Guide du sommet de l'OTAN
Bruxelles, 11-12 juillet 2018
Une Alliance plus forte et plus agile
Le sommet de Bruxelles vient à un moment crucial pour la sécurité de l'Alliance atlantique. Ce sera une occasion importante de fixer le cap pour l'OTAN dans les années à venir.
Dans un monde en pleine mutation, l'OTAN s'adapte pour être une Alliance plus agile, plus réactive et plus novatrice, tout en assurant la défense de l'ensemble de ses membres contre toute menace.
L'OTAN reste déterminée à remplir ses trois tâches fondamentales que sont la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative. Au sommet de Bruxelles, l'Alliance prendra des décisions importantes visant à renforcer encore la sécurité en Europe et alentour, notamment selon les axes suivants : renforcement de la dissuasion et de la défense, projection de la stabilité et lutte contre le terrorisme, renforcement de son partenariat avec l'Union européenne, modernisation de l'Alliance et partage plus équitable des charges.
Ce sommet se tiendra au nouveau siège de l'OTAN, un bâtiment moderne et durable pour une organisation tournée vers l'avenir.
Il s'agira de la troisième réunion des chefs d'État et de gouvernement des pays de l'Alliance présidée par M. Jens Stoltenberg, l'actuel secrétaire général de l'OTAN.
I. Renforcement de la dissuasion et de la défense
II. Projection de la stabilité et lutte contre le terrorisme
III. Renforcement de la coopération avec l'Union européenne
IV. Modernisation de l'OTAN
V. Vers un partage plus équitable des charges
VI. Valeurs partagées et unité transatlantique
I. Renforcement de la dissuasion et de la défense
Les troupes de l'OTAN défilent lors d'une cérémonie en Lituanie pour célébrer le premier anniversaire de la présence avancée rehaussée.
Le but premier de l'OTAN est de protéger les citoyens de ses pays membres - soit près d'un milliard de personnes – et de préserver la paix et la liberté. L'OTAN doit également rester vigilante face à un large éventail de nouvelles menaces protéiformes : logiciels malveillants, désinformation, combattants étrangers, et bien d'autres encore.
L'Alliance a pris des mesures importantes pour renforcer la défense collective et la dissuasion, de manière à pouvoir répondre aux menaces, d'où qu'elles viennent. L'OTAN ne cherche pas la confrontation et demeure attachée au dialogue, mais elle défendra ses membres contre toute menace. Sa dissuasion vise non pas à provoquer un conflit, mais à l'éviter. Toutes les actions que l'OTAN entreprend sont défensives, proportionnées et pleinement conformes à ses engagements internationaux.
L'OTAN a rehaussé sa présence avancée dans la partie orientale du territoire de l'Alliance avec le déploiement de quatre groupements tactiques multinationaux en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. L'Alliance renforce également sa présence dans la région de la mer Noire. Ces forces indiquent que toute attaque contre un Allié constituerait une attaque contre l'ensemble des pays de l'Alliance et donnerait lieu à une réponse collective.
La Force de réaction de l'OTAN a triplé ses effectifs pour les porter à près de 40 000 hommes, avec comme élément central une force « fer de lance » à haut niveau de préparation de 5 000 hommes, prête à se déployer en quelques jours. L'OTAN a mis en place huit petits quartiers généraux dans la partie orientale du territoire de l'Alliance pour faire le lien entre les forces des pays et les forces de l'OTAN.
Elle a aussi renforcé sa capacité à répondre aux défis de sécurité émanant du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. L'Alliance continue de renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie, elle a intensifié ses exercices et accéléré la prise de décision, elle apporte un soutien à la coalition mondiale contre l'EIIL en assurant des vols de surveillance et en proposant une formation aux forces iraquiennes, et elle collabore avec d'autres partenaires dans la lutte contre le terrorisme. L'Alliance a mis en place un Pôle pour le sud au sein du Commandement allié de forces interarmées de Naples afin d'améliorer sa compréhension des défis régionaux. Toujours présente en mer Égée et en mer Méditerranée, l'OTAN œuvre à la lutte contre le terrorisme, à la lutte contre les trafics et au renforcement des capacités.
