La
réorganisation de Lisbonne
1. A sa neuvième session qu'il a tenue à Lisbonne en février
1952, le Conseil de l'Atlantique Nord a décidé certains
changements fondamentaux dans l'Organisation du Traité de l'Atlantique
Nord :
(a) Le Conseil, tout en continuant à tenir des réunions
ministérielles périodiques, siégera désormais
en session permanente par l'intermédiaire de Représentants
Permanents : il assumera les tâches confiées jusque-là
au Conseil des Suppléants, au Bureau de Production de Défense
et au Bureau Economique et Financier, ainsi que celles qui ont été
assumées par le Comité Temporaire du Conseil ;
(b) Un Secrétaire Général sera désigné
et un Secrétariat unique, intégré et renforcé
sera chargé d'assumer les fonctions accomplies jusque-là
par les secrétariats internationaux et les diverses agences civiles
du Traité, et de fournir au Conseil l'assistance nécessaire
dans le domaine toujours plus large de ses activités ;
(c) Toutes les activités civiles de l'Organisation du Traité
de l'Atlantique Nord seront rassemblées à un seul siège
situé à Paris ou à proximité de cette ville.
2. Conformément à cette résolution, le Conseil des
Suppléants, le Bureau Economique et Financier et le Bureau de Production
de Défense cessèrent d'exister le 4 avril 1952, troisième
anniversaire de la signature du Traité de l'Atlantique Nord.
3. C'est à cette date que j'ai pris mes fonctions de Secrétaire
Général à Londres, le 16 avril, j'ai transféré
mes services à Paris. J'y ai été rejoint vers la
fin du même mois par les Représentants Permanents de tous
les pays membres.
Le
Conseil
4. Le Conseil a tenu sa première réunion le 28 avril. Entre
cette date et le 31 mars 1957, il ne s'est pas réuni moins de 505
fois (1). Au cours de la même période, il s'est tenu un peu
plus de 7.000 réunions de comités et de groupes de travail
du Conseil, c'est-à-dire que les représentants aux divers
échelons de tous les pays membres ne se sont pas réunis
moins de 7.500 fois à la même table en 5 ans. On peut donc
affirmer que la décision de Lisbonne demandant que le Conseil "
fonctionne en session permanente " a été appliquée
aussi bien dans sa lettre que dans son esprit.
(1) dont 47 réunions ministérielles.
Sessions Ministérielles
5. Depuis Lisbonne, toutes les sessions ministérielles se sont
tenues à Paris ; toutefois conformément à la décision
prise en décembre dernier, selon laquelle les réunions des
ministres des Affaires Etrangères devraient occasionnellement se
tenir ailleurs qu'au siège de l'OTAN, la prochaine réunion
ministérielle s'ouvrira le 2 mai à Bonn.
6. Comme il a été convenu à la première réunion
du Conseil de l'Atlantique Nord à Washington en septembre 1949,
la présidence du Conseil a changé chaque année de
titulaire. Depuis le transfert à Paris, elle a été
occupée par les ministres des Affaires étrangères
du Canada, du Danemark, de la France, de la Grèce, de l'Islande
et de l'Italie.
7. Dans le passé, le Président a fréquemment demandé
au Secrétaire général de présider les réunions
ministérielles en sa qualité de Vice-Président du
Conseil. Il a été décidé en décembre
dernier qu'il en serait toujours ainsi à l'avenir. En même
temps, un ministre sera nommé chaque année comme Président
du Conseil conformément à l'habitude du roulement par ordre
alphabétique. Le Président continuera d'avoir des contacts
particulièrement étroits avec le Secrétaire général
au cours des réunions ministérielles et, entre ces réunions,
continuera d'être le porte-parole du Conseil dans toutes les occasions
officielles. Il présidera également l'ouverture et la clôture
officielles des sessions ministérielles du Conseil.
Le Conseil
des Représentants Permanents
8. Comme il a été décidé à Lisbonne
et rappelé dans le Rapport du Comité des Trois, le Conseil
des Représentants Permanents a des pouvoirs effectifs de décision.
En d'autres termes, l'autorité du Conseil en tant que tel est la
même, que les gouvernements soient représentés par
des ministres ou par leurs représentants permanents. Il n'existe
donc aucune ligne de démarcation nette ou officielle entre les
réunions ministérielles et les autres réunions du
Conseil.
9. Néanmoins, certains milieux ont encore tendance à considérer
le Conseil des Représentants Permanents comme une sorte d'équipe
seconde, habilitée à régler des questions relativement
peu importantes, mais à procéder seulement dans le cas de
problèmes de plus d'importance à des études préliminaires
aux fins d'examen par les ministres qui prendront les décisions.
Dans l'intérêt de l'efficacité, il est important que
chacun reconnaisse l'autorité pleine et entière du Conseil
Permanent.
10. Les réunions du Conseil des Représentants Permanents
sont de trois sortes : tout d'abord les réunions normales auxquelles
les Représentants Permanents peuvent se faire accompagner par quatre
conseillers ou plus si les questions à l'étude l'exigent
; deuxièmement, les réunions restreintes consacrées
à l'examen de problèmes particulièrement secrets
: à ces réunions n'assistent pas plus de deux conseillers
par délégation et les procès-verbaux font l'objet
d'une diffusion limitée ; troisièmement les sessions privées,
qui ont été au nombre de 182 ; ces réunions ne sont
suivies que par les Représentants Permanents seulement accompagnés,
le cas échéant, d'un seul conseiller. Elles ne comportent
aucun ordre du jour officiel ; il n'en est pas dressé procès-verbal
; aucun engagement n'y est pris.
Déplacements
du Conseil de l'Atlantique Nord
11. Les visites que le Conseil a rendues aux divers quartiers généraux
militaires et les manuvres internationales auxquelles il a assisté,
sont exposées brièvement dans les paragraphes ci-après
:
12. En septembre 1952, le Conseil a assisté à des manuvres
internationales dans l'Allemagne du Nord et du Sud. Quelques jours plus
tard il s'est rendu par avion à Oslo où il a assisté
à la critique d'un important exercice naval. En novembre 1952,
il s'est rendu à Naples et à Izmir pour y assister à
des exercices navals de grande envergure en Méditerranée.
13. En septembre 1953, le Conseil s'est rendu en Allemagne pour assister
à l'exercice Grand Repuise. En octobre, il a rendu visite aux quartiers
généraux du Commandant en chef de la Manche à Portsmouth
et des Commandants en Chef de l'EASTLANT et de l'AIREASTLANT à
Northwood, au Royaume-Uni à l'occasion de l'exercice Mariner. Cet
exercice a été l'exercice naval OTAN le plus important qui
ait jamais eu lieu et a été consacré en grande partie
aux problèmes de la navigation en temps de guerre.
14. En juillet 1954, le Conseil s'est rendu à Malte afin de s'y
informer directement du fonctionnement de l'HAFMED qui est le quartier
général le plus récent de l'OTAN et pour assister
à la critique de l'exercice naval Medflex-Baker. En septembre,
il s'est rendu de nouveau en Allemagne où il a assisté à
des manuvres de grande envergure (Battle-Royal) en Wesphalie. De
nombreux ministres de la Défense étaient présents
à cette occasion.
15. En mai 1955, le Conseil s'est rendu par avion en Islande pour y inspecter
la base aérienne de Kef-lavik. De là, il s'est rendu aux
Etats-Unis d'Amérique où il a écouté un exposé
au quartier général de SACLANT à Norfolk, Virginie.
De là encore il s'est rendu à Washington où il a
été reçu par le Président Eisenhower et a
eu plusieurs entretiens avec le Groupe Permanent. De Washington, il s'est
rendu par avion au Canada et a visité le quartier général
du Commandant de la défense aérienne, une station radar
et l'usine de la Canadair.
