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Mise à jour: 17-Sep-2001 OTAN les cinq premières années 1949-1954


 

 

Partie 2
Chapitre 7


par Lord Ismay

Secrétaire général
de l'OTAN


(1952 - 1957)

 

La Structure Militaire

Les organismes de haute direction

Depuis qu'elle a été créée en septembre 1949, la structure militaire de l'OTAN s'est transformée au point de devenir méconnaissable. Elle s'est édifiée par étapes à la lumière de l'expérience ; les premiers stades de son évolution ont été décrits dans les chapitres précédents, à leur place chronologique.

L'organe militaire suprême de l'OTAN est maintenant le Comité militaire, composé en règle générale d'un chef d'état-major de chaque pays membre. (1) La présidence du Comité Militaire change annuellement. Jusqu'ici, elle a été exercée par le pays qui présidait le Conseil pour l'année considérée. (2) Le Comité Militaire est chargé de faire des recommandations au Conseil dans le domaine militaire et de donner des instructions et des directives aux autorités militaires subordonnées.

Le Comité Militaire tient session périodiquement, mais il était évident dès le début qu'il ne pourrait se réunir qu'en de rares occasions, puisque les chefs d'état-major doivent demeurer à proximité de leurs gouvernements respectifs. En outre, il était apparu qu'un Comité aussi nombreux ne conviendrait pas pour assurer les tâches quotidiennes. On créa donc un organisme exécutif composé de trois membres, qui prit le nom de Groupe Permanent.

Cet organisme siège en permanence à Washington et comprend des représentants des chefs d'état-major des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni (ou, le cas échéant, un chef d'état-major de chacun de ces pays -3-). La présidence en est assurée sur une base trimestrielle. Le Groupe Permanent est secondé par des équipes composées d'officiers d'état-major américains, français et britanniques.

Le Groupe Permanent émet des directives stratégiques; il coordonne et harmonise les plans de défense élaborés par les commandements de l'OTAN et par le Groupe Stratégique Régional Canada-Etats-Unis. Il dirige en outre les activités d'un certain nombre d'organismes militaires spécialisés. (4)
Pour permettre, d'une part à tous les pays membres de l'Alliance non représentés au Groupe Permanent d'être informés des activités de celui-ci et, d'autre part, au Groupe Permanent lui-même de connaître leurs points de vue, il a été créé à Washington, comme nous l'avons vu au Chapitre IV, un organisme permanent appelé Comité des Représentants Militaires, composé des trois membres du Groupe Permanent et d'un représentant de chacun des autres pays. (5) Le Groupe Permanent est habilité à prendre des décisions sur certains sujets déterminés et, en cas d'urgence, sans en référer au Comité des Représentants Militaires ; mais la procédure généralement suivie est celle-ci: le Groupe Permanent consulte ce Comité et obtient son approbation avant de formuler des recommandations définitives.

Le lien entre le Conseil, qui siège à Paris, et le Groupe Permanent, qui siège à Washington, est constitué par l'Officier de Liaison du Groupe Permanent dont les bureaux sont installés à Paris, au siège du Conseil de l'Atlantique Nord. Ces fonctions sont remplies à tour de rôle par un officier de chacun des pays membres du Groupe Permanent (actuellement par le Vice-Amiral Royer Dick, Royaume-Uni). Cet officier de liaison est assisté d'un état-major composé de seize officiers appartenant aux forces navales, terrestres et aériennes des pays membres. Sa mission est de communiquer les avis du Groupe Permanent au Conseil et de transmettre les avis et instructions du Conseil au Groupe Permanent. Il lui incombe également de présenter au Conseil les avis du Groupe Permanent sur des problèmes militaires d'un caractère plus technique, tels que l'Examen Annuel et l'Infrastructure, ainsi que d'assurer la participation de représentants militaires aux travaux des comités du Conseil chargés d'étudier des problèmes ayant des incidences militaires. Il maintient aussi le contact avec les divers commandements afin d'assurer la coordination entre les avis des chefs militaires et ceux du Groupe Permanent pour toutes les questions que les chefs militaires sont appelés à traiter directement avec le Secrétariat International.