L'OTAN veille à ce que son dispositif de dissuasion nucléaire reste crédible et efficace, afin de préserver la paix, de prévenir les actions coercitives et de décourager toute agression. La maîtrise des armements et le désarmement continuent également de jouer un rôle important dans la réalisation des objectifs de sécurité de l'Alliance.
L'OTAN travaille avec les Alliés, les partenaires et d'autres organisations internationales afin de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive et d'assurer la défense contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
Au sommet de Bruxelles, l'OTAN entrera dans la phase suivante de son adaptation. Les Alliés prendront des décisions visant à accroître la mobilité militaire et l'état de préparation des forces. Ils s'accorderont en outre sur d'autres mesures face aux défis qui émanent du sud.
L'OTAN renforcera également la résilience, à la fois dans les pays membres de l'Alliance et collectivement, en modernisant les capacités et en améliorant la préparation du secteur civil. L'Organisation renforce ses moyens de cyberdéfense, y compris par la création d'un nouveau centre des cyberopérations. Et elle veille à disposer d'une combinaison appropriée de capacités militaires et civiles pour faire face à l'évolution des défis de sécurité, y compris la guerre hybride.
- Dissuasion et défense
- Renforcer la présence de l'OTAN à l'est et au sud-est
- Police du ciel : sécuriser l'espace aérien OTAN
- Cyberdéfense
- Relations avec la Russie
- OTAN-Russie – Mise au point
- Guerre hybride
- Résilience et article 3
- Défense antimissile balistique
- Maîtrise des armements, désarmement et non-prolifération
- Armes de destruction massive (ADM)
- Politique et forces de dissuasion nucléaire de l'OTAN
- Rôle de l'OTAN dans le domaine de la maîtrise des armements conventionnels
II. Projection de la stabilité et lutte contre le terrorisme
Un AWACS E-3A Sentry de l'OTAN (système aéroporté de détection et de contrôle) se prépare pour sa prochaine mission à Konya, en Turquie.
Pour préserver la sécurité sur son territoire, l'OTAN doit aider à projeter la stabilité au-delà de ses frontières et lutter contre le terrorisme. Si les voisins de l'Alliance sont plus stables, les Alliés sont plus en sécurité.
Au fil des ans, l'expérience nous a montré, des Balkans à l'Afghanistan, que la formation des forces locales était l'un des meilleurs moyens de lutter contre le terrorisme et l'instabilité. L'OTAN a les compétences voulues, dispose d'un réseau de plus de 40 pays partenaires aux quatre coins du monde et a l'endurance nécessaire pour faire face aux défis à long terme auxquels les Alliés sont confrontés.
En Afghanistan, l'OTAN augmente les effectifs de la mission Resolute Support en y envoyant 3 000 formateurs supplémentaires pour aider les forces locales à sécuriser le pays. Au sommet, les Alliés confirmeront l'engagement durable de l'OTAN.
L'OTAN fait partie de la coalition mondiale contre l'EIIL. Elle lui apporte un soutien au moyen des vols de surveillance qu'effectuent des AWACS, et elle réfléchit à présent à la manière dont sa contribution à la coalition pourrait évoluer.
En Iraq, l'OTAN a déjà assuré la formation de centaines de formateurs iraquiens. Elle les aide à renforcer leur aptitude à lutter contre le terrorisme pour qu'ils puissent partager leur savoir-faire avec les milliers de membres des forces de sécurité iraquiennes. Au sommet, les Alliés s'accorderont sur le lancement d'une nouvelle mission de formation en Iraq, destinée à aider les forces iraquiennes à empêcher la résurgence de l'EIIL ou d'autres groupes terroristes. Il s'agira notamment de construire des écoles et des académies militaires.
L'OTAN aide également la Jordanie et la Tunisie à renforcer leur défense et à assurer ellesmêmes leur sécurité. Elle est prête à apporter son aide à la Libye, si celle-ci en fait la demande. Elle a par ailleurs mis en place un Pôle pour le sud au sein de son Commandement allié de forces interarmées de Naples, afin d'améliorer son aptitude à anticiper les menaces régionales et à y répondre. Au sommet, une réflexion sera consacrée à la manière dont l'OTAN pourrait accroître le soutien qu'elle apporte à ses partenaires méridionaux, notamment en améliorant la planification et les exercices.