16. Outre les visites en dehors de la France, le Conseil a également
visité des usines aéronautiques à Nantes et à
Saint-Nazaire ainsi que le centre d'études nucléaires de
Saclay. De plus, il a entendu de fréquents exposés et a
eu de nombreux entretiens au SHAPE et à Fontainebleau et est en
contact étroit et constant avec le Collège de Défense
de l'OTAN.
17. Il est incontestable que ces visites se sont révélées
des plus utiles. Elles ont permis aux membres du Conseil de se faire directement
une idée de certains problèmes militaires et d'établir
des relations personnelles avec le Haut Commandement militaire. En outre,
le fait même que le Conseil voyage comme une équipe n'a pas
été sans signification ni valeur.
Comités
du Conseil
18. A son arrivée à Paris, le Conseil a procédé
à la création des comités qu'il jugeait nécessaires
pour l'aider dans sa tâche. Le diagramme figurant en Annexe indique
quels sont les bureaux, comités et groupes de travail (1) qui existaient
à la fin de 1952. Leur appellation montre la nature et la portée
générales des problèmes dont il s'occupe. Le Président
de chacun d'eux est désigné par le Conseil et d'une façon
générale tous les pays membres y sont représentés.
(1) Les comités permanents sont
établis sur une base permanente alors que les groupes de travail
le sont sur une base ad hoc. Ceux-ci sont dissous lorsqu'ils se sont acquittés
des tâches pour lesquelles ils ont été créés.
19. Au cours des quatre dernières années, le nombre des
comités et groupes de travail a dû être très
sensiblement accru afin de couvrir le domaine toujours croissant des activités
du Conseil. Le diagramme figurant en Annexe A indique les Comités
et Groupes de travail existant actuellement.
20. Comme il est indiqué au paragraphe 4 ci-dessus, ces comités
et groupes de travail du Conseil ont tenu plus de 7.000 réunions
depuis le transfert de l'Organisation à Paris.
Le
Secrétariat International
21. Dès mon arrivée à Paris, ma première
tâche a été d'organiser le Secrétariat International
selon les principes convenus entre le Conseil des suppléants et
moi-même avant que ceux-ci ne m'aient passé leurs pouvoirs.
L'organisation initiale du Secrétariat est indiquée en Annexe
C. Depuis, il a été procédé à quelques
ajustements à la lumière de l'expérience et compte
tenu d'un rapport d'un Groupe d'experts en organisation. L'organisation
actuelle est indiquée en Annexe D.
22. Dans mon premier rapport d'activité en date du 8 décembre
1952, j'ai attiré l'attention sur le fait que les émoluments
et les conditions d'emploi du Secrétariat n'étaient pas
assez attrayants. Des changements ont été opérés
dans les salaires de certains membres du personnel à la suite d'un
rapport d'experts en émoluments. Un fonds de prévoyance
a été créé à ce moment là pour
tout le personnel afin de remplacer l'ancien système des indemnités
de séparation. Même dans ces conditions, les émoluments
étaient encore notoirement insuffisants et une augmentation globale
a été accordée sous forme d'indemnité temporaire
qui doit être maintenue jusqu'à ce que soient connues les
recommandations du groupe d'experts créé pour examiner la
question des émoluments du personnel de l'OTAN, de l'OECE, du Conseil
de l'Europe et de l'UEO.
23. Le premier règlement du personnel publié en avril 1952
a été remplacé par une version modifiée en
avril 1955. Une nouvelle révision est en cours.
24. Lorsque l'OTAN est venue à Paris, des règles empiriques
sur les dépenses budgétaires étaient comprises dans
le règlement du personnel. Une série complète de
règles financières avec leurs règles et procédures
d'exécution a été incluse dans le règlement
de 1955.
25. L'importance numérique actuelle du personnel avec sa répartition
par nationalité pour les grades d'administrateurs est indiquée
en Annexe E.
26. Je voudrais parler maintenant de la qualité du Secrétariat
International. Il convient de rappeler à cet égard que le
Comité des Trois a déclaré expressément que
le fonctionnement efficace de l'OTAN dépend dans une large mesure
de l'efficacité, du dévouement et du moral de son Secrétariat,
et il a recommandé que " les gouvernements soient disposés
à donner au Secrétariat International tout l'appui nécessaire,
tant sur le plan financier que sur le plan personnel ".
27. On ne reconnaît peut-être pas suffisamment que le Secrétariat
International de l'OTAN souffre de certains handicaps inhérents
à sa nature. Tout d'abord, ses membres venant de 15 pays différents,
ont été formés à des doctrines et à
des systèmes différents. En second lieu, étant donné
le fait qu'il existe seulement deux langues officielles, 9 partenaires
sur quinze doivent travailler dans une langue autre que leur langue maternelle.
C'est une chose de pouvoir parler une langue étrangère assez
couramment ; c'en est une autre de pouvoir rédiger des rapports
dans cette langue avec toute la clarté et la précision nécessaires.
En troisième lieu, il est évidemment souhaitable que tous
les pays membres soient représentés dans des proportions
équitables au Secrétariat. En conséquence, il ne
peut être question d'appels d'offres internationaux lorsqu'il s'agit
de pourvoir des postes au sein du Secrétariat. Ces postes doivent
être attribués non à l'homme le plus qualifié
de l'Alliance, quelle que soit sa nationalité, mais à celui
qui est choisi par le gouvernement du pays qui, dans l'intérêt
d'une représentation équitable, est invité à
désigner un de ses ressortissants pour le poste en question. Quatrièmement,
la majeure partie des postes supérieurs du Secrétariat sont
occupés par des fonctionnaires qui sont détachés
par leurs gouvernements respectifs pour un emploi à terme à
l'OTAN, et qui sont remplacés à l'expiration de ce délai
par d'autres fonctionnaires eux aussi détachés. Ainsi, il
n'existe que peu ou pas de perspective d'avancement substantiel au sein
du Secrétariat International.
28. Malgré ces difficultés intrinsèques, le Secrétariat
International a, à mon avis, acquis l'esprit d'équipe d'une
façon remarquable et s'est consacré sans réserve
à la cause de la solidarité internationale. Le Conseil en
général et moi-même en particulier avons envers eux
une grande dette de gratitude pour la loyauté et le dévouement
avec lesquels ils ont accompli leur tâche dans des circonstances
qui n'ont pas toujours été faciles.
Déplacements
du Secrétaire général
29. Je me suis rendu en visite officielle dans tous les pays membres
aux dates suivantes :
1952
17-20 juillet
20-23 juillet
9-12 octobre
16-19 octobre
23-26 octobre
Danemark
Norvège
Portugal
Italie
Pays-Bas
- 6-10 mars
-- 10-25 mars
Canada Etats-Unis
Grèce Turquie Belgique Luxembourg
- 11-14 mai
- 15-18 mai
- 12-15 novembre
- 20-22 novembre
Royaume-Uni Islande
- 5-7 juillet
- 12-14 juillet
- 4-6 juillet
Allemagne
30. J'ai eu à toutes ces occasions le grand privilège de
présenter mes respects aux Chefs d'Etats, et la possibilité
m'a été donnée de m'entretenir avec les membres des
gouvernements et les hauts fonctionnaires principalement intéressés
aux affaires de l'OTAN. Ces contacts m'ont été d'une aide
immense dans mes fonctions de coordonnateur des affaires de l'Alliance,
et je serai toujours reconnaissant à mes hôtes de la peine
qu'ils ont prise pour que mes visites ne soient pas seulement instructives
mais aussi agréables.
31. En outre, j'ai rendu spécialement visite à l'Italie,
au Portugal, à la Norvège, à la Belgique et au Danemark
à la demande d'Organisations privées OTAN créées
dans ces pays. J'ai également assisté à titre d'observateur
à la réunion du Président des Etats-Unis et des Premiers
Ministres de France et du Royaume-Uni, qui a eu lieu aux Bermudes en décembre
1953.
