Maîtrise des armements : renforcement du dialogue de sécurité entre l'OTAN, l'UE et l'OSCE

  • 10 Feb. 2017 -
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  • Mis à jour le: 27 Feb. 2017 17:50

Le 10 février 2017, l'OTAN a organisé un atelier informel sur les moyens de renforcer le dialogue de sécurité dans la région euro-atlantique. L'accent a plus particulièrement été mis sur l'importance pour trois organisations régionales majeures – l'OTAN, l'Union européenne (UE) et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) – de se soutenir mutuellement, en vue d'améliorer les mécanismes de maîtrise des armements en vigueur.

Ont participé à cet atelier le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), le Centre de prévention des conflits (CPC) de l'OSCE, et l'Institut international de recherches pour la paix de Stockholm (SIPRI), ainsi que des hauts responsables de l'OTAN et des délégations.

Tous les intervenants sont convenus que la maîtrise des armements et les mesures de confiance et de sécurité (MDCS) relevant de l'OSCE jouent un rôle central dans le maintien de la paix et de la sécurité dans toute la région euro-atlantique, et que le renforcement et la modernisation de ces outils s'inscriraient dans le cadre d'une initiative conjointe exigeant de tous une participation pleine et entière.

Dans leurs discours, M. Camille Grand (OTAN), l'ambassadeur Jacek Bylica (SEAE), et l'ambassadeur Marcel Pesko (CPC de l'OSCE) ont expliqué comment leur organisation perçoit l'environnement de sécurité et comment un ensemble d'outils commun en matière de maîtrise des armements et de MDCS contribuerait à la paix, à la sécurité et à la stabilité. La secrétaire générale déléguée de l'OTAN, Mme Rose Gottemoeller, a souligné que la maîtrise des armements et la non-prolifération concourent à la sécurité de la région euro-atlantique, ajoutant que seul un engagement sincère et manifeste à dialoguer avec tous les pays permettra d'instaurer la paix.

L'intérêt d'un dialogue structuré

Les participants ont partagé leurs points de vue sur l'environnement de sécurité actuel en Europe, et ils ont insisté sur l'utilité des MDCS et sur l'importance de l'engagement politique si l'on veut réduire les risques sans porter atteinte aux règles et aux principes fondamentaux.

Il a été souligné que l'OSCE constitue le cadre idéal pour un dialogue structuré sur les défis de sécurité d'aujourd'hui et de demain. Toutefois, il a été précisé qu'un tel dialogue ne doit pas se substituer aux consultations et aux instruments existants, et que l'on ne pourra pas parvenir à un accord politique sans instaurer une confiance absolue dans la région.  

Les normes en vigueur et les principes énoncés dans l'Acte final d'Helsinki, ainsi que les outils existants, comme les MDCS, restent les éléments essentiels d'un dispositif permettant d'accroître la sécurité et la prévisibilité. Une première avancée pourrait consister à d'abord mettre en place un dialogue sincère sur les perceptions de la menace et sur les développements militaires, puis à examiner comment les MDCS existantes pourraient être renforcées afin de répondre à ces préoccupations. En fonction de ce que souhaitent les parties, ce processus pourrait ensuite mener à d'autres discussions sur la maîtrise des armements conventionnels. Toutefois, l'accomplissement de progrès à Vienne est subordonné à la volonté et à l'engagement politiques des hauts responsables dans les capitales.


De gauche à droite : l'ambassadeur Marcel Pesko, M. Ian Anthony, M. William Alberque, l'ambassadeur Sian MacLeod, M. Fred Frederickson, l'ambassadeur Adam Kobieracki, et l'ambassadeur Jacek Bylica.

L'atelier a permis d'évoquer la nécessité d'aller au-delà des méthodes de la Guerre froide, en incluant des variantes qui tiendraient compte de l'identité et de la mémoire historique dans le règlement des conflits gelés. À cet égard, il a été souligné que la société civile, les groupes de réflexion, le monde universitaire, et les organisations non gouvernementales, de par leur rôle dans ce processus, permettent de susciter une plus grande adhésion de la société.