La Force de mise en œuvre (IFOR) en Bosnie-Herzégovine (1995-1996)

  • Mis à jour le: 27 Oct. 2010 18:06

Forte de 60 000 hommes, la Force de mise en œuvre (IFOR) a été déployée en Bosnie-Herzégovine en décembre 1995, avec un mandat d'un an, en vertu de la Résolution 1031 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour superviser la mise en œuvre des aspects militaires de l'Accord de paix de Dayton, accord qui avait mis un terme à la guerre en Bosnie.

L'IFOR constituait la première mission opérationnelle de grande ampleur menée par l'Alliance dans le domaine du maintien de la paix.

Quel était le but de l'opération?

La tâche principale de l'IFOR était de garantir la fin des hostilités et de séparer les forces armées de la Fédération de Bosnie-Herzégovine , d'une part, et celles de la Republika Srpska, de l'autre.

Concrètement, qu'est-ce que cela représente ?

L'IFOR a supervisé le transfert de territoires entre la Fédération de Bosnie-Herzégovine et la Republika Srpska, le tracé de la ligne de démarcation entre les deux entités, et le transfert des armes lourdes dans des zones de cantonnement approuvées.

La situation sur le terrain s'étant améliorée, l'IFOR a commencé à apporter un appui aux organisations associées à la supervision de la mise en œuvre des aspects civils de l'Accord de paix de Dayton, et notamment le Bureau du Haut Représentant, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et les Nations Unies.

Les buts de l'IFOR étaient, pour l'essentiel, atteints au moment des élections de septembre 1996. La situation demeurait toutefois potentiellement instable et il restait encore beaucoup à faire sur le plan civil; l'OTAN décidait alors de déployer, à partir de décembre 1996, une nouvelle force, la Force de stabilisation (SFOR).

Les activités de la SFOR consistaient à effectuer des patrouilles et à assurer la sécurité de zone, mais aussi à soutenir la réforme du secteur de la défense et à superviser les opérations de déminage, à arrêter les personnes accusées de crimes de guerre et à aider les réfugiés et les personnes déplacées à regagner leur foyer.

Les opérations de la SFOR ont été menées en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies et conformément au mandat confié aux termes de la résolution 1088 du 12 décembre 1996 du Conseil de sécurité des Nations Unies. En vertu de cette résolution, la SFOR avait pour tâche non seulement de maintenir la paix mais aussi, si cela était nécessaire, de l'imposer.

Le maintien de la paix

Les troupes de la SFOR ont effectué des patrouilles régulières dans l'ensemble de la Bosnie-Herzégovine afin de garantir un environnement de sécurité. Des unités multinationales spécialisées ont été déployées en cas de troubles.

La SFOR a en outre collecté et détruit des armes et des explosifs non enregistrés détenus par des personnes privées dans le but d'accroître la sécurité d'ensemble de la population et d'instaurer la confiance à l'égard du processus de paix. En 2003 uniquement, la SFOR a détruit plus de 11 000 armes et de 45 000 grenades.

Aux côtés de plusieurs autres organisations, la SFOR a en outre participé aux opérations de déminage menées en Bosnie-Herzégovine. Les forces de l'OTAN ont elles-mêmes effectué quelques-unes de ces opérations et elles ont contribué à la mise sur pied d'écoles de déminage à Banja Luka, Mostar et Travnik. Elles ont aussi aidé à la création d'un centre de dressage de chiens flaireurs à Bihac.

La SFOR comportait en outre des unités multinationales spécialisées (MSU) qui ont aidé la Mission de police de l'Union européenne (MPUE). La MPUE a pour responsabilité d'aider les autorités bosniaques à constituer à l'échelon local des forces de police répondant aux normes européennes et internationales les plus élevées grâce au suivi, à l'encadrement et à l'inspection des capacités en matière de gestion et d'opérations dans ce domaine.

La réforme des institutions de défense de la Bosnie-Herzégovine

L'un des aspects essentiels du travail de la SFOR en Bosnie-Herzégovine a porté sur la réforme des structures de défense du pays, qui, à la fin des hostilités, s'était trouvé divisé en trois groupes ethniques rivaux. Au sein de la Commission de réforme de la défense, la SFOR et l'OTAN ont œuvré pour aider la Bosnie-Herzégovine à établir une structure unifiée de commandement et de contrôle et à établir, dans le domaine de la formation et des matériels, une doctrine et des normes conjointes compatibles avec les normes de l'OTAN et du Partenariat pour la paix (PPP). En mars 2004, un ministre de la défense a été nommé au niveau de l'État pour réunir les deux armées distinctes du pays sous une structure de commandement unique. Les quartiers généraux militaires de l'OTAN à Sarajevo jouent un rôle directeur au sein de la Commission de réforme de la défense et ils continuent à œuvrer dans ce domaine en Bosnie-Herzégovine.

Arrestation des personnes soupçonnées de crimes de guerre

Bien que l'arrestation des personnes accusées de crimes de guerre soit officiellement une responsabilité qui incombe aux autorités de la Bosnie-Herzégovine, les forces de l'OTAN ont joué un rôle clé lors de la plupart des arrestations qui ont été effectuées. Au total, la SFOR a fait traduire 39 personnes accusées de crimes de guerre devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye. La SFOR a aussi assuré la sécurité et le soutien logistique des équipes d'enquêteurs du TPIY, ainsi que la surveillance et les patrouilles sur des sites susceptibles de renfermer des charniers. Par le biais de ses quartiers généraux militaires à Sarajevo, l'OTAN reste déterminée à faire traduire devant la justice l'ensemble des personnes accusées de crimes de guerre encore en liberté.

La contribution à la reconstruction de la Bosnie-Herzégovine

En plus d'aider les autres organisations qui travaillent à la reconstruction de la Bosnie-Herzégovine, la SFOR a lancé ses propres projets de coopération civilo-militaire (CIMIC) dans les domaines comme le génie civil et les transports. La SFOR a participé à l’entretien et à la réfection des routes et des voies de chemin de fer en collaboration avec les autorités locales et d’autres organismes internationaux. Ces travaux ont été essentiels pour assurer la liberté de mouvement dans l'ensemble de la Bosnie-Herzégovine.

Quelles sont les instances de l'OTAN jouant un rôle central?

Comme pour toutes les opérations de l'OTAN, c 'est le Conseil de l'Atlantique Nord, la plus haute instance décisionnelle de l'OTAN, qui donne les orientations politiques. Le commandement et le contrôle stratégiques sont exercés par le Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) à Mons, en Belgique.

  1. La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.