32. Je regrette vivement que des circonstances échappant à
mon contrôle ne m'aient pas permis de faire des visites d'adieux
aux pays OTAN.
Le
nouveau siège de l'OTAN
33. Des retards regrettables se sont produits dans la construction du
siège permanent de l'OTAN. Dès novembre 1952, le Gouvernement
français a offert un emplacement au Chesnay (Seine-et-Oise), emplacement
qui a été accepté provisoirement par le Conseil.
Après nouvel examen toutefois, il est devenu évident qu'aucune
des délégations ou presque n'était disposée
à avoir des bureaux aussi loin de son ambassade, de laquelle elle
dépend pour ses conmmunications avec son gouvernement.
34. Le Gouvernement français s'est trouvé en présence
de difficultés considérables pour trouver un site plus central,
et ce n'est qu'en avril 1954 qu'il a été en mesure d'offrir
au Conseil un terrain proche de la Porte Dauphine à Paris. Cette
offre a été acceptée avec reconnaissance.
35.La mesure suivante a consisté à nommer un architecte.
Le nom de M. Jacques Carlu, qui a de nombreux édifices importants
à son actif, a été retenu. Ses plans préliminaires
ont été approuvés par le Conseil en février
1955. Par la suite, un certain nombre de changements ont dû être
apportés à ces plans. Le bail a été officiellement
signé le 20 décembre 1955.
36. La première série d'appels d'offres a été
envoyée le plus tôt possible et les soumissions reçues
en réponse à cet appel ont été beaucoup plus
élevées que ne le prévoyaient les estimations initiales
de l'architecte. Il est donc devenu évident qu'en raison de la
hausse considérable des prix en France et peut-être du caractère
trop optimiste de la première estimation, les dépenses totales
initialement approuvées par le Conseil seraient largement dépassées.
Dans ces conditions, le Conseil a estimé qu'il était nécessaire
de disposer d'études plus détaillées et plus complètes
sur le coût total et a chargé une firme danoise d'ingénieurs
consultants de préparer une nouvelle estimation. Le rapport de
cette firme est attendu prochainement.
37. Une autre cause importante de retard a été la pénurie
d'acier. Toutefois, grâce à la coopération des Gouvernements
de la France et du Luxembourg, il a été possible d'accélérer
les choses dans une certaine mesure. La construction de la structure d'acier
doit commencer, d'après les prévisions, au mois de septembre
prochain.
38. Il est difficile de donner une indication ferme sur la date à
laquelle le siège pourra être occupé, mais on estime
que si tout marche assez bien, le Secrétariat International et
les délégations qui doivent être logés dans
le nouveau bâtiment pourront l'occuper en avril 1959.
L'Organisation
Militaire
39. Depuis le transfert à Paris, la structure du Haut Commandement
Militaire de l'OTAN, c'est-à-dire le Comité Militaire, le
Groupe Permanent et le Comité des Représentants Militaires,
est restée inchangée. Cependant, il est généralement
admis qu'une certaine réorganisation s'impose notamment pour que
tous les partenaires de l'OTAN puissent avoir leur juste part de responsabilité
dans la coordination et la direction des affaires militaires. Ce problème,
qui a été examiné à la fois par le Conseil
et par le Comité Militaire, est encore à l'étude.
40. Un certain nombre de modifications ont été apportées
à l'organisation du Commandement au cours de la période
couverte par le présent rapport. En mars 1953, un nouveau commandement
a été établi à Malte avec le titre de "
Commandement des Forces alliées de Méditerranée ".
Au mois de juillet de la même année, un deuxième nouveau
Commandement a été établi, à savoir le Commandement
des Forces alliées Centre-Europe dont le quartier général
est à Fontainebleau, Auparavant, les forces du secteur Centre-Europe
se trouvaient sous le commandement direct de SACEUR. De plus, l'accession
de la Grèce et de la Turquie à l'OTAN en 1952 a nécessité
la création du Commandement des Forces terrestres du Sud-Est Europe,
dont le quartier général est à Izmir, et qui est
placé sous le Commandement en Chef du Secteur Sud.
41. Les relations entre les autorités civiles et militaires à
tous les échelons sont devenues de plus en plus harmonieuses avec
les années. Des relations particulièrement étroites
se sont établies entre le Conseil et le Commandant Suprême
des forces alliées en Europe. De temps à autre, celui-ci
assiste à des réunions du Conseil à Paris et le Conseil
lui-même s'est fréquemment rendu au SHAPE. Cette année
pour la première fois le Conseil a été invité
à assister à l'exercice CPX SEVEN, c'est-à-dire à
un exercice de commandement extrêmement secret qui se tient chaque
année sous les auspices du SHAPE.
42. La liaison entre le Conseil à Paris et le Groupe Permanent
continue d'être assurée par le Représentant du Groupe
Permanent (1). Cet officier assiste à toutes les réunions
du Conseil, y compris les réunions privées, et se trouve
ainsi en mesure de tenir les autorités militaires de Washington
parfaitement au courant de la pensée du Conseil sur toutes les
questions ayant des incidences militaires. Il y aurait des avantages évidents
à ce que les autorités civiles et militaires suprêmes
de l'OTAN se trouvent dans la même localité, mais des raisons
plus impérieuses ont abouti au maintien de l'organisation actuelle.
(1) Jusqu'en décembre 1956 le titre
de cet officier était celui d' " Officier de Liaison du Groupe
Permanent ".
L'Examen
Annuel
43. Depuis 1952, un Examen Annuel a eu lieu chaque année. Aucun
examen n'a été exactement semblable à son précédent
et aucun n'a suivi à tous les égards les procédures
prévues pour l'exercice initial du CTC (Comité Temporaire
du Conseil). Néanmoins, le caractère fondamental de l'examen
a subi peu de modifications ; c'est là en soi un tribut à
la fois à la valeur d'une telle institution et à sa souplesse
en tant qu'instrument.
44. L'Examen Annuel - c'est-à-dire " l'instrument principal
pour la coordination de l'effort de défense de l'Alliance "
- fournit une base traditionnelle pour les plans militaires de l'Alliance
en dressant le bilan des forces de l'OTAN existantes et en fixant des
objectifs de forces pour les trois années suivantes. Il convient
cependant de rappeler, en particulier dans les circonstances actuelles,
que cette tâche est et doit continuer d'être accomplie à
la lumière d'une " appréciation approfondie des risques
économiques qu'impliquent des dépenses de défense
accrues en regard des risques militaires qu'entraînerait l'absence
de telles dépenses ". Telle est la clé aux procédures
complexes qui ont été mises au point : les questionnaires
détaillés adressés aux pays dans le courant du printemps
; l'analyse militaire et économique approfondie des réponses
au cours de l'été ; l'examen multilatéral des plans
de défense de chaque pays par le Comité d'Examen Annuel
; l'élaboration de recommandations tant par les autorités
militaires de l'OTAN que par le Secrétariat International ; l'évaluation
générale par les autorités militaires de l'OTAN de
la " posture " défensive de l'Alliance dans son ensemble
; et enfin les décisions prises par le Conseil en session ministérielle
à la fin de chaque année.
45. Chacun des examens annuels qui ont lieu depuis le transfert à
Paris, a eu à résoudre ses problèmes particuliers.
Au cours de l'Examen Annuel 1952, on s'est surtout efforcé de déterminer
dans le détail ce qui devait être fait pour réaliser
les programmes militaires acceptés à Lisbonne au début
de l'année. Au cours de l'Examen 1953, le problème du maintien
à long terme des forces commença à attirer une attention
croissante. En 1954, l'Examen a dû tenir compte en particulier des
changements intervenus dans les plans en raison des perspectives d'une
contribution allemande et de l'utilisation d'armes nucléaires.
