Le directeur général de l’État-major militaire international de l’OTAN et son homologue de l’État-major de l’Union européenne font le point sur la coopération actuelle

  • 16 Mar. 2021 -
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  • Mis à jour le: 07 Apr. 2021 15:29

Le 16 mars 2021, le général de corps d’armée Hans-Werner Wiermann, directeur général de l’État-major militaire international de l’OTAN, a tenu une réunion virtuelle avec son homologue de l’État-major de l’Union européenne (EMUE), le vice-amiral Hervé Bléjean, pour faire le point sur la coopération actuelle entre l’OTAN et l’UE, notamment en matière d’exercices, d’entraînement, de mobilité militaire et de questions médicales. La réunion s’est terminée par la présentation du programme des enseignements tirés de la crise de la COVID-19, mené sous l’impulsion du Commandement allié Transformation (ACT), avec le soutien de centres d’excellence de l’OTAN.

La réunion d’aujourd’hui a permis aux deux directeurs généraux et à leurs états-majors respectifs d’échanger des vues et de tenir un débat ouvert sur la coopération actuelle entre l’OTAN et l’Union européenne (UE). Depuis 2018, les deux états-majors mènent en parallèle des exercices de gestion de crise fondés sur des scénarios connexes ; ces exercices contribuent à mieux faire connaître les méthodes de travail et les procédures employées de part et d’autre et à améliorer la coordination et le partage d’information en général. L’OTAN et l’UE comprennent toute l’importance de maintenir et de renforcer leur collaboration mutuelle.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’EMI et l’EMUE ont dû adapter leurs modalités d’exercices et d’entraînement. Les mesures de confinement et de distanciation physique ont donné un nouvel élan aux cours virtuels et à la formation en ligne. L’OTAN et l’UE examinent la possibilité de rendre ces programmes mutuellement accessibles. « Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, et il semble logique de pouvoir s’entraîner et participer à des exercices ensemble. En renforçant l’interopérabilité entre les pays OTAN et non OTAN membres de l’UE, nous pourrions mobiliser une plus grande variété d’outils et utiliser de manière optimale les ressources pour faire face aux défis communs et renforcer la sécurité de la population », a souligné le général Wiermann. « L’OTAN et l’EMUE tendent vers les mêmes objectifs et, à ce titre, les scénarios utilisés pour les entraînements et les exercices démultiplient les enseignements qu’ils permettent de tirer et d’identifier, et renforcent ainsi le développement des capacités », a ajouté le directeur général de l’État-major de l’UE, le vice-amiral Bléjean.

La crise sanitaire a également amplifié la nécessité d’une coopération plus importante entre l’OTAN et l’UE dans différents domaines, comme l’échange d’information, les questions médicales et la mobilité militaire. « Cette pandémie ne connaissant pas de frontières et ne faisant aucune distinction entre organisations, une stratégie et une réponse coordonnées OTAN-EMUE seraient considérablement plus efficaces que la somme d’efforts menés séparément », a fait observer le vice-amiral Bléjean. Cette pandémie a également fait ressortir le besoin d’une meilleure mobilité militaire pour permettre aux forces alliées de traverser les frontières plus rapidement et plus facilement lorsque nécessaire. « En cas de crise nécessitant une réponse rapide, nous ne pouvons nous permettre de perdre du temps à mener nos troupes ou l’équipement à l’endroit voulu. Travailler ensemble nous aidera à adopter un vaste éventail de mesures, y compris des mesures législatives et des autorisations diplomatiques permettant de franchir rapidement les frontières terrestres, aériennes et maritimes, d’assurer un commandement, un contrôle et une communication efficaces, et de disposer de la capacité de transport et de l’infrastructure nécessaires. Unir nos efforts à ceux de l’UE pendant la pandémie est le gage d’une plus grande sécurité pour tous », a précisé le directeur général de l’État-major militaire international.

Le lancement des campagnes nationales de vaccination permettra à l’OTAN de tirer de la pandémie les enseignements qui permettront d’améliorer la résilience et la capacité de gestion de crise de l’Alliance. Avec l’aide de son vaste réseau de centres d’excellence de l’OTAN (CoE), le Commandement allié Transformation vise à recenser et à analyser les enseignements tirés de l’expérience de plus de 45 entités de l’OTAN, dont 25 CoE. Reconnus pour leur expertise et leur expérience, ces centres aident régulièrement l’OTAN à élaborer des doctrines, à identifier des enseignements, à améliorer l’interopérabilité et les capacités, et à tester et valider les concepts par l’expérimentation. Certains centres d’excellence, spécialisés notamment dans les domaines de la médecine militaire, de la police militaire, de la communication et de la gestion de crise/réponse aux catastrophes, ont accepté de réunir ces enseignements pour l’Alliance. « La COVID-19, malgré ses graves conséquences, est pour des organisations internationales comme l’OTAN et l’Union européenne une formidable occasion de cerner les problèmes et de déterminer les meilleures pratiques possibles. Le résultat de ce travail devrait nous permettre d’être mieux préparés en cas de nouvelle crise sanitaire. Nous apprenons à être mieux préparés, à court et à long terme. Savoir, c’est pouvoir, et un homme averti en vaut deux », a déclaré en conclusion le général Wiermann.

Étant donné le contexte stratégique actuel, caractérisé par de nouveaux défis et de nouvelles menaces, la coopération OTAN-UE reste essentielle. Ces deux organisations ayant 21 membres en commun, la sécurité de l’OTAN et celle de l’UE sont à l’évidence indissociables. Depuis 2016, l’OTAN et l’UE renforcent leur coopération dans 74 axes de travail liés au domaine militaire. Les deux organisations s’emploient notamment à lutter contre les menaces hybrides, à accroître la résilience, à renforcer les capacités de défense, et à améliorer la cyberdéfense, la sûreté maritime, la mobilité militaire et les exercices.