Le Commandement Allié en Europe

La création du Commandement Allié en Europe et l'établissement de son quartier général (SHAPE) dans la région de Versailles en juin 1951 ont été traités au chapitre IV. Nous reprendrons notre exposé à partir de ce point : étant donné que ce quartier général international fut le premier à être établi en temps de paix, nous en retracerons l"historique de façon assez détaillée.
Le Général Eiscnhower continua d'assumer les fonctions de Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe (SACEUR -6-) jusqu'en mai 1952, date à laquelle le Général Ridgway (Etats-Unis) lui succéda. En juillet 1953, le Général Ridgway fut nommé chef d'etat-major de l'Armée des Etats-Unis et fut remplacé à son tour dans ses fonctions de Commandant Suprême par le Général Gruenther (Etats-Unis) qui avait occupé le poste de chef d'état-major de ses deux prédécesseurs.

Le Field Marshal Montgomery a occupé, dès le début, le poste de Commandant Suprême adjoint. Le Commandant Suprême a deux autres adjoints: le premier adjoint pour l'aviation fut l'Air Chief Marshal Saunders (Royaume-Uni) auquel succéda en 1953 le Général Norstad (Etats-Unis), avec des responsabilités accrues qui sont exposées plus loin. L'Amiral Lemonnier (France) fut le premier adjoint pour la marine et exerce toujours ces fonctions.
La structure administrative est fondée sur le système américain qui prévoit quatre bureaux: administration, renseignements, plans et opérations, logistique, avec certains services supplémentaires tels qu'une section financière (indispensable dans une entreprise financée en des monnaies aussi diverses) et une section 'transmissions' - essentielle à tout commandement ayant à contrôler des forces aussi disséminées, et plus encore pour cette organisation d'un caractère nouveau et complexe.

Le chef d'état-major est assisté de deux adjoints, l'un français, l'autre britannique; le premier est chargé de la logistique et de l'administration, domaines dans lesquels de nombreuses questions demandent à être négociées avec le gouvernement français, le second est chargé des 'plans et opérations'.
Le Commandant Suprême dispose de forces qui lui sont effectivement affectées dès le temps de paix. L'expression 'forces affectées à l'OTAN' appelle quelques éclaircissements. Les forces militaires des pays membres peuvent se diviser en trois catégories:

1. forces affectées à l'OTAN;
2. forces prévues pour affectation à l'OTAN;
3. forces demeurant sous commandement national.

Les forces 'affectées' sont celles qui, sur le plan opérationnel, sont déjà placées sous le commandement d'un chef militaire de l'OTAN. Les forces 'prévues pour affectation' sont celles que les pays sont convenus de placer sous le commandement opérationnel d'un commandant OTAN, soit à une date ultérieure en temps de paix, soit automatiquement en cas de mobilisation ou de guerre. Les forces 'nationales' sont celles qui demeurent sous commandement national. Ainsi, un militaire français qui sert en Allemagne fait presque certainement partie des forces 'affectées à l'OTAN'. Un autre, ayant achevé son service militaire il y a un an et actuellement réserviste, fait probablement partie des forces 'prévues pour affectation', alors qu'un troisième, qui sert en Indochine, fait partie des forces 'nationales".

Le Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe exerce un contrôle opérationnel sur toutes les forces placées sous son commandement en temps de paix; il veille à ce qu'elles soient convenablement organisées, équipées et entraînées. Il est habilité à traiter directement de ces questions avec les autorités nationales, à régler avec elles le déploiement de leurs forces en temps de paix et à fixer, en accord avec elles, l'ordre de priorité dans lequel les forces prévues pour affectation devront être mobilisées et placées sous son commandement. Chaque pays est responsable du soutien logistique de ses propres forces, mais le Commandant Suprême est chargé de la coordination des diverses mesures prises dans ce domaine à l'échelon national.

Le Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe est chargé, sous l'autorité du Comité Militaire, de la préparation des plans de défense permettant de faire face à une agression éventuelle; en temps de guerre, il serait responsable de la conduite générale de toutes les opérations dans la zone couverte par son commandement.