En 1955 et 1956, des considérations économiques à
long terme et la nécessité d'une réévaluation
stratégique, ont été les préoccupations principales.
46. La diversité même des problèmes traités
au moyen de l'examen annuel donne la mesure de ses réalisations.
Toutefois il est trois aspects généraux du travail effectué
au cours de cet examen qui méritent une attention particulière.
Tout d'abord l'habitude, maintenant fermement enracinée, du travail
fait en commun par tous les gouvernements membres, sans réserve
et de façon très approfondie, sur des questions qui, auparavant,
figuraient au nombre des secrets nationaux les plus jalousement gardés,
même entre Alliés.
47. En second lieu, on a enregistré une amélioration régulière
dans les relations de travail, tant officieuses qu'officielles, entre
les autorités militaires de l'OTAN et le Secrétariat civil
international. Une confiance et un respect mutuels entre personnel civil
et militaire, bien qu'ils soient des conditions essentielles à
l'élaboration de plans de défense satisfaisants, ne s'instaurent
ni facilement ni rapidement dans une nouvelle organisation, avec des hommes
nouveaux et des problèmes également nouveaux, même
à l'échelon national. Néanmoins, grâce au fait
que les délégations nationales ont été disposées
à accorder une responsabilité croissante au Secrétariat
international, la collaboration entre les autorités militaires
de l'OTAN et le Secrétariat s'est développée de la
façon la plus encourageante. En 1954, des membres du Secrétariat
ont eu leurs premiers échanges de vues avec les autorités
du Groupe permanent chargées d'élaborer les plans à
Washington. En 1955, ils ont été invités pour la
première fois à accompagner des équipes des Commandants
militaires lors de leurs visites aux capitales de l'OTAN. En 1956, ils
ont travaillé en liaison très étroite avec les responsables
des plans à la préparation de l'Examen, à l'étude
des incidences plus larges des recommandations militaires adressées
aux pays membres et à l'élaboration du rapport général
au Conseil à la fin de l'année. L'examen de 1957 fournira
l'occasion de forger des liens encore plus étroits. Il n'existe
guère de moyens plus heureux de s'assurer que les plans militaires
d'ensemble de l'Alliance et les contributions des pays membres à
la défense commune ne se trouvent pas décalés les
uns par rapport aux autres pour des raisons purement techniques.
48. Enfin, l'Examen annuel, en exposant d'une manière uniforme
et impartiale l'état des forces de chaque pays, les problèmes
relatifs à leur entretien et les ressources consacrées à
la défense a toujours fourni et, il faut l'espérer, continuera
de fournir une base réaliste pour la répartition de l'aide
mutuelle. L'expérience a amplement démontré la valeur
des conclusions intervenues aux premiers jours par le Bureau économique
et financier, sous la direction du Conseil des Suppléants, selon
lesquelles aucune formule simple et généralement acceptable
ne peut être trouvée pour mesurer la capacité de chaque
pays d'assumer sa part de défense. L'Examen annuel, sans chercher
à arriver à des jugements arithmétiques à
cet égard, permet néanmoins de voir très clairement
où se trouvent les lacunes, dans quel secteur l'aide entre alliés
est la plus nécessaire, et dans quel secteur elle peut être
appliquée avec le plus d'efficacité. Dans le domaine de
la défense internationale, comme dans celui du commerce international,
les économies les plus importantes ne peuvent être réalisées
que grâce à la spécialisation,en d'autres termes,
chaque pays doit effectuer les tâches pour lesquelles il est le
mieux adapté. L'aide mutuelle, étroitement intégrée
avec ce que chaque pays prévoit de faire pour son propre compte
en est le corollaire ; et il faut espérer que, grâce à
l'Examen annuel, cet aspect des plans de défense de l'Alliance
sera encore renforcé et développé.
Production
et Standardisation
49. Les paragraphes qui suivent ont pour but de donner une indication
sur le travail qui a été et est actuellement accompli par
la Division Production et Logistique du Secrétariat international
dans les domaines mentionnés ci-dessus.
50. Dès 1952, une étude a été faite pour
permettre une comparaison entre les possibilités de production
des pays européens de l'OTAN d'une part, et leurs besoins en matériel,
d'autre part. Cet examen a démontré la nécessité
d'intensifier la production pour plusieurs catégories de matériels
et de créer dans certains cas des installations de production supplémentaires.
En conséquence, un groupe de travail spécial créé
par je Conseil a coopéré avec la Division Production et
Logistique à la préparation de programmes de production
coordonnés pour certains types d'avions de chasse, d'appareils
radio, d'armes portatives, de pièces d'artillerie, de navires d'escorte,
de dragueurs de mines et de nombreuses catégories de munitions.
Ces programmes devaient être financés en partie par les pays
intéressés, et en partie par les Etats-Unis, dans le cadre
du programme d'Aide mutuelle.
51. Par suite de l'impossibilité pour certains pays européens
de réserver à ces programmes tous les fonds initialement
prévus, il a été impossible de les exécuter
intégralement. Néanmoins, ces programmes ont joué
un rôle important dans l'équipement des forces et ont largement
contribué à accroître la capacité de production
dans certains secteurs. Les résultats les plus remarquables sont
ceux qui ont été obtenus dans les domaines de l'électronique,
de l'aéronautique et des munitions.
52. Des modèles européens d'appareils électroniques
complexes, tels que les radars, ont été mis au point et
fabriqués. La production de matériel de type américain
a également été entreprise : ceci a permis la fabrication
en Europe de pièces de rechange d'entretien qui auraient dû
normalement être importées des Etats-Unis.
53. La production d'avions de chasse a été entreprise sur
une base plus large qu'il n'aurait été possible dans le
cadre d'arrangements purement nationaux : par exemple, la fabrication
d'appareils britanniques de type Hunter en Belgique et aux Pays-Bas a
été organisée de telle manière qu'elle a permis
d'utiliser au mieux les installations de production de ces deux pays.
54. Le potentiel combiné des pays européens de l'OTAN pour
la production de munitions a pu être quintuplé grâce
en premier lieu au partage des dépenses de construction de nouvelles
usines entre les pays européens intéressés et les
Etats-Unis et, en second lieu, grâce à des commandes offshore
très importantes.
55. Depuis quelque temps, les progrès rapides réalisés
dans les techniques de fabrication et l'introduction de nouvelles armes
ont eu pour effet que l'accent
a cessé d'être mis sur l'augmentation de la capacité
de production de matériel conventionnel ou sur le développement
des installations de production de ces
matériels, pour porter davantage sur la mise au point de nouveaux
matériels nécessaires pour répondre aux besoins opérationnels
des Commandants suprêmes.
56. Le problème est multiple et difficile en raison de j la complexité
des matériels en question et des délais de production qu'il
implique, pour ne pas parler de leur coût considérablement
plus élevé.
57. Dans le domaine de la standardisation, le travail de nombreux groupes
d'experts a abouti à la préparation d'une quarantaine d'accords
de standardisation concernant divers éléments de véhicules
à moteur, de matériel électroniques, de pièces
d'artillerie de D.C.A. et de munitions.
Infrastructure
58. Il n'est pas facile, pour la plupart des activités de l'OTAN,
d'exposer les progrès accomplis en termes précis. Toutefois,
dans le domaine de l'infrastructure, les progrès réalisés
depuis 1952 peuvent être illustrés au moyen de chiffres qui
sont suffisamment éloquents. Ces chiffres ne manquent pas, dans
l'ensemble, d'être impressionnants.
59. En avril 1952, les forces OTAN avaient moins de 20 aérodromes
à leur disposition. Aujourd'hui, il en existe 150 utilisables par
tous les types d'appareils.
