle du Conseil de lAtlantique Nord Reykjavik, les 11 et 12 juin 1987 1. Nous nous sommes runis alors que lvolution des relations Est-Ouest laisse entrevoir la possibilit de progrs rels, surtout dans le domaine de la matrise des armements. Nous nous flicitons de cette volution et nous ferons en sorte quelle conduise plus de scurit et de stabilit. Nous dcelons certains signes encourageants dans la politique intrieure et extrieure de lUnion sovitique. Nous estimons que le vritable critre dvaluation des intentions des Sovitiques sera leur comportement dans tous les domaines, des droits de lhomme la matrise des armements. Nous raffirmons la valeur des principes complmentaires noncs dans le rapport Harmel de 1967. Lexistence dun potentiel militaire adquat et le maintien de la cohsion et de la solidarit de lAlliance restent un fondement essentiel de notre politique de dialogue et de coopration qui vise rendre progressivement plus stables et plus constructives les relations Est-Ouest. 2. La persistance dimportants dsquilibres des moyens conventionnels, chimiques et nuclaires, et le renforcement constant de la puissance militaire sovitique sont toujours proccupants. Nous raffirmons, quil nexiste pas - chance prvisible - dautre solution que lapproche adopte par lAlliance pour prvenir la guerre, cest--dire la stratgie de dissuasion, fonde sur une combinaison approprie de forces nuclaires et conventionnelles adquates et efficaces, ces deux lments tant indispensables. Cette stratgie continuera reposer sur le lien entre la scurit dune Europe libre et celle de lAmrique du Nord, dont les destines sont indissociables. A ce titre, lengagement nuclaire des Etats-Unis, la prsence de forces nuclaires de ce pays en Europe (1) et le dploiement de forces du Canada et des Etats-Unis en Europe demeurent essentiels. 3. La matrise des armements et le dsarmement font partie intgrante de notre politique de scurit; nous recherchons la conclusion daccords de matrise des armements effectivement vrifiables, susceptibles de dboucher sur un quilibre plus stable et plus sr des niveaux de forces moins levs. 4. Nous rappelons limportance primordiale que nous attachons laccomplissement de progrs rapides vers des rductions dans le domaine des armes nuclaires stratgiques. Nous nous flicitons donc de voir que les Etats-Unis et lUnion sovitique poursuivent aujourdhui le mme objectif, savoir la rduction de 50% de leurs arsenaux stratgiques. Nous accueillons avec satisfaction la prsentation par les Etats-Unis, Genve, dune proposition cet effet et nous invitons instamment lUnion sovitique y ragir de faon positive. Nous avons examin ltat actuel des ngociations que les Etats-Unis et lUnion sovitique mnent Genve sur des systmes dfensifs et spatiaux, qui visent prvenir une course aux armements dans lespace et renforcer la stabilit stratgique. Nous continuons soutenir ces efforts. 5. Nous prenons note de lavancement des travaux de la Confrence du dsarmement Genve, qui a pour objectif linterdiction gnrale des armes chimiques. Nous restons rsolus conclure rapidement un accord sur un trait complet, effectivement vrifiable, prvoyant, lchelle mondiale, la destruction de tous les stocks existants darmes chimiques, dans un dlai agr, et linterdiction de la production ultrieure de ces armes. 6. Reconnaissant limportance croissante de la stabilit conventionnelle, en particulier un moment o des rductions significatives des arsenaux nuclaires paraissent possibles, nous rappelons les initiatives prvues dans les dclarations de Halifax et de Bruxelles pour obtenir un quilibre global et stable des forces conventionnelles qui se situe des niveaux moins levs et qui soit vrifiable. Nous rappelons galement que des ngociations sur la stabilit conventionnelle doivent saccompagner de ngociations entre les trente-cinq pays participant la CSCE, qui exploitent et dveloppent les mesures de confiance et de scurit contenues dans lActe final dHelsinki et lAccord de Stockholm. Nous sommes convenus que les deux ngociations futures en matire de scurit devront sinscrire dans le processus de la CSCE, tant entendu que les ngociations sur la stabilit conventionnelle devront rester autonomes pour ce qui est de leur objet, de la participation et des procdures. Dans lesprit de ces accords, nous avons pris les dcisions ncessaires pour permettre au Groupe de travail de haut niveau sur la matrise des armements conventionnels, qui a t tabli la runion ministrielle de Halifax, dacclrer ses travaux sur les projets de mandat qui seront prsents la CSCE et dans le cadre des entretiens concernant un mandat relatif des ngociations sur la stabilit conventionnelle, qui se tiennent actuellement Vienne. 