Information
de base
2 déc. 1999
|
Fiche d'information
Kosovo
- Il y a seulement six mois :
- 850.000 réfugiés avaient quitté le Kosovo;
- 550.000 personnes étaient déplacées à
l'intérieur même de leur pays;
- des maisons et des villages étaient en flammes;
- les cartes d'identité et les archives avaient été
détruites;
- le pays se trouvait dans un contexte de violence totale.
- Aujourd'hui, après le déploiement de la KFOR et
de la MINUK :
- plus de 810.000 réfugiés sont rentrés dans
leur foyer (430.000 depuis l'Albanie, 217.000 depuis l'ERYM , 11.000
depuis la Bosnie-Herzégovine et près de 55.000 depuis
des pays tiers extérieurs à la région);
- les hostilités sont terminées, les forces armées
et la police spéciale de la République fédérale
de Yougoslavie se sont totalement retirées;
- l'Armée de libération du Kosovo (UCK) a été
démilitarisée;
- la KFOR est fermement présente dans l'ensemble du Kosovo;
- le taux d'assassinats est passé de 190 pour 100.000 habitants
en juin à 25 pour 100.000 en octobre. Il est inférieur
à celui de bon nombre des plus grandes villes du monde. Il
a certes légèrement augmenté en novembre, mais
la tendance générale est à un renforcement de
la sécurité, qui se trouve à un niveau bien plus
élevé que lors du début du déploiement
de la KFOR.
- La situation humanitaire s'est considérablement améliorée
:
- les préparatifs en vue de l'hiver sont terminés à
70%. La communauté internationale devra encore fournir des
efforts concertés cet hiver;
- le Programme alimentaire mondial apporte une aide à quelque
650.000 Kosovars;
- le HCR et d'autres agences vont fournir plus de 75.000 abris montables,
dont 387.000 personnes pourront bénéficier;
- 544 écoles ont été déminées et
débarrassées des munitions non explosées; la
grande majorité des 1.000 écoles ont réouvert
en octobre et 300.000 écoliers sont retournés en classe,
où ils reçoivent un enseignement dans leur propre langue;
- début novembre, 7.408 bombettes, 6.130 mines antipersonnels
et 3.481 mines antichars avaient été retirées;
- la principale centrale électrique du Kosovo a réouvert;
elle produit à l'heure actuelle presque trois fois plus d'électricité
que ces dernières années;
- le système de chauffage central de Pristina a été
remis en fonction et il alimente les hôpitaux, les écoles
et les foyers. 400.000 résidents de Pristina pourront ainsi
rester au chaud cet hiver, ce qui réduira de 40% la demande
d'énergie électrique dans la ville.
- La mise en place du Corps de protection du Kosovo (KPC) a commencé
:
- il s'agit d'un corps multiethnique rassemblant 3.000 soldats d'active
et 2.000 réservistes; des mesures sont actuellement prises
afin de doter les 10% de postes réservés pour les représentants
des minorités;
- ses tâches de protection civile d'urgence sont les suivantes
: réaction en cas de catastrophe, recherche et sauvetage, aide
humanitaire, aide au déminage, reconstruction des infrastructures;
il ne joue aucun rôle de forces de l'ordre;
- les tâches de supervision sont assurées quotidiennement
par la KFOR, sous l'autorité du docteur Kouchner, le Représentant
spécial du Secrétaire général;
- certains membres du KPC provisoire travaillent sur des projets de
réparation des infrastructures, de nettoyage de l'environnement
et de préparation en vue de l'hiver;
- des mesures immédiates sont prises contre toute activité
inappropriée de la part des membres du KPC;
- le processus de sélection finale a commencé - chaque
candidat fait l'objet d'un examen minutieux; c'est le Représentant
spécial du Secrétaire général qui a l'autorité
finale en matière de sélection, de nomination et de
révocation des membres du KPC;
- les progrès risquent d'être entravés si le manque
de crédits nécessaires à la formation et au fonctionnement
du KPC persiste.