60. Dans le domaine des télécommunications, plus de 8.000
kms de lignes terrestres, près de 2.000 kms de câbles sous-marins
et près de 3.000 kms de faisceaux hertziens sont venus renforcer
le réseau déjà existant de communications civiles.
61. En avril 1952 il n'existait aucun pipe-line ni aucune installation
d'entreposage de produits pétroliers. Aujourd'hui nous disposons
de plus de 4.000 km de pipe-lines et d'intallations d'entreposage d'une
capacité de 30 millions de gallons.
62. Lorsque l'OTAN fut transféré à Paris, des programmes
d'infrastructure s'élevant à £231 millions avaient
été approuvés, ainsi que des pourcentages de partage
des dépenses. Au cours de la période examinée, des
programmes ne représentant pas moins de £716 millions ont
été approuvés. Le problème du partage des
dépenses afférentes à ces programmes a fait l'objet
de discussions prolongées à trois reprises. Chaque fois,
la plupart des pays ont sincèrement estimé qu'on leur demandait
de contribuer à ces dépenses dans des proportions trop importantes,
mais chaque fois, l'unanimité a pu être réalisée.
Ceci montre éloquemment l'esprit qui incite les gouvernements membres
à subordonner leurs points de vue nationaux aux exigences de la
solidarité de l'alliance.
63. Il convient d'ajouter que des contrats d'infrastructure commune font
l'objet d'appels d'offres internationaux adressés à des
firmes réputées dans tous les pays membres. Ce système
a été instauré en 1953. Il permet de s'assurer que
tous les pays membres qui contribuent au coût d'un projet ont une
chance de tirer des avantages économiques de sa réalisation.
64. On a parfois déclaré que la construction de projets
d'infrastructure commune représente un processus trop lent. Sur
ce point, il ne faut pas oublier tout d'abord qu'un nombre très
important d'autorités ont leur mot à dire dans chaque transaction
ou presque : le pays hôte, le pays utilisateur, le Conseil de l'Atlantique
Nord (par l'intermédiaire du Comité de l'Infrastructure,
du Comité des Paiements et de l'Avancement des travaux et du Secrétariat
international), le Groupe permanent, le Commandant suprême et les
commandants subordonnés ; en second lieu, que les installations
sont généralement d'un caractère hautement technique
et d'une très grande variété et qu'elles doivent
être en tous points conformes aux normes exigées par les
autorités militaires ; troisièmement, que des installations
ont dû être créées dans treize pays différents
; enfin, qu'il est essentiel à tous les stades pour que l'OTAN
soit certaine que son argent est bien employé, de procéder
aux vérifications et contre-vérifications les plus minutieuses
ainsi qu'aux examens critiques les plus radicaux et à l'élimination
de toute dépense superflue. Tous les efforts ont été
faits pour simplifier et accélérer ces opérations,
mais même dans ces conditions, le Comité de l'Infrastructure
et le Comité des Paiements et de l'Avancement des travaux doivent
siéger de façon presque ininterrompue.
Plans
d'urgence dans le domaine civil
65. Le terme plans d'urgence dans le domaine civil est utilisé
pour définir les plans et préparatifs qui doivent être
faits par les gouvernements en temps de paix afin que les fronts intérieurs
puissent résister aux épreuves de la guerre.
66. Certains prétendent que l'issue heureuse d'une guerre nucléaire
dépendra davantage de l'efficacité des dispositions prises
en temps de paix pour la survie des fronts intérieurs que de l'état
de préparation strictement militaire. Il en est d'autres qui prétendent
qu'il n'existe pas de protection civile efficace contre une attaque nucléaire
et qu'en conséquence tous les plans d'urgence dans le domaine civil
représentent une perte de temps et d'argent. La vérité
se trouve entre ces deux extrêmes. Toutefois, il est incontestable
qu'il est du devoir impérieux de chaque gouvernement de faire tout
son possible pour élaborer des plans qui permettront, au cas où
surviendrait cette catastrophe indicible que serait une guerre thermonucléaire,
de contrôler et de diriger efncacemment la population et les activités
civiles.
67. Lorsque l'OTAN fut transférée à Paris en 1952,
deux aspects seulement des plans d'urgence dans le domaine civil étaient
déjà à l'étude. Il y avait le Bureau d'étude
pour les transports océaniques qui était chargé d'établir
des plans pour la mobilisation et le contrôle de la marine marchande
en temps de guerre ; il y avait également le Comité d'étude
des produits pétroliers chargé d'évaluer les besoins
militaires et civils en produits pétroliers en temps de guerre
et de préparer des plans pour que les approvisionnements disponibles
soient distribués en temps de guerre au mieux des intérêts
de l'Alliance dans son ensemble.
68. Au cours du premier entretien que j'ai eu avec le Général
Eisenhower (qui était alors le Commandant en chef en Europe), après
mon arrivée à Paris, celui-ci m'a dit la grave inquiétude
que lui causait l'impréparation de l'OTAN à la guerre dans
le domaine civil, particulièrement en ce qui concerne la protection
civile et la question des réfugiés et des évacués.
J'ai fait part de cette inquiétude au Conseil qui s'est penché
sur ces problèmes à la première occasion.
69. Avant la fin de 1952, neuf nouveaux comités d'étude
ont été créés, à savoir : le Bureau
d'étude des Transports intérieurs de surface en Europe,
le Comité de la Protection civile, le Comité des Réfugiés
et Evacués, le Comité d'étude du Ravitaillement et
de l'Agriculture, le Comité d'étude des Matières
premières industrielles, le Comité d'étude du Charbon
et de l'Acier et un Groupe d'experts sur la main-d'uvre.
70. Par la suite, le domaine des plans d'urgence a été
encore étendu et il est devenu clair qu'avec tant de bureaux et
comités différents travaillant à différents
aspects du même problème, on encourrait le risque sérieux
de confusion et de chevauchement des efforts, à moins que des arrangements
fussent pris pour fournir à ces organismes des directives uniformes,
pour coordonner leurs travaux et pour examiner les progrès qu'ils
ont réalisés.
71. En conséquence, le haut Comité pour l'étude
des plans d'urgence dans le domaine civil a été créé
en novembre par le Conseil pour entreprendre cette tâche. Le Président
de ce haut Comité est le Secrétaire général
de l'OTAN et les membres sont, en règle générale,
les fonctionnaires responsables des plans d'urgence dans le domaine civil
dans leurs propres pays. Ce Comité a déjà prouvé
la valeur de ses travaux.
72. L'organisation actuelle des plans d'urgence dans le domaine civil
est indiquée dans le diagramme figurant en annexe B. Les titres
des bureaux et comités sont assez éloquents par eux-mem.es.
73. En résumé, on peut dire que l'élaboration des
plans d'urgence dans le domaine civil de l'OTAN est maintenant établie
sur des bases relativement satisfaisantes. Le mécanisme nécessaire
existe : les objectifs et buts de l'OTAN ainsi que les priorités
qui les régissent ont été arrêtés d'un
commun accord ; les plans et progrès nationaux et internationaux
doivent être examinés au moins une fois par an. Il est fort
possible qu'à l'avenir il soit institué, pour Tes pï?r"s
d'urgence dans le domaine civil, un examen annuel analogue à celui
qui existe pour les plans militaires. En même temps, il faut admettre
que si certains pays ont élaboré des plans et pris des dispositions
satisfaisants, on ne peut en dire autant de tous. C'est là une
situation sur laquelle le Conseil a constamment attiré l'attention
des gouvernements.
