Des initiatives sur les questions de genre mises à l'honneur

  • 26 Oct. 2020 -
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  • Mis à jour le: 30 Oct. 2020 10:54

À l’occasion du 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS), l’OTAN met à l’honneur les initiatives qui ont contribué à la coopération pratique sur les questions de genre dans les pays membres et les pays partenaires, dans le cadre du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS).

Selon la représentante spéciale du secrétaire général de l'OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité, Clare Hutchinson, « la résolution 1325 est à la base du programme pour les femmes, la paix et la sécurité.Son adoption il y a 20 ans a marqué un tournant politique pour l’OTAN. Au-delà des mots, nous sommes passés à l'action, en bâtissant et en mettant en œuvre un programme ambitieux, mais réalisable.Et si l’OTAN obtient des résultats, c’est en grande partie grâce au travail accompli dans le cadre de son programme SPS. » Voici quelques exemples de projets menés à bien grâce à un financement sur le programme SPS.

Renforcer la sensibilisation et la formation

Stéfanie von Hlatky est professeure agrégée à l'Université Queen's, au Canada. En collaboration avec des experts australiens et américains, elle a mis au point une formation sur l’intégration de la dimension de genre dans la sécurité internationale. La première édition, qui a réuni un jeune public international issu du monde de la recherche et du milieu estudiantin, a eu lieu en juin 2018 dans le cadre d'une université d’été organisée à Montréal, au Canada.

Cette formation repose sur les vastes travaux de recherche, fondés sur des données factuelles, que Mme von Hlatky a menés entre 2016 et 2018. L'objectif était de définir comment intégrer l’analyse selon le genre dans l’élaboration des politiques et la planification opérationnelle à l’OTAN et comment accroître la représentation des femmes au sein des structures civiles et militaires. « Je pense qu’il est primordial pour l’avenir de l’Alliance de donner aux jeunes étudiants et étudiantes les moyens de prendre part aux débats de l’OTAN », déclare Mme von Hlatky.

Par ailleurs, elle souligne que la pandémie de COVID-19 que nous connaissons aujourd’hui a suscité un nouveau sentiment d’insécurité à travers le monde, ce qui, à son sens, n’est pas sans conséquences sur les conflits actuels et les aspects de la sécurité liés au genre. « L’OTAN s'est montrée active dans ce contexte, mais il est impératif qu’elle continue à aborder ces nouveaux défis en gardant à l’esprit que l’impact est différent selon que l’on est une femme, un homme, un garçon ou une fille. »

Transposer la résolution 1325 dans les politiques nationales

Elena Marzac est directrice exécutive du Centre d'information et de documentation sur l'OTAN, en République de Moldova.  En collaboration avec des experts des États-Unis, elle a piloté un projet SPS qui visait à transposer le programme FPS dans la politique nationale moldove.

Grâce à ce projet, la République de Moldova a adopté, en mars 2018, son premier plan d’action national pour la mise en application de la résolution 1325. « Le plan d’action a débouché sur de nouvelles manières et possibilités d'intégrer les questions d’égalité des genres dans les différentes politiques de nos institutions publiques », indique Mme Marzac. « Il a permis de faire prendre conscience de certaines réalités sociales et comportementales observées au sein des institutions des secteurs de la sécurité et de la défense. »

Promouvoir une plus grande participation et représentation des femmes

Megan Bastick est chargée de recherche sur les questions de genre et de sécurité au Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité, à Genève. Le projet SPS qu’elle a dirigé a consisté à aider le ministère géorgien de la Défense à élaborer et à réaliser, en 2019, sa première évaluation du climat organisationnel au sein des forces armées sous l'angle des questions de genre.

« Ce travail mené avec les forces armées géorgiennes m’a fait prendre conscience de la nécessité d'adapter le programme FPS aux contextes national et institutionnel », souligne Mme Bastick. « Par exemple, il faut tenir compte non seulement des dynamiques de genre, mais aussi des dynamiques entre les différentes générations d’hommes et de femmes qui servent l’armée : les militaires de la génération Y n’ont pas forcément les mêmes ambitions professionnelles que leurs prédécesseurs arrivés dans les années 1980 ou 1990. »

Le projet SPS a permis de sensibiliser aux obstacles à la participation égale des femmes et des hommes, et il a abouti à un remaniement de la politique, des procédures et des formations en Géorgie. « Le ministère de la Défense a revu sa stratégie en matière d’égalité des genres pour pallier les problèmes recensés dans le cadre de l’évaluation », explique Mme Bastick.« Des améliorations ont pu être apportées rapidement et, grâce au projet, le personnel du ministère de la Défense et des forces armées a acquis une bonne maîtrise des questions de genre. »

De nouveaux projets SPS en perspective

Depuis l’approbation de la première activité FPS en 2013, le programme SPS de l’OTAN a permis de mener à bien 14 projets dans ce domaine et de produire des publications ainsi que des manuels. Deniz Beten, conseillère sénior SPS et coopération avec les partenaires au siège de l’OTAN, explique qu’« en allant encore plus loin dans la mise en application de la résolution 1325, les activités SPS ont contribué dans une large mesure à la réalisation des principaux objectifs du programme FPS et des objectifs de partenariat ».

À l’heure actuelle, de nouvelles initiatives sont à l’étude dans le cadre du programme SPS, notamment sur l’intégration de la dimension de genre dans la lutte contre le terrorisme, et sur l’impact inégal que le syndrome de stress post-traumatique peut avoir sur les femmes et les hommes au sein des forces armées.