7. Ayant examin les progrs accomplis dans les ngociations entre les Etats-Unis et lUnion sovitique visant un accord sur les FNI, les Allis concerns engagent lURSS renoncer exiger le maintien dune partie de ses SS-20 et raffirment quils souhaitent llimination de tous les missiles longue porte bass terre, ce qui correspond un objectif que lOTAN poursuit depuis longtemps. Ils souscrivent llimination totale et effectivement vrifiable de tous les missiles des FNI amricains et sovitiques courte porte -cest- -dire de 500 1000 km - bass terre, qui doit faire partie intgrante dun accord sur les FNI. Ils considrent quun accord sur les FNI ainsi conu tiendrait une place importante dans un concept cohrent et global de matrise des armements et de dsarmement qui, tout en respectant la doctrine allie de la riposte gradue, prvoirait: la conclusion, dans le cadre des ngociations qui se droulent actuellement Genve, dun accord portant sur une rduction de 50% des armements nuclaires offensifs stratgiques des Etats-Unis et de lUnion sovitique; llimination totale des armes chimiques; linstauration de niveaux de forces conventionnelles stables et srs, par la suppression des disparits, dans lensemble de lEurope; paralllement ltablissement dun quilibre des forces conventionnelles et llimination totale des armes chimiques, des rductions sensibles et vrifiables des systmes amricains et sovitiques de missiles nuclaires courte porte bass terre, devant conduire des plafonds gaux. 8. Nous (2) avons charg le Conseil de lAtlantique Nord en session permanente dtudier, avec la collaboration des autorits militaires comptentes, la manire de poursuivre la mise au point dun concept global de matrise des armements et de dsarmement. LAlliance rencontre, dans le domaine de la matrise des armements, des problmes complexes et interdpendants quelle doit valuer simultanment, en tenant compte du progrs gnral des ngociations sur la matrise des armements dont il est question ci-dessus, ainsi que des impratifs de scurit de lAlliance et de sa stratgie de dissuasion. 9. Recherchant toutes les possibilits de nouer un dialogue de plus en plus large et constructif, qui fasse droit aux proccupations des peuples lEst comme lOuest, et fermement convaincus que les moyens militaires ne peuvent, eux seuls, crer les conditions de stabilit propres garantir la paix et la scurit en Europe, nous attachons une grande importance au processus de la CSCE. Nous sommes donc dtermins tirer parti de toutes les ressources quoffre la runion de Vienne sur les suites de cette Confrence. La mise en oeuvre intgrale de toutes les dispositions agres par les trente-cinq Etats participant au processus de la CSCE, en particulier dans le domaine des droits de lhomme et des contacts entre les personnes, demeure lobjectif fondamental de lAlliance et est essentielle au dveloppement fructueux des relations Est-Ouest dans tous les domaines. Rappelant nos propositions constructives, nous poursuivrons nos efforts tendant convaincre les pays de lEst de tenir leurs engagements. Nous continuerons faire en sorte que cette Confrence dbouche, en temps voulu, sur des rsultats substantiels. 10. Ceux dentre nous qui participent aux pourparlers sur les MBFR raffirment quils souhaitent parvenir un accord significatif prvoyant des rductions, des limitations et une vrification efficace, et ils appellent les pays participants du Pacte de Varsovie donner une rponse positive aux propositions trs importantes que lOuest a faites en dcembre 1985 et adopter une attitude plus constructive dans les ngociations. 11. A loccasion de la clbration du 750e anniversaire de Berlin, nous signalons notre solidarit avec cette ville qui continue jouer un rle important dans les relations Est-Ouest. Lamlioration concrte des relations interallemandes devrait bnficier en particulier aux Berlinois. 12. Il y a juste quarante ans, M. George Marshall, Secrtaire dEtat des Etats-Unis, prononait Harvard un discours dune grande hauteur de vues. Les valeurs fondamentales quil y exposait, que nous partageons tous et qui devaient se traduire dans le plan Marshall, demeurent aussi essentielles quelles ltaient alors. 13. Nous condamnons nouveau le terrorisme sous toutes ses formes. Raffirmant que nous sommes rsolus le combattre, nous estimons quune troite coopration internationale est un moyen essentiel dliminer ce flau. 14. Lappui de reprsentants parlementaires librement lus et, en dernier ressort, de lopinion publique de nos pays contribue renforcer notablement la cohsion de lAlliance. Aussi soulignons-nous la grande importance du dbat dmocratique sur les problmes intressant lAlliance et accueillons-nous avec satisfaction les changes de vues sur ces sujets entre les parlementaires de nos pays, y compris au sein de lAssemble de lAtlantique Nord. 15. Nous exprimons notre gratitude au gouvernement de lIslande, qui apporte une contribution si importante la scurit des approches maritimes septentrionales de lAlliance, pour la cordiale hospitalit quil nous a offerte. 16. La runion du printemps de 1988 du Conseil de lAtlantique Nord en session ministrielle se tiendra en Espagne, au mois de juin. Notes: La Grce rappelle sa position sur les questions nuclaires. Dans ce contexte, la France a rappel qu'elle n'tait pas partie la double dcision de 1979 et qu'elle n'est donc pas engage par ses suites ou ses implications.