Le
Comité des Trois
74. Il est juste de dire qu'à partir du moment où l'OTAN
s'est installée à Paris, le Conseil n'a pas perdu de vue
l'importance qui s'attache à développer la coopération
entre les pays membres dans le domaine relevant de l'article 2 du Traité
et l'on peut affirmer que des progrès ont été réalisés
dans ce sens. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire
et c'est à cette fin que le Conseil, à la réunion
ministérielle de mai 1956, a créé un Comité
de trois ministres des Affaires étrangères (le Dr G. Martino,
Italie ; M. H. Lan^e, Norvège et M. L.B. Pearson, Canada) "
pour présenter au Conseil des recommandations quant aux mesures
à prendre pour améliorer et développer la coopération
entre pays de l'OTAN dans les domaines non militaires et pour accroître
l'unité au sein de la Communauté Atlantique ". '
75. Ce Comité s'est réuni à Paris en juin et a élaboré
un questionnaire qui a été envoyé à tous les
gouvernements membres de l'OTAN pour leur demander leurs vues sur un certain
nombre d'aspects particuliers des problèmes à l'étude.
Sur la base des réponses à ce questionnaire, le Comité
a, au cours du mois de septembre, eu des consultations avec des représentants
(dans la plupart des cas le Ministre des Affaires étrangères)
de chaque pays séparément. Le Comité s'est également
entretenu avec le Secrétaire général, avec des représentants
d'associations parlementaires privées et avec des organisations
volontaires créées en faveur de l'OTAN.
76. Son rapport a été soumis au Conseil en novembre 1956.
A sa réunion ministérielle de décembre 1956, le Conseil
a approuvé les recommandations contenues dans le rapport et en
a autorisé la publication. Certaines des recommandations les plus
importantes du Comité et les mesures qui ont été
prises ou qu'il est prévu de prendre sont brièvement exposées
plus ?oin sous les rubriques appropriées du présent rapport.
Coopération
politique
77. Depuis son arrivée à Paris, le Conseil permanent n'a
pas cessé d'accorder une attention de plus en plus grande aux consultations
politiques et il est significatif que le nombre de réunions privées,
qui sont généralement consacrées à des questions
politiques, ait augmenté régulièrement chaque année.
En 1952, il y eut 17 réunions de cette nature ; en 1953, 23 ; en
1954, 35 ; en 1955, 43 ; et en 1956, 66. Néanmoins, il faut reconnaître
que l'habitude de consultations au sein du Conseil ne s'est pas encore
assez développée pour répondre aux exigences des
changements politiques et des tendances mondiales.
78. C'est avec cette préoccupation présente à l'esprit
que le Comité des Trois a consacré une part importante de
-son rapport à cette question et qu'il a recommandé notamment
que les Ministres des Affaires étrangères, à chaque
réunion du printemps, procèdent à une appréciation
des progrès politiques de l'Alliance et examinent les principes
selon lesquels ces progrès devraient être réalisés.
C'est à cette étude que les ministres procéderont
à Bonn le mois prochain.
79. Le Comité a également recommandé qu'en vue de
préparer l'étude en question, le Secrétaire général
soumette un rapport annuel analysant Jes grands problèmes politiques
de l'Alliance, et exposant dans quelle mesure les gouvernements membres
se sont consultés sur ces problèmes, et indiquant les questions
et.1es développements possibles qui pourraient nécessiter
des consultations ultérieures. Le Conseil a estimé que le
Secrétaire général n'aurait pas assez de temps pour
élaborer un rapport de cette nature pour la prochaine réunion.
80. Une autre recommandation importante du Comité des Trois prévoyait
qu'un Comité politique devrait être créé sous
la présidence d'un membre du Secrétariat international,
les membres de ce Comité étant fournis par chaque délégation
aidés, au besoin, par des spécialistes désignés
par les gouvernements. Ce Comité a été établi
en janvier 1957, sous la présidence du Secrétaire général
adjoint pour les Affaires politiques, et a siégé de façon
presque continue depuis cette date. Il a été grandement
aidé dans ses études par l'aide de spécialistes provenant
des gouvernements membres. Trois groupes d'experts de cette nature ont
récemment coopéré avec lui à l'élaboration
de rapports politiques complets sur des problèmes présentant
un intérêt spécial pour l'Alliance.
Différends
entre Pays Membres
81. Le Comité des Trois a attiré l'attention sur l'importance
cruciale qui s'attache à éviter des différends sérieux
entre les pays membres et à les régler de façon rapide
et satisfaisante s'ils devaient surgir. A cette fin, il a recommandé
notamment que le Secrétaire général soit habilité,
en cas de différend de ce genre, à offrir officieusement
ses bons offices à tout moment aux parties intéressées
et, avec leur agrément, à entamer ou faciliter des procédures
d'enquête, de médiation, de conciliation ou d'arbitrage.
82. En conséquence, j'ai estimé qu'il était de mon
devoir, en mars dernier, d'offrir mes bons offices aux gouvernements de
la Grèce, de la Turquie et du Royaume-Uni pour le règlement
de la question de Chypre. Les gouvernements de Turquie et du Royaume-Uni
ont accepté ma proposition en principe, mais le gouvernement de
Grèce s'est estimé jusqu'ici dans l'impossibilité
de le faire.
Coopération
Economique
83. Le Comité des Trois a recommandé la création
d'un Comité Economique. Ce Comité a été établi
sous la présidence du Secrétaire général adjoint
pour les questions économiques et financières. Il examinera
tous les problèmes économiques d'un intérêt
spécial pour l'Alliance, en particulier ceux qui ont des incidences
politiques ou sur le plan de la défense ou qui auront des répercussions
sur la santé économique de la Communauté Atlantique
dans son ensemble sans toutefois faire double emploi avec des travaux
actuellement accomplis au sein d'organisations internationales plus spécialisées.
Coopération
dans les domaines social et culturel
84. Le Conseil n'a pas oublié la responsabilité qui lui
incombe de promouvoir la coopération entre les pays membres dans
les domaines social et culturel. Toutefois, il faut admettre que les résultats
obtenus jusqu'ici ont été relativement modestes.
85. En 1953, le Dr D.K. Reinink, Secrétaire général
du Ministère néerlandais de l'Education, a été
invité par le Conseil à préparer une étude
générale sur les contacts culturels existants entre les
pays membres et à suggérer les moyens de les développer.
L'examen du Dr Reinink contient un certain nombre de propositions très
utiles. Les mesures que le Conseil a été à même
de prendre sont résumées dans les paragraphes qui suivent.
86. Un programme OTAN de bourses de recherches et d'études a été
institué. Ce programme est destiné " à encourager
l'étude des problèmes d'ordre historique, politique, constitutionnel,
juridique, social, culturel, linguistique, économique et stratégique,
mettant en lumière l'héritage de traditions, d'histoire
des pays atlantiques et les besoins actuels et le développement
futur de la région de l'Atlantique Nord en tant que Communauté
".
87. A l'origine, il était prévu 16 bourses réparties
entre bourses de recherches pour les personnalités du monde culturel
et des bourses d'études à long terme pour les étudiants
plus jeunes. En l'occurrence, des bourses de recherches ont été
accordées à : 1 Canadien, 2 Français, 1. Allemand,
1 Italien, 1 Néerlandais, 1 Norvégien, 1 Turc, 2 Britanniques
et 1 Américain. Les bourses d'études ont été
décernées à : 1 Belge, 1 Néerlandais, 1 Grec
et 1 Italien. Les dépenses pour-ce programme se sont élevées
à 13,5 millions de francs, et le Conseil a maintenant approuvé
un crédit de 21 millions de francs. Ceci permettra de décerner
au total 20 bourses d'études et de recherches au lieu de 16.
88. Le Conseil a également pris des mesures pour encourager les
séminaires internationaux présentant un intérêt
pour l'OTAN. En 1956, 1 million de francs a été accordé
à un séminaire de l'Université d'Oxford auquel 50
personnes appartenant à des pays OTAN ont participé. Cette
année, 2,5 millions de francs ont été accordés
à un séminaire international à l'Université
de Princeton consacré à " l'Avenir de l'OTAN ".