Des experts iraquiens en neutralisation des explosifs s'entraînent à désamorcer des engins explosifs improvisés.
Dans les Balkans, l'OTAN continue d'apporter un soutien à ses partenaires, y compris à travers la mission de la KFOR. En mer Égée, elle contribue aux efforts internationaux qui visent à endiguer les trafics et l'immigration clandestine, en fournissant des données en temps réel à la Grèce et à la Turquie, ainsi qu'à Frontex, l'agence de l'Union européenne pour la gestion des frontières. En Méditerranéenne, l'opération de sûreté maritime Sea Guardian, désormais plus large, concerne l'amélioration de la connaissance de la situation, la lutte contre le terrorisme et la contribution au renforcement des capacités.
À l'est, l'OTAN continuera de renforcer les capacités de défense et la résilience de ses partenaires que sont la Géorgie, la République de Moldova et l'Ukraine pour les aider à progresser dans leurs réformes.
L'OTAN poursuivra sa collaboration étroite avec ses partenaires comme la Finlande et la Suède, qui ont une contribution importante à fournir à la sécurité dans la région stratégiquement importante de la mer Baltique.
Les initiatives visant à projeter la stabilité et à renforcer la résilience vont de pair avec celles destinées à limiter l'impact négatif des conflits sur les civils. L'Alliance est déterminée à protéger les enfants et à prévenir les violences sexuelles et sexistes liées aux conflits.
La politique OTAN de la porte ouverte et l'élargissement de l'Union européenne ont aidé à propager la stabilité et la prospérité en Europe. En 2017, le Monténégro est devenu le 29e pays membre de l'Alliance, ce qui montre que la porte de l'OTAN demeure ouverte aux États européens capables d'assumer les engagements et obligations liés au statut de membre, et de contribuer à la sécurité de la zone euro-atlantique.
- Opérations et missions en cours et terminées
- L'OTAN et l'Afghanistan
- La lutte contre le terrorisme
- AWACS : les yeux de l'OTAN dans le ciel
- Les activités maritimes de l'OTAN
- Le rôle de l'OTAN au Kosovo
- Soutien dans la gestion de la crise des réfugiés et des migrants en mer Égée
- Les contributions de troupes
- Partenariats : la projection de la stabilité grâce à la coopération
- Initiative pour l'interopérabilité avec les partenaires
- Initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s'y rapportant
- L'établissement d'institutions de défense
- Les outils de partenariat
- Relations avec l'ex-République yougoslave de Macédoine¹
- Relations avec la Finlande
- Relations avec la Géorgie
- Relations avec l'Iraq
- Relations avec la République de Moldova
- Relations avec la Suède
- Relations avec l'Ukraine
- Le Dialogue méditerranéen
- L'Initiative de coopération d'Istanbul
- Une « approche globale » des crises
- L'aide à l'Union africaine
- Élargissement
III. Renforcement de la coopération avec l'Union européenne
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, et le président du Conseil européen, Donald Tusk, au sortir d'un dîner de travail.
Renforcer la coopération entre l'OTAN et l'Union européenne est essentiel pour faire face aux défis de sécurité actuels et émergents, où qu'ils apparaissent.
Les deux organisations coopèrent étroitement : les compétences de l'OTAN en matière de défense collective et de gestion de crise et le vaste éventail de capacités que l'Union européenne a à offrir sont complémentaires.
L'OTAN et l'Union européenne ont accompli des progrès sans précédent dans de nombreux domaines, notamment la coopération maritime en mer Égée et en Méditerranée, le renforcement des capacités au bénéfice des partenaires de l'OTAN, la cyberdéfense et la lutte contre les menaces hybrides. Elles ont conjointement inauguré, en 2017, le Centre d'excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides à Helsinki, en Finlande.
À l'occasion du sommet de Bruxelles, les deux organisations feront le point sur les avancées réalisées depuis le sommet de Varsovie, en 2016. Le secrétaire général, Jens Stoltenberg, devrait signer, avec les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, une nouvelle déclaration commune présentant une vision commune de la manière dont la coopération entre l'OTAN et l'Union européenne peut contribuer à relever les défis les plus urgents en matière de sécurité.
