Le haut représentant civil de l'OTAN en Afghanistan se dit confiant pour 2013 et au delà

  • 08 Feb. 2013 -
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  • Mis à jour le: 12 Feb. 2013 15:20

Cette année est une étape marquante en Afghanistan : les dernières zones concernées par le transfert de la sécurité vont passer sous responsabilité afghane, selon un processus de transition qui courra jusqu'à la fin de 2014.

Mais les progrès en Afghanistan ne dépendront pas seulement de la sécurité. Le haut représentant civil de l'OTAN dans le pays, M. Maurits Jochems, dit être conscient que de nombreux Afghans craignent d'être abandonnés. Mais il souligne que la communauté internationale maintiendra son engagement à long terme après l'échéance 2014.

« La période de transition signifie en clair que les dirigeants politiques afghans, et plus généralement les Afghans, prennent en charge leur propre pays. C'est dans la logique des choses, donc, en ce sens, la communauté internationale doit passer le relais. Cela dit, l'Afghanistan a encore besoin de soutien, » a-t-il dit récemment à NATO Channel dans une interview.

M. Jochems connaît bien l'Afghanistan. Il a occupé temporairement le poste de haut représentant civil de l'OTAN en Afghanistan en 2008, année préélectorale, tout comme celle‑ci. Pour lui, l'élection présidentielle qui s'annonce, à laquelle le président Karzaï ne pourra pas se représenter, sera plus importante que la transition de la sécurité.

« C'est l'un des tests décisifs pour la transition politique. C'est vraiment aux dirigeants afghans, tant au gouvernement qu'à l'extérieur du gouvernement, qu'il appartient de convaincre la population afghane que la transition politique conduira à la paix. »

Il faut encore faire plus en termes d'amélioration de la vie quotidienne des Afghans, souligne M. Jochems, mais il ne faut surtout pas oublier ce qui a été fait depuis dix ans.

« Le gouvernement a encore beaucoup à faire pour ce qui est des services de base à la population. Cela étant, ces dix dernières années, beaucoup de choses ont été accomplies. Il faut quand même voir que huit millions d'enfants, dont trois millions de filles, sont à présent scolarisés. Si je ne me trompe pas, 85 % des membres de la population ont maintenant accès à des services de santé à une heure de chez eux. Ce sont là des réalisations qu'il ne faut pas oublier. »

La continuité du soutien à l'Afghanistan est également illustrée par un chiffre. Quelque 16 milliards de dollars ont été promis à la conférence de Tokyo pour les quatre années après 2014. Même si ce soutien est soumis à des conditions, M. Jochems affirme que l'Afghanistan ne sera jamais seul.

« En termes de gouvernance, la lutte contre la corruption, par exemple, devrait être davantage prise à bras-le-corps. Et pour ce qui est des droits de l'homme, par exemple, l'amélioration de la situation des femmes est considérée par la communauté internationale comme l'une des conditions à remplir par le gouvernement afghan après 2014. L'Afghanistan doit avancer par lui‑même, mais pas avancer tout seul selon la formule consacrée. »