89. Le Conseil a également approuvé récemment un
programme de bourses d'enseignement universitaire à l'étranger
qui permettra à un certain nombre de professeurs d'Universités
d'enseigner dans les Universités des pays OTAN, autres que leur
pays d'origine, pendant un trimestre aux frais de l'OTAN.
90. Il convient de noter que le Comité des Trois a attiré
spécialement l'attention dans son rapport sur l'importance de la
coopération culturelle et a suggéré des principes
généraux selon lesquels les gouvernements membres devraient
agir dans ce domaine. Ces propositions font l'objet d'un examen approfondi.
Information
91. Dans presque tous les rapports d'activité que j'ai soumis
au cours des cinq dernières années, j'ai appelé l'attention
sur l'intérêt - en fait sur la nécessité -
qu'il y a à éclairer l'opinion de tous les pays membres
sur l'objectif et les réalisations de l'Alliance de l'Atlantique
Nord. S'il est évident que le Conseil et le Secrétariat
international ont un rôle important à jouer dans ce domaine,
il est également clair que la responsabilité en incombe
au premier chef aux différents gouvernements.
92. Les vues ci-dessus ont été approuvées par le
Comité des Trois qui a présenté un certain nombre
de recommandations utiles quant aux mesures particulières à
prendre pour faciliter la coopération entre la Division de l'Information
de l'OTAN et les services d'information nationaux ; les Trois ont souligné
que " les premiers doivent obtenir les ressources nécessaires
des gouvernements ainsi que leur appui ".
93. Il convient d'admettre franchement qu'il règne encore une
large ignorance au sujet de l'OTAN dans tous les pays membres, même
parmi les hommes et les femmes qui, en général, sont bien
informés. En revanche, on peut dire que des progrès substantiels
ont été accomplis dans ce domaine au cours des cinq dernières
années. On peut se faire une idée du rythme d'expansion
des activités d'information lorsque l'on considère qu'en
1952 le budget de fonctionnement de cette Division était de 8 millions
de francs français. Reflétant, j'en suis certain, la conviction
croissante des gouvernements membres qu'un travail important devait être
fait et une confiance accrue dans l'aptitude du Secrétariat international
à contribuer utilement à cette tâche, le budget a
été augmenté chaque année pour atteindre en
1957, un total de 93,6 millions de francs français. Il convient
toutefois de noter que si les effectifs autorisés pour la Division
de l'information s'élevaient à 38 en 1952, ils n'ont pas
bougé depuis. Une augmentation s'impose d'urgence si nous devons
pouvoir assumer les tâches qui sont de plus en plus nombreuses.
Ces tâches sont résumées dans les paragraphes suivants.
94. En ce qui concerne les publications, l'objectif a été
de fournir à ceux qui forment et guident l'opinion publique une
documentation convenable au sujet de l'Alliance. Cinquante et un mille
exemplaires de mon rapport " Les cinq premières années
de l'OTAN, 1949 à 1954 " ont été distribués
en anglais, français, italien et en turc. Le manuel de l'OTAN,
dont la cinquième édition se trouve actuellement sous presse,
a eu une diffusion de plus de 200.000 exemplaires. La demande pour la
revue mensuelle " Nouvelles de l'OTAN " n'a cessé d'augmenter
; cette publication atteint maintenant un tirage de 29.000 exemplaires.
Une brochure intitulée " L'OTAN et les Syndicats " publiée
en janvier dernier a reçu un acceuil très encourageant des
organisations syndicales de part et d'autre de l'Atlantique. Une édition
spéciale américaine est en préparation, et des versions
en norvégien et en néerlandais sont également au
cours d'établissement. Il est intéressant de noter que la
diffusion de cette brochure est entreprise par les organisations syndicales
libres elles-o mêmes. Le Comité des Trois a recommandé
que " des crédits budgétaires soient prévus
pour la traduction, de façon que la documentation OTAN puisse être
traduite dans les langues non officielles de l'Alliance ". La mise
en uvre rapide de cette proposition est à mon avis extrêmement
importante.
95. Des voyages de journalistes dans les pays OTAN, patronnés
et en grande partie financés par l'OTAN, ont été
entrepris en 1953. A ce jour, 38 voyages de ce genre ont eu lieu et un
total de 516 personnes y ont pris part. Tous les pays membres, à
l'exception des Etats-Unis d'Amérique, ont reçu leur visite
et le Gouvernement américain a organisé un grand nombre
de voyages sous ses propres auspices. La participation à ces voyages
a été en grande partie limitée jusqu'ici à
des journalistes, mais elle doit être élargie de manière
à inclure d'autres personnalités qui sont en mesure d'influer
sur l'opinion publique, telles que les dirigeants des mouvements syndicaux
et de jeunesse, des membres du corps enseignant et des conférenciers.
96. Un nombre toujours croissant de groupes divers s'est rendu au Palais
de Chaillot pour s'informer sur l'OTAN. L'an dernier par exemple, 130
groupes totalisant près de 5.000 personnes ont écouté
des exposés au Palais de Chaillot. Sur ce nombre, 16 groupes étaient
composés d'industriels, 26 de membres des services d'enseignement,
d'étudiants et de chefs de mouvements de jeunesse, 25 de journalistes,
26 d'autorités publiques et 26 de personnel militaire. La plupart
de ces groupes, après avoir entendu des exposés au Palais
de Chaillot, se sont rendus au SHAPE, pour y être informés
des aspects militaires des travaux de l'OTAN. Je me suis moi-même
attaché à parler à la plupart de ces groupes. Au
cours du premier trimestre de cette année, on a noté une
augmentation de 20 % dans le nombre des groupes accueillis au Palais de
Chaillot.
97. Des expositions mobiles de l'OTAN se sont rendues en France, en Italie,
en Grèce, en Turquie, au Danemark et en Allemagne. Elles ont reçu
la visite de plus de 9 millions de personnes, qui ont rapporté
de ces visites plusieurs millions de tracts leur exposant en termes simples
les principaux buts et les principales réalisations de l'Alliance.
Actuellement, de nouvelles expositions mobiles doivent prendre la route
ou sont en préparation en Italie, au Royaume-Uni et en Belgique.
98. La production de films est coûteuse, mais des progrès
constants sont réalisés dans ce domaine. Le film intitulé
" Alliance pour la paix " vient d'être mis à jour
dans une quatrième édition ; et le film " Autour de
cette table " continue d'avoir une large distribution, non seulement
à l'intérieur de la zone OTAN mais aussi dans les pays non
OTAN. La série de films sur la Communauté Atlantique - composée
de brefs documentaires sur chaque pays membre financés avec l'aide
du Gouvernement des Etats-Unis - est maintenant terminée avec la
production du film sur la République Fédérai d'Allemagne.
On espère que ce film sera télévisé à
l'occasion de la prochaine session ministérielle de Bonn. D'autres
films de cette série ont déjà eu une grande diffusion
à la télévision dans plusieurs pays membres et ceci
augmentera à mesure que les versions dans les langues non officielles
deviendront disponibles.
99. En vue de promouvoir des relatiprc plus étroites entre l'OTAN
et les organisations de jeunesse, deux conférences de dirigeants
des mouvements de jeunesse ont été organisées au
Palais de ChaLlot, la dernière au mois de juillet 1956. De nombreuses
recommandations utiles sont sorties de ces discussions. Des conférences
analogues doivent se tenir à l'avenir et un expert pour ce genre
de travail doit prochainement être adjoint à la division
de l'Information.
100. En vue d'échanger des idées et d'assurer l'uniformité
de présentation dans tous les gouvernements membres, 4 conférences
des responsables des services d'information nationaux ont été
organisées par la Division de l'Information. Ces réunions
se sont révélées extrêmement utiles.