- Relations avec l'Union européenne
- Une « approche globale » des crises
- Soutien à la gestion de la crise des réfugiés et des migrants en mer Égée
- Résilience et article 3
- La préparation du secteur civil
- Cyberdéfense
IV. Modernisation de l'OTAN
Un Global Hawk de la capacité de surveillance terrestre (AGS) aux couleurs de l'OTAN.
Les défis de notre temps requièrent une Alliance moderne, dotée des ressources et des capacités permettant d'assurer la sécurité des Alliés.
Lors du sommet de Bruxelles, les Alliés adopteront une structure de commandement de l'OTAN profondément remaniée, comprenant deux nouveaux commandements qui aideront à faire en sorte que les forces alliées puissent se déplacer rapidement à travers l'Atlantique et en Europe.
L'OTAN poursuit en outre le développement de son système de défense antimissile balistique, et elle met à disposition d'autres capacités essentielles, notamment des moyens de renseignement, de surveillance et de reconnaissance interarmées (JISR), une capacité alliée de surveillance terrestre et des moyens de lutte anti-sous-marine. Elle investit dans la science et la technologie et elle travaille avec l'industrie à la mise au point de capacités innovantes, interopérables et d'un coût abordable.
Elle aide également les pays à faire des choix s'agissant de leurs investissements de défense, ainsi qu'à définir et à mettre au point des projets de coopération multinationale destinés à fournir aux Alliés les capacités de défense dont ils ont besoin. L'OTAN organise régulièrement des exercices afin de tester ses processus de prise de décision, ses systèmes et ses tactiques, et afin aussi de s'assurer que les Alliés et les partenaires sont capables de coopérer efficacement.
- Les capacités de l'OTAN
- Renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées
- Capacité alliée de surveillance terrestre
- AWACS : les yeux de l'OTAN dans le ciel
- Exercices
- Le processus OTAN de planification de défense
- Nouveau siège de l'OTAN
- Les corps de déploiement rapide de l'OTAN
- La préparation du secteur civil
- Formation et entraînement
- Organisation et structures militaires
- Commandement allié Transformation
- Commandement allié Opérations
- Les femmes, la paix et la sécurité
- La protection des civils
V. Vers un partage plus équitable des charges
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, présente son rapport annuel pour 2017, en soulignant les efforts visant à un partage plus équitable des charges au sein de l'Alliance.
Un environnement de sécurité plus incertain impose d'investir davantage dans la défense, de disposer de capacités militaires modernes et de contribuer aux missions et opérations militaires de l'OTAN. Investir davantage dans la défense est également indispensable pour parvenir à une répartition plus équitable des tâches entre l'Europe et l'Amérique du Nord.
En 2014, tous les Alliés se sont engagés à cesser de réduire leurs budgets de défense et à accroître leurs dépenses pour se rapprocher des 2% du PIB au cours des dix années suivantes. Depuis, ces dépenses ont augmenté trois années de suite dans les pays européens de l'Alliance et au Canada, ce qui représente pour la défense une dotation supplémentaire totale de 87 milliards de dollars.
Nous avons donc franchi un cap, mais il nous reste encore un long chemin à parcourir.
Le sommet sera l'occasion de passer en revue les progrès réalisés par les Alliés et d'évoquer l'avenir.
- Informations sur les dépenses de défense
- Le financement de l'OTAN
- Les capacités de l'OTAN
- Les contributions de troupes
- Transparence et obligation de rendre compte
VI. Valeurs partagées et unité transatlantique
Salle de conférences au nouveau siège de l'OTAN à Bruxelles où se réunit le Conseil de l'Atlantique Nord, qui incarne le lien entre l'Europe et l'Amérique du Nord.
Incarnant le lien privilégié unissant l'Europe et l'Amérique du Nord, l'Alliance est une communauté de 29 pays partageant un objectif commun : prévenir les conflits et préserver la paix.
Cela fait près de 70 ans que l'unité transatlantique contribue à préserver la sécurité de nos populations. Face à la complexité de l'environnement de sécurité actuel, la coopération transatlantique est plus que jamais nécessaire.
- La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.