La couleur de la liberté – l’histoire de Visare

  • 08 Mar. 2021 -
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  • Mis à jour le: 19 Mar. 2021 09:24

Visare Gorani , militante pour l’égalité des genres et des droits de la personne, a passé l’essentiel de sa vie au Kosovo. Dans cette vidéo, elle nous parle de sa vie avant, pendant et après le conflit qui a secoué le Kosovo à la fin des années 1990. Si l’histoire racontée dans cette vidéo est celle de Visare Gorani, elle entre en résonance avec l’expérience partagée par les nombreuses autres femmes et filles confrontées à des situations de conflit. L’OTAN se tient aux côtés de toutes celles qui, au Kosovo ou ailleurs, sont touchées par les conflits, quelles que soient leur appartenance ethnique ou religieuse et leur nationalité.

The colour of freedom – Visare’s story

 

« La sécurité revêt de nombreuses formes. C’est pouvoir s’exprimer librement sans qu’on nous colle une étiquette. Pouvoir réaliser ses rêves et ses ambitions sans être jugé. Pouvoir faire des choix qui nous rendent heureux. Pour moi, c’est essentiellement s’accomplir et concrétiser ses rêves. »

 

Visare Gorani est une conseillère, analyste et militante pour les questions de genre originaire du Kosovo. Économiste de profession, elle a collaboré sur ces sujets avec de nombreuses organisations de la société civile. Elle occupe actuellement le poste de conseillère principale pour les questions de genre et d’inclusivité sociale au sein du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS).

Visare naît à Peć/Pejë, une ville de l’ouest du Kosovo, alors que ce dernier fait encore partie de la Yougoslavie. Son père est professeur d’université et sa mère est femme au foyer. La famille se livre souvent à des débats d’idées sur de vastes sujets tels que l’égalité et l’intégrité. À l’adolescence, Visare se soucie davantage de s’entourer d’amis partageant ses intérêts et ses valeurs que de s’intéresser à l’Histoire avec un grand H ou aux différences ethniques entre ses concitoyens. Cependant, son passage à l’âge adulte est marqué par l’accentuation des clivages ethniques et par la montée des tensions, qui aboutissent finalement à un conflit ouvert.

Pendant plus de dix ans, Visare mène une vie d’incertitude caractérisée par la mise à l’arrêt des institutions publiques kosovares et par la déstabilisation de la société civile. Contrainte de renoncer à ses ambitions académiques et professionnelles pour une durée indéterminée, elle craint tous les jours pour la sécurité de ses enfants. Durant cette période, elle tente de participer à la vie publique et d’apporter sa contribution à la société, mais elle voit souvent ses idées balayées et son rôle réduit à celui de mère, d’épouse ou de fille.

En 1999, l’OTAN crée la Force pour le Kosovo (KFOR), force multinationale de maintien de la paix chargée, au titre de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité de l’ONU, de contribuer au maintien d’un environnement sûr et sécurisé et de garantir la liberté de circulation de toutes les communautés du Kosovo. Cette intervention contribue à restaurer la stabilité du pays, permettant ainsi à Visare et à sa famille de vivre une existence libérée de la peur et d’envisager de nouvelles perspectives. C’est à cette période que Visare commence à travailler pour des organisations non gouvernementales qui enquêtent sur les cas de violations des droits de la personne et d’abus et luttent contre ces pratiques, parmi lesquelles la Mission de vérification au Kosovo, de l’OSCE, et le Centre de droit humanitaire du Kosovo. Malgré une connaissance préalable très limitée de l’action dans le domaine des droits de la personne, ces expériences éveillent en elle une passion inextinguible qui l’anime encore aujourd’hui.

Cela fait maintenant une vingtaine d’années que Visare milite pour les droits de la personne et pour l’égalité des genres, tant au Kosovo que sur la scène internationale. Elle a collaboré avec l’ambassade de Suède à Pristina et avec la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), s’appuyant sur son propre vécu pour aider les femmes à faire face aux difficultés d’une société postconflit. En définitive, toutes ces expériences ont étendu sa perception de la sécurité au-delà de l’absence de danger ou de menace, pour englober la possibilité de réaliser ses rêves – et, pour les femmes, de prendre part à la société sur un pied d’égalité.

 

L’OTAN et les femmes, la paix et la sécurité

L’OTAN a conscience de l’effet disproportionné des conflits sur les femmes et les filles, du rôle essentiel des femmes dans les domaines de la paix et de la sécurité, et de l’importance que revêt l’intégration de la dimension de genre dans toutes les activités de l’Alliance. Elle soutient à cette fin la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS) et toutes les résolutions connexes, et elle s’est engagée à appliquer les principes FPS de diverses manières, notamment en encourageant les femmes à partager leur histoire et à contribuer à l’autonomisation de leurs communautés.

L’égalité des genres est une priorité importante de l’OTAN dans sa coopération avec d’autres organisations internationales – en particulier l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) – et avec la société civile. Cette étroite coopération permet à l’OTAN et à ses partenaires d’apprendre de leurs expériences respectives et de s’en inspirer, dans les pays membres mais également chez les partenaires et dans les régions où l’OTAN mène des opérations, comme au Kosovo.

Plus d’informations sur le soutien de l’OTAN au programme pour les femmes, la paix et la sécurité.

 

L’OTAN et le Kosovo

L’OTAN dirige une opération de soutien de la paix au Kosovo – la Force pour le Kosovo (KFOR) – depuis juin 1999. La KFOR a été créée au terme de la campagne aérienne de 78 jours menée par l’OTAN contre le régime de Milosevic afin de faire cesser les violences au Kosovo. Le mandat de l’opération découle de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Accord militaro-technique conclu entre l’OTAN, la République fédérale de Yougoslavie et la Serbie.

À l’origine, les objectifs de la KFOR consistaient à décourager une reprise des hostilités, à instaurer un environnement sûr et à veiller au maintien de la sécurité et de l’ordre publics, à démilitariser l’Armée de libération du Kosovo, à appuyer l’action humanitaire internationale et à assurer une coordination avec la communauté civile internationale présente sur place. Aujourd’hui, la KFOR continue toujours à maintenir un environnement sûr et sécurisé au Kosovo et à y préserver la liberté de circulation au profit de tous.

Plus d’informations sur le rôle de l’OTAN au Kosovo.

 

  1. Veuillez noter que Visare Gorani s’appelait Visare Gashi au moment de l’enregistrement de la vidéo.