Les archives OTAN braquent les projecteurs sur la science et l’Alliance

  • 10 Dec. 2014 -
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  • Mis à jour le: 02 Mar. 2015 15:39

L’atelier et le Comité des archives OTAN de décembre 2014 se sont ouverts sur une exposition et un séminaire qui portaient sur la coopération scientifique. Cet aspect peu connu mais fondamental de sa mission a été développé par l’OTAN durant les premières années de son existence en parallèle à sa dimension militaire et politique. L’engagement de l’OTAN dans les affaires scientifiques a marqué le début d’une longue aventure et d’une collaboration fructueuse entre les pays, les chercheurs et les divisions civils et militaires de l’OTAN qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. L’exposition ‘La Science et l’Alliance : la troisième dimension de l’OTAN’ visaient à présenter les multiples facettes de cette collaboration.

Full panel of participants (NATO officials and specially-invited scientists)

En sa qualité de président du Comité des archives, Mr Wayne Bush (secrétaire général adjoint pour la gestion exécutive) a invité les deux représentants de l’actuelle Organisation pour la science et la technologie (STO) à prendre la parole. L’ambassadeur Sorin Ducaru (secrétaire général adjoint pour les Défis de sécurité émergents-ESC) a mis en avant deux dimensions fondamentales de l’OTAN : adaptabilité et partenariat. La première car elle a facilité la transition vers l’après Guerre Froide. La seconde a permis à l’OTAN d’en sortir plus forte puisqu’elle travaille avec des pays devenus amis pour répondre ensemble aux nouveaux défis de sécurité. Le général-major Albert Husniaux (Conseiller scientifique de l’OTAN) est né en cette année 1957 où le Comité scientifique a été officiellement créé par les chefs d’Etats et de gouvernements des pays OTAN. Il a tenu a souligné que la recherche et le progrès technologique contribuent largement au succès puisque les forces OTAN s’en trouvent mieux équipées et mieux informées.

Le général-major Albert Husniaux (en tant que modérateur) a ensuite conduit le séminaire (en Salle Brosio). L’idée était de proposer aux parties prenantes (scientifiques d’une part, hauts représentants et personnels OTAN d’autre part) une sorte de dialogue entre théorie et pratique. Une séance de questions-réponses entre l’OTAN et ceux qui l’étudient.

Dans un premier temps, deux historiens des sciences ont décrit la manière dont la Guerre Froide et l’OTAN ont influencé la recherche scientifique. Pour ce faire, ils se » sont appuyés sur deux articles récents. Dr Simone Turchetti (principal investigator, Université de Manchester) a retracé l’historique du programme scientifique OTAN. L’occasion par exemple de découvrir le rôle décisif des scientifiques américains, les troubles que connaît le Comité en 1966, ou la prise de conscience de « l’urgence environnementale » à la fin des années 1970.

Dr Roberto Cantoni (Université Paris Est - Marne la Vallée) a décrit l’embargo sur les produits de fabrication de pipelines à destination de l’URSS entre 1960 et 1962. Il s’agissait d’éviter une trop grande dépendance vis-à-vis des hydrocarbures russes et une possible guerre économique. La question faisait déjà débat au sein de l’Alliance.

Dans un second temps, Mme Deniz Beten (Chef, IS/ESC – La Science pour la paix et la sécurité) et Mr Nico Pos (OCS – section Coordination et relations extérieures) ont partagé avec le  public et les chercheurs leur expérience de terrain.

Le président de séance a terminé en soulignant un point remarquable : chaque jour, nous pouvons constater à quel point ces questions restent d’actualité après 50 ans.

En conclusion, Dr Turchetti a formé le vœu que des documents non-officiels (par exemple reçus ou envoyés par le secrétaire général adjoint aux affaires scientifiques) soient rendus publics.  Cela permettrait aux chercheurs de mieux connaître les volontés politiques et les facteurs de crise dans le partenariat OTAN-sciences. Son appel a été entendu car les archives OTAN s’apprêtent à proposer – pour déclassification et mise en lecture publique – les dossiers sujets de la division des affaires scientifiques.