- Situation économique :
- une aide de plus d'un milliard de dollars a été promise
pour la période qui s'étend jusqu'à la fin de
l'an 2000 à l'occasion de la deuxième conférence
des donateurs pour le Kosovo, qui s'est tenue à Bruxelles le
17 novembre;
- la première banque est sur le point d'ouvrir;
- de nouvelles ressources sont toujours nécessaires.
- Le maintien de l'ordre public reste un problème difficile
:
- 50% des effectifs de la KFOR sont actuellement chargés de
la protection des minorités, toute première priorité
appréciée par les Serbes modérés;
- il y a une présence permanente de la KFOR dans un grand nombre
de villes, de villages et de quartiers serbes, voire dans les maisons
même; les sites historiques sont gardés 24 heures sur
24;
- des Serbes sont escortés individuellement dans leurs activités
quotidiennes, y compris pour faire leurs achats;
- certains Serbes du Kosovo sont revenus dans leur province, car les
conditions y sont pour eux meilleures qu'en Serbie;
- à l'heure actuelle, la KFOR estime que la communauté
serbe au Kosovo compte de 90.000 à 100.000 personnes. [Le HCR
estime que la population serbe se situe entre 40 et 50.000 personnes;
ces chiffres seront précisés une fois que la MINUK aura
terminé ses opérations d'enregistrement de la population.]
- Progrès réalisés par la MINUK :
- 1.800 policiers civils ont été déployés
jusqu'à présent. Il y a une présence policière
locale dans 60% de la province. La police civile des Nations Unies
a pris la responsabilité de l'ordre public dans les régions
de Pristina et de Prizren;
- l'objectif est de mettre en place une force de police civile de
quelque 5.000 policiers. Dans l'immédiat, la KFOR continuera
à assurer un rôle de maintien de l'ordre public;
- la première promotion multiethnique est sortie de l'Ecole
de police du Kosovo, dirigée par l'OSCE, et elle constitue
la base du service de police locale multiethnique du Kosovo. Les cours
destinés à la deuxième promotion ont commencé;
celle-ci compte un total de 175 étudiants (134 Albanais, 30
Serbes et 11 étudiants d'autres origines);
- e Conseil de transition du Kosovo se réunit chaque semaine,
mais la participation y est incomplète. La MINUK cherche à
créer un nouveau "Conseil administratif provisoire",
comprenant les principaux dirigeants locaux, y compris des représentants
des minorités, ainsi que des secteurs de l'éducation,
de la santé et des travaux publics. Les travaux de mise en
place en sont toujours aux stades préliminaires;
- la MINUK est présente actuellement dans les 29 municipalités
du Kosovo;
- la MINUK a commencé à immatriculer toutes les automobiles
et a délivré des plaques d'immatriculation provisoires;
- la MINUK et l'OSCE coopèrent à la mise sur pied d'une
commission centrale des élections;
- la MINUK nomme actuellement des officiers de justice, en s'appuyant
sur le principe de la multiethnicité, aux tribunaux qui desservent
les districts de Pristina, de Prizren, ainsi que d'autres districts.
Il reste toutefois des difficultés considérables à
surmonter.
- Les enquêtes sur les crimes de guerre sont en cours :
- le TPI a reçu des rapports concernant plus de 11.000 corps
ensevelis dans quelque 529 lieux en tout. Jusqu'à présent,
les travaux sont terminés dans 195 de ces lieux, et plus de
2.000 corps ont été exhumés. Les 334 lieux restants
feront l'objet de fouilles et les corps seront exhumés dès
que les conditions climatiques le permettront, au printemps prochain.
Les enquêteurs ont découvert les preuves que, dans certains
cas, des corps avaient été retirés des charniers
avant l'arrivée des équipes internationales;
- plusieurs personnes suspectées d'être responsables
de violations graves du droit humanitaire international sont actuellement
en détention. La MINUK examine leur cas, avec l'aide du TPI.
