Au centre spatial d’Andøya (Norvège), des scientifiques étudient l’impact des conditions atmosphériques sur le lancement de satellites

  • 04 Sep. 2024 -
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  • Mis à jour le: 09 Sep. 2024 17:03

Depuis le centre spatial d’Andøya, situé dans le nord de la Norvège, des scientifiques examinent de plus près les phénomènes de circulation atmosphérique qui surviennent en haute altitude et les problèmes qu’ils posent pour le lancement de satellites, les procédures de rentrée et les nouveaux systèmes hypersoniques.

On 2 September 2024, a hypersonic sounding rocket was successfully launched from the Andøya Space Center as part of the project “Boundary Layer Transition 1B” (BOLT-1B). The objective of this mission is to experimentally investigate the hypersonic boundary layer transition mechanisms from laminar to turbulent flow on a special aerodynamic design of the rocket. (Copyright: Andøya Space)

Le 2 septembre 2024, une fusée-sonde hypersonique a été lancée depuis le centre spatial d’Andøya dans le cadre du projet BOLT-1B (Boundary Layer Transition 1B). Ce projet porte sur l’étude expérimentale des mécanismes de transition laminaire-turbulent de la couche limite hypersonique au voisinage de la paroi d’une fusée présentant des caractéristiques aérodynamiques particulières.

Financé sur le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS), le projet DECC (« Dynamiques à l’œuvre au-dessus de l’épicentre du changement climatique ») fait intervenir les équipes d’une série d’instituts de recherche basés en Allemagne, en Norvège, en Suède et en Finlande.

L’objectif est d’analyser les incidences directes des phénomènes atmosphériques sur les activités spatiales, d’élaborer des stratégies fiables d’anticipation des risques atmosphériques, de déterminer comment gagner en résilience lors des lancements proprement dits et au niveau des infrastructures, et d’améliorer la résolution des mesures à haute altitude effectuées dans le nord de la Scandinavie.

Le projet a connu un temps fort ce lundi (2 septembre 2024) avec le lancement d’une fusée-sonde hypersonique qui s’est déplacée à Mach 7.2 (soit environ 8 800 km/h).

Les vents du courant-jet de la nuit polaire, au-dessus du Grand Nord, peuvent atteindre les 500 km/h. Tout comme les ondes de gravité, les turbulences intenses et les cisaillements violents, ils peuvent avoir des effets non négligeables sur le contrôle, la manœuvrabilité et la navigation.

Alors que le nombre de satellites mis en orbite ne cesse de croître, il est de plus en plus urgent de mieux comprendre les risques atmosphériques auxquels ces engins sont exposés dans les zones de haute latitude. La localisation du centre spatial d’Andøya en fait le site idéal pour observer ces phénomènes, encore largement méconnus.

Les résultats obtenus alimenteront la réflexion sur les stratégies à adopter concernant l’exploitation de satellites, les lancements spatiaux et la résilience des infrastructures face au changement climatique et aux multiples défis qui y sont associés.

En finançant la coopération scientifique, le programme SPS de l’OTAN aide les chercheurs et les universitaires à trouver des solutions pour faire face aux enjeux de sécurité qui nous concernent tous.

Crédits : Claudia Stephan (IAP) et Michael Böttinger (DKRZ)

Pour accompagner le lancement de la fusée-sonde du centre spatial d’Andøya (représenté par le point rouge dans le bas de l’image), l’Institut Leibniz de physique atmosphérique a effectué une simulation à haute résolution des conditions atmosphériques lors de la transition vers l’espace. De puissantes ondes de gravité, des cisaillements et des turbulences sont bien visibles sur le champ de température (en bleu et en rouge). Ces ondes de gravité sont le produit du relief de la côte norvégienne.
(Crédits : Claudia Stephan (IAP) et Michael Böttinger (DKRZ))