À la rencontre de l'ingénieure Laryssa Patten, qui travaille à maintenir l’avance technologique de l’OTAN dans l’espace
Laryssa Patten est une ingénieure canadienne experte des questions spatiales en poste à l’Agence OTAN d'information et de communication (NCIA). Avec ses collègues d’autres pays de l’Alliance, elle s’emploie à améliorer les technologies et les services spatiaux de l'OTAN.
Laryssa Patten utilisant un simulateur de drone au cours de l’essai Unified Vision 18.
Laryssa travaille dans le domaine des sciences et technologies spatiales depuis plus de 20 ans. Elle a entre autres travaillé sur des satellites pour l’Agence spatiale canadienne et dirigé les opérations pour la station spatiale internationale. « J’ai formé des astronautes à l’utilisation du bras robotisé de la station spatiale », explique Laryssa. « En orbite, les astronautes l’utilisaient pour positionner de larges éléments de la navette spatiale sur la station spatiale. C'est l'un de mes meilleurs souvenirs ».
Aujourd'hui, à la NCIA – le fer de lance technologique de l’Alliance – Laryssa s’emploie surtout à accroître la capacité de l'OTAN à partager du renseignement, qu’il s’agisse d'imagerie ou de données, avec tous ses pays membres.
Cette capacité essentielle s'appuie sur des moyens basés dans l'espace, comme les satellites. Que ce soit pour la défense collective, la réponse aux crises, l’aide en cas de catastrophe ou la lutte contre le terrorisme, on utilise des informations communiquées depuis et à travers l’espace. Celui-ci permet à l'OTAN d’assurer la géonavigation et le suivi des forces, de disposer de systèmes de télécommunications opérants, de détecter des tirs de missiles et d'assurer efficacement le commandement et le contrôle. Plus de 2 000 satellites, dont la moitié environ appartiennent à des pays membres de l’OTAN, sont actuellement en orbite autour de la Terre.
« Même notre vie quotidienne dépend davantage de l’espace qu'on ne le croirait » souligne Laryssa. « Les services de banque et de navigation s’appuient sur les satellites GPS dans l’espace. La télédiffusion/radiodiffusion, l’aviation et les prévisions météorologiques utilisent toutes des moyens spatiaux ». Cette dépendance et d’autres menaces ont créé un environnement qui a conduit les pays de l’OTAN à reconnaître que l’espace est un enjeu de sécurité de plus en plus partagé. En 2019, l’OTAN a fait de l’espace un nouveau milieu d’opérations, au même titre que les milieux terrestre, aérien, maritime et cyber.
Coopérer pour maintenir l’avance technologique de l’OTAN dans l’espace
Les capacités spatiales deviennent plus avancées, innovantes, abordables et accessibles. « Nos activités croissent de manière exponentielle », explique Laryssa. « Nous devons faire en sorte que l’OTAN maintienne son avantage stratégique, et pour cela nous devons avancer aussi rapidement que les changements dans le milieu spatial ».
Un engagement accru de l’Alliance en faveur de l’espace entraînera un accroissement de la demande concernant les services spatiaux de l’OTAN, ce qui exige une nouvelle approche. C’est pourquoi Laryssa dirige aussi la conception d'un nouveau centre OTAN des technologies spatiales afin de réunir en un lieu unique les efforts de mise à disposition des technologies et des services. « Cela nous permettra de répondre aux besoins spatiaux à travers un point focal central. Et ainsi l'OTAN et l’industrie pourront collaborer plus facilement ». Laryssa travaille avec le Comité de surveillance de l'Agence, qui comprend l’ensemble des 30 pays membres de l’OTAN, afin de déterminer la meilleure voie à suivre pour lancer le centre.
Laryssa gère également le rôle de l’Agence concernant une autre capacité essentielle de l’OTAN : la capacité alliée de surveillance terrestre (AGS), une capacité basée sur cinq aéronefs télépilotés et sur les stations sol européennes qui permettent de les commander et de les contrôler.
Susciter l'intérêt des enfants pour la science
La passion de Laryssa pour cette nouvelle frontière va au-delà du travail. Pendant ses moments de loisir, elle adore faire la promotion de l’espace en partageant ses connaissances et son énergie dans le cadre d’activités STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques) organisées pour les enfants — encourageant ainsi les futurs professionnels des technologies spatiales.
« L’espace est un thème qui peut inspirer tout le monde. Les enfants ont de la curiosité pour l’espace, les étoiles, les planètes, les fusées, les astronautes et d'autres choses encore », explique Laryssa. « Cette curiosité, combinée aux rêves et à l’imagination des enfants, est très puissante ».
Début 2020, Laryssa a fait équipe avec greenlight for girls - une organisation internationale qui incite les filles à étudier les matières STEM - et d’autres partenaires pour organiser une activité d'apprentissage interactive gratuite afin de susciter l'intérêt des élèves pour la science. Plus de 100 filles de plusieurs écoles aux Pays-Bas, âgées de 7 à 12 ans, ont participé à une journée intense d’ateliers pratiques dirigés par les partenaires de l’événement, parmi lesquels l’Agence spatiale européenne, la police néerlandaise et l'organisation Women in Aviation (Section Pays-Bas).
Laryssa s’occupait de l’atelier NCIA, dans lequel les participants ont construit des drones à partir de briques LEGO et ont fait des expériences avec des robots. « J’aime discuter de l’espace avec les enfants parce que c’est quelque chose qui leur parle et qui leur donne de l'énergie », déclare Laryssa. « C’est une manière de les amener à réfléchir aux possibilités pour leurs carrières futures et de maintenir leur intérêt pour l’espace et pour la science en général », dit-elle en conclusion.