Bosnie-Herzégovine
- Tous les groupes ethniques ont fait la preuve d'une stabilité
politique remarquable pendant la campagne aérienne.
- Compte tenu des progrès accomplis, la SFOR est actuellement
en cours de restructuration; celle-ci se traduira par une réduction
d'un tiers du nombre total des soldats déployés en Bosnie-Herzégovine
(ce nombre sera ramené de 30.000 à 20.000).
- Il est estimé que, jusqu'à présent, 80.000 personnes
sont revenues en 1999, pour la plupart de leur propre gré, indépendamment
de la campagne aérienne et de la réaction décevante
des donateurs.
- Dans une déclaration diffusée à New York le
15 novembre, la présidence tripartite a approuvé les mesures
de mise en uvre totale de l'Accord de paix de Dayton, y compris
la création d'une police multiethnique chargée du contrôle
des frontières internationales, la mise à disposition
de ressources adéquates destinées aux institutions de
l'Etat central, la création d'une Commission mixte afin d'accélérer
les retours, la création d'un passeport national unique et le
renforcement de la lutte contre la corruption.
- Les travaux du sommet des pays participant ou contribuant au Pacte
de stabilité organisé en juillet à Sarajevo se
sont déroulés avec succès, et ils ont bénéficié
d'un appui considérable de la SFOR. Les dirigeants de Bosnie-Herzégovine
ont collaboré à la réussite de cet événement
et ils coprésideront une Table ronde du Pacte de stabilité
chargée d'examiner les questions de sécurité.
- Les dirigeants de Bosnie-Herzégovine ont convenu de réduire
de 15% les budgets de leurs forces armées et de la défense
et de créer une police de sécurité commune.
- La SFOR a aidé au transfert à La Haye de 23 des 32
personnes accusées de crime de guerre actuellement détenues
au TPI, dont cinq cette année. L'arrestation la plus récente
a eu lieu le 25 octobre.
- Le déminage militaire se poursuit sous la supervision de la
SFOR. En 1998, une superficie de quelque 100.000 m² a été
nettoyée; jusqu'à présent, en 1999, une superficie
de plus de 600.000 m² a été nettoyée. Des
membres des forces armées représentant les trois entités
collaborent au sein du Centre d'action pour le déminage de la
Bosnie-Herzégovine.
- Le nombre d'incidents graves en matière de sécurité
survenus en Bosnie-Herzégovine est passé de 14 par mois
en avril 1999 à 1 en octobre 1999.
- L'opération "Westar" menée par la SFOR le
14 octobre 1999 à Mostar a permis de fournir des preuves tangibles
d'opérations de grand banditisme dans la région.
- Des représentants de la SFOR et des hauts représentants
militaires de chacune des deux entités bosniaques ont approuvé
des plans visant au démantèlement de toutes les unités
militaires présentes à Brcko avant le 31 décembre
1999 ainsi qu'à la destruction, par la suite, sous le contrôle
de la SFOR, de tous les systèmes d'armes se trouvant à
Brcko.
- La transition vers la mise en place d'une force de police multiethnique
à Brcko se poursuit de façon régulière et
sans incident. Cette force sera composée de 230 officiers : 120
Serbes, 90 Bosniaques et 20 Croates.
- Le secrétariat de la Commission permanente aux affaires militaires
a été créé. Il s'agit d'une instance commune
importante du secteur de la défense, qui pourrait constituer
le noyau d'un futur état-major interarmées ou d'un futur
ministère de la défense.
- Près de 200 officiers et hauts représentants de la
défense ayant participé au Programme de coopération
en matière de sécurité de l'OTAN se sont retrouvés
à l'occasion d'une réunion d'une journée, à
Sarajevo, en octobre.
- Il est prévu de lancer en l'an 2000 un Programme global de
coopération en matière de sécurité réunissant
l'OTAN et la Bosnie-Herzégovine.
|