L’OTAN intensifie sa coopération scientifique avec l'Ukraine

  • 07 Aug. 2020 -
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  • Mis à jour le: 11 Aug. 2020 09:16

Le partenariat qui unit de longue date l’OTAN et l’Ukraine comprend une importante dimension scientifique. La coopération s’exerce dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme, les technologies de pointe, la cyberdéfense, la sécurité énergétique et la défense contre les agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). Depuis juin 2020, l’Ukraine bénéficie du programme « nouvelles opportunités », en reconnaissance des contributions qu’elle apporte à la sécurité euro-atlantique. Elle obtient ainsi un statut particulier qui ouvre la voie à une coopération et à un dialogue encore plus ciblés.

Technologie permettant de détecter des armes à feu et des explosifs dissimulés.

Le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) offre à la communauté scientifique ukrainienne la possibilité de travailler aux côtés de chercheurs des pays membres et des pays partenaires de l’OTAN sur des questions liées à la sécurité.

L’Ukraine pilote actuellement 27 activités, dont un projet phare dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, le projet DEXTER (programme pour la détection des explosifs et des armes à feu dans le cadre de la lutte contre le terrorisme). Ce programme vise à mettre au point un système intégré de détection des explosifs et des armes à feu dans les transports publics, à distance et en temps réel, sans perturber le flux des passagers.

« Ce projet permettra de renforcer encore le rôle de l’OTAN dans la lutte de la communauté internationale contre le terrorisme », déclare Deniz Yüksel-Beten, conseillère sénior chargée du programme SPS et de la coopération avec les partenaires à l’OTAN.

Le programme SPS est un moyen pour les experts ukrainiens – en particulier les jeunes scientifiques et chercheurs – de s’associer à des spécialistes venant des pays membres et des pays partenaires de l’OTAN, pour rechercher des solutions novatrices aux défis de sécurité.

Ainsi, dans le domaine des technologies de pointe en rapport avec la sécurité, des experts ukrainiens ont collaboré avec des scientifiques britanniques et américains en vue d’accroître la robustesse des véhicules terrestres et aériens, ainsi que leurs performances, leur agilité opérationnelle en terrain difficile et leur résistance aux défaillances.

« Nous apprécions le cadre qu’offre le programme SPS pour la coopération pratique entre l’Ukraine et l’OTAN », a expliqué la vice-première ministre de l’Ukraine, Olha Stefanychyna, lors de sa visite au siège de l’OTAN le 8 juillet 2020. « Il facilite vraiment la recherche scientifique, l’innovation technologique et le partage des connaissances entre les chercheurs ukrainiens et leurs collègues des pays de l’OTAN ».

Nouveaux projets en préparation

Cette année, 13 nouvelles activités de coopération avec l’Ukraine ont été approuvées dans le cadre du programme SPS. Elles portent en particulier sur la protection des soldats et des civils contre les risques de contamination chimique, biologique, radiologique ou nucléaire, sur l’utilisation de technologies de pointe pour accroître la résilience de la population civile et renforcer les structures nationales de soins médicaux et de réponse aux situations d’urgence. Elles consistent aussi à mettre au point, dans l’optique d’une meilleure efficacité énergétique, des outils capables de protéger les personnels militaires contre les risques biologiques et les explosifs.

Dans le cadre de ces nouvelles activités, les codirecteurs ukrainiens travailleront avec des experts d’Estonie, de France, d’Allemagne, de Grèce, d’Italie, de Pologne, du Royaume-Uni et de pays partenaires, comme le Bélarus, la Jordanie et la Suède.

Pour ce qui est de l’avenir, le programme SPS a recensé une série de domaines qui se prêteraient à des travaux de recherche à mener en collaboration avec l’Ukraine, parmi lesquels l'action « femmes, paix et sécurité », la guerre hybride et la recherche maritime.

« Compte tenu de l’expertise de la communauté scientifique ukrainienne, les chercheurs et scientifiques des pays de l’OTAN ont aussi beaucoup de chance de pouvoir travailler avec leurs collègues ukrainiens pour approfondir certaines questions, par exemple dans le domaine de la guerre hybride », indique Antonio Missiroli, secrétaire général adjoint pour les défis de sécurité émergents à l’OTAN.

Près de trente ans de coopération

Depuis que l’Ukraine a rejoint le programme SPS, en 1991, plus de 720 experts ukrainiens ont participé à des activités SPS. En outre, 945 jeunes scientifiques ont pris part à des échanges organisés dans le cadre du programme, et les divers projets et ateliers ont débouché sur la publication de plus de 80 ouvrages.

Parmi les projets récemment menés à bien au profit de l’Ukraine figurent le soutien au déminage à but humanitaire et la mise au point de systèmes de détection d’engins explosifs improvisés (EEI). L’Ukraine a également reçu de l’aide pour la mise en place d’un système multinational de télémédecine, dont les équipements ont été fournis et le personnel formé dans le cadre du projet. Ce système permet à des équipes médicales spécialisées d’apporter des compétences pointues en aide humanitaire d’urgence lors de catastrophes et d’incidents majeurs en adressant en temps réel des recommandations aux soignants qui se trouvent sur place grâce à des moyens de télécommunications modernes.

« Le programme pour la science au service de la paix et de la sécurité soutient les scientifiques ukrainiens depuis plus de 20 ans maintenant », s’est félicitée Mme Stefanychyna.