Structure du Commandement

Considérons d'abord la structure du Commandement Allié en Europe telle qu'elle fut établie à l'origine. Il fut décidé que les trois Groupes Stratégiques Régionaux que le SHAPE allait remplacer constitueraient la base des commandements subordonnés et que chacun de ces commandements serait placé sous les ordres d'un commandant en chef. La région qui s'étend du nord de la Norvège à la Méditerranée se divise, du point de vue géographique et stratégique, en trois secteurs : au centre se trouve la péninsule de l'Europe occidentale, bordée sur son flanc septentrional par la Scandinavie, la mer du Nord et la Baltique et, sur son flanc méridional par l'Italie et la Méditerranée. En raison de l'importance prépondérante du secteur central, le Général Eisenhower décida qu'il conserverait lui-même le contrôle de toutes les opérations pouvant se dérouler dans ce secteur. Il désigna le Maréchal Juin (France) - alors général - comme commandant en chef des forces terrestres, le Général Norstad comme commandant en chef des forces aériennes et le Vice-Amiral Jaujard (France) comme commandant en chef des forces navales du secteur Ouest-Europe. Ces trois officiers généraux devaient installer leurs quartiers généraux à Fontainebleau qui avait été, jusque-là, le siège de l'Organisation de Défense de l'Union Occidentale. Au nord, où la côte rocheuse et déchiquetée de la Norvège s'étend sur une longueur considérable et où une action navale pourrait soutenir efficacement des opérations terrestres, l'Amiral Brind (Royaume-Uni) (7) fut désigné comme commandant en chef; il établit son quartier général à Oslo. Il avait sous ses ordres un général américain commandant les forces aériennes, et deux généraux commandant les forces terrestres : un Norvégien et un Danois. On estima, en effet, qu'il ne serait pas opportun de placer sous l'autorité d'un seul chef les forces terrestres du Danemark et de la Norvège qui, en raison de leur éloignement géographique, ne pourraient s'appuyer mutuellement. Les commandements Nord Europe et Centre Europe furent créés officiellement le 2 avril 1951, date de la mise en activité du SHAPE.

Le problème du commandement de la région Sud était plus difficile à résoudre du fait de la situation particulière de la marine britannique qui assurait depuis si longtemps le contrôle de la Méditerranée. Cependant, en juin 1951, l'Amiral Carney (Etats-Unis) - auquel l'Amiral Fechteler (Etats-Unis) succéda en 1953 - fût désigné comme commandant en chef des forces alliées du Sud Europe. Il avait sous ses ordres un général italien commandant les forces terrestres, un général américain commandant les forces aériennes, et un amiral américain placé à la tête de la puissante VIème Flotte des Etats-Unis. La solution du problème du commandement dans le secteur de la Méditerranée ne devait intervenir que deux ans plus tard.

La structure du Commandement Allié en Europe a considérablement évolué depuis le départ du Général Eisenhower en mai 1952. D'une part, les forces de la Grèce et de la Turquie sont venues se joindre à celles déjà placées sous ce commandement; d'autre part, un commandement de la Méditerranée a été créé;
enfin, le commandement Centre-Europe a été réorganisé.

La Grèce et la Turquie

Avec l'accession de la Grèce et de la Turquie au Traité de l'Atlantique Nord en février 1952, le Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe se trouva en présence d'un nouveau problème: celui de l'intégration des forces de ces deux nouveaux alliés. Il fut décidé de confier provisoirement à l'Amiral Carney, alors commandant en chef des forces alliées du Sud Europe, la responsabilité générale de ces forces. Celles-ci devaient toutefois demeurer sous le commandement de leurs chefs nationaux jusqu'à ce qu'une décision définitive pût être prise à leur égard.

On pouvait, soit créer un commandement entièrement nouveau pour les forces helléniques et turques, soit les placer sous les ordres du commandant des forces terrestres alliées du Sud Europe, dont le quartier général se trouvait à Vérone. Cette dernière solution aurait eu un double inconvénient : non seulement ce commandant se serait trouvé très éloigné des nouvelles forces placées sous son autorité, mais il aurait risqué, en cas de guerre, de se trouver engagé simultanément sur trois fronts.

On décida finalement, en août 1952, de créer pour les forces helléniques et turques un commandement distinct appelé: 'Forces Terrestres Alliées du Sud-Est Europe" et de placer ce nouveau commandement sous les ordres du commandant en chef du secteur Sud. On choisit la ville de Smyrne (Turquie) pour siège de ce nouveau quartier général avec un poste avancé à Salonique.

Le Commandement 'Méditerranée'

A la fin de 1952, il fut décidé de créer un autre commandement subordonné au Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe, sous le nom de 'Forces Alliées de la Méditerranée', qui aurait son siège à Malte. Le premier commandant en chef en fut l'amiral Mountbatten (Royaume-Uni) (8); son quartier général fut mis en service en mars 1953. Plus tard dans l'année