Parlementaires
OTAN
101. En 1953, le Conseil a décidé de suggérer que
les pays membres encouragent la création de groupes de parlementaires
spécialement intéressés à l'OTAN. On a estimé
que ces groupes pourraient développer leur propre contact les uns
avec les autres et peut-être organiser des réunions communes,
par exemple au siège de l'OTAN pour examiner des questions d'intérêt
commun.
102. Au cours de l'année 1954, des groupes de parlementaires venus
du Danemark, de la Norvège, de la France et du Royaume-Uni se sont
rendus au Palais de Chaillot et ont entendu des exposés qui leur
ont été faits par des membres du Secrétariat International.
Au cours de l'année suivante, des groupes parlementaires de Belgique
et du Canada ont fait de même.
103. En juillet 1955, la première conférence des groupes
de parlementaires appartenant à tous les pays de l'OTAN s'est tenue
au Palais de Chaillot, sous la présidence du Sénateur Robertson
du Canada. Quelque 200 parlementaires appartenant à 14 pays OTAN
ont assisté à cette réunion (1). Tous les moyens
techniques nécessaires ont été mis à leur
disposition par le Secrétariat International.
(1) En raison de l'urgence des affaires
parlementaires, l'Italie n'a pu être représentée.
104. Les résolutions définitives de la Conférence
ont été les suivantes :
1) les présidents des Parlements intéressés devraient
être invités à envoyer des délégués
à des assemblées analogues chaque année ;
2) les gouvernements des pays représentés devraient faciliter
par l'intermédiaire du Conseil de l'OTAN l'organisation de nouvelles
réunions ;
3) un comité permanent devrait être créé.
105. Le Comité permanent mentionné en (3) ci-dessus a été
effectivement créé et a tenu sa première réunion
à Londres en septembre 1955 pour examiner des questions d'organisation.
106. Une deuxième conférence de parlementaires s'est tenue
en novembre 1956, sous la présidence de M. Wayne L. Hays des Etats-Unis,
Membre de la Chambre des Représentants. A cette occasion, tous
les pays membres étaient représentés. Le Secrétaire
Général, le Commandant Suprême des Forces Alliées
en Europe, se sont adressés à la conférence et de
Hauts Fonctionnaires Civils et Militaires ont assisté à
plusieurs punions. Tous les moyens techniques possibles ont eté^ne
|ois encore fournis par le Secrétariat International. Les rechanges
de vues ont été francs et cons-tructifs et se sont étendus
à un certain nombre de questions hautement controversées.
107. Le Comité des Trois, dans son rapport au Conseil, a souligné
l'importance du maintien des relations étroites entre les parlementaires
et l'OTAN. On espère que ces relations seront assurées par
le mécanisme et les procédures qui sont décrits dans
les paragraphes précédents.
Organisations
privées
108. Des organisations privées en faveur de l'OTAN ont été
créées dans 12 pays membres, à savoir : la Belgique,
le Canada, le Damemark, la France, l'Allemagne, la Grèce, l'Italie,
les Pays-Bas, la Norvège, la Turquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis
(voir Annexe F).
109. En février 1955, un organisme international intitulé
" Association du Traité de l'Atlantique " a été
créé pour coordonner les activités de toutes ces
organisations nationales. L'Association a 1°) une Assemblée,
2°) un Conseil, et 3°) un Secrétariat.
Président Vice-Présidents
Secrétaire Général Trésorier Honoraire
110. L'Assemblée se réunit une fois par an. Chaque organisation
nationale peut se faire représenter par un maximum de 12 délégués.
L'Assemblée élit les principaux membres de son bureau qui
sont actuellement :
: Comte U. MORRA (Italie).
: Dr. H.R. NORD (Pays-Bas).
Dr. Ralph C.M. FLYNT (Etats-Unis).
: M. John EPPSTEIN (Royaume-Uni).
M. Jacques VERNANT (France).
: M. Per MARKUSSEN (Danemark).
111. Le C/onseil se réunit trois ou quatre fois par an pour prendre
des décisions sur les affaires courantes entre les sessions de
l'Assemblée. Le Conseil est composé des principaux membres
du bureau de l'Association et d'un délégué de chaque
organisation nationale.
112. Le Secrétariat a son siège à Londres. Il s'occupe
des affaires courantes.
113. L'Association a tenu deux assemblées à Paris (juin
1955, septembre 1956). La troisième Assemblée aura lieu
à Rome en juin 1957.
114. En septembre 1956, l'Association a organisé une conférence
de représentants des autorités de l'Enseignement des pays
membres au Palais de Chaillot. Le thème en fut " le rôle
de l'Ecole dans la Communauté Atlantique ", et l'OTAN lui
a fourni les moyens techniques nécessaires. La conférence
a mis au point un rapport très utile qui a reçu une large
distribution dans les pays membres. Il est proposé de tenir une
conférence de cette nature tous les deux ans.
115. L'Association organise actuellement, par l'intermédiaire
des organisations nationales, un concours international à l'intention
de journalistes et écrivains qui sont invités à rédiger
des articles et des ouvrages sur un aspect quelconque de la Communauté
Atlantique. Ce concours est doté de prix substantiels.
116. Le Secrétariat International reste en contact étroit
avec ces organisations privées. Notre politique consiste à
leur accorder tout l'appui possible sans toutefois tenter de les diriger
ou de les financer.
Navigation
aérienne
117. Vers la fin de 1954, il est devenu apparent que, avec l'expansion
continue du trafic civil et militaire au-dessus des territoires des pays
européens de l'OTAN et avec l'utilisation croissante des appareils
à réaction, la congestion de l'espace aérien dans
cette zone constituait un problème qui affectait la sécurité
des opérations tant militaires que civiles et imposait une charge
économique injustifiée aux compagnies d'exploitation des
transports civils aériens. Dans ces conditions, j'ai été
pressenti, tant par les autorités militaires de l'OTAN que par
le Président du Conseil de l'Organisation de l'Aviation Civile
Internationale, qui ont proposé que l'OTAN se charge de coordonner
les opérations aériennes militaires et civiles au-dessus
des territoires européens de l'OTAN. Le problème a été
soumis au Conseil qui l'a renvoyé à un groupe de travail
d'experts.
118. Se fondant sur les avis de ce groupe, le Conseil a créé,
en avril 1935, un Comité de coordination de l'espace aérien
européen chargé d'étudier l'utilisation
militaire et civile de l'espace aérien des pays OTAN en Europe,
dans le but général d'assurer des conditions de vol sûres
et économiques, tout en garantissant une liberté maximum
pour l'entraînement des forces aériennes de l'OTAN. Le Comité
est composé de militaires et de représentants civils de
rang élevé appartenant aux pays de l'OTAN. Il travaille
en étroite coopération avec les autorités militaires
de l'OTAN, des représentants de l'OACI étant invités
à assister à ses délibérations à titre
consultatif.
119. Le Comité s'est révélé extrêmement
utile pour l'élaboration des plans d'utilisation de l'espace aérien,
en particulier lorsque des exercices aériens ont lieu. Il étudie
actuellement le problème concernant l'utilisation de la zone supérieure
de l'espace aérien qui, à partir de 1958, sera de plus en
plus nécessaire non seulement pour les appareils militaires mais
aussi pour les appareils civils à turbo-propulseur et à
réaction.
120. Les plans d'utilisation de l'espace aérien européen
élaborés par les pays membres de l'OTAN par l'intermédiaire
de ce Comité doivent évidemment être coordonnés
dans certains domaines avec ceux des pays non-OTAN qui utilisent également
cet espace. Cette coordination est réalisée par l'intermédiaire
de l'OACI qui a bien voulu autoriser l'OTAN à recourir aux bons
offices de son bureau régional Europe-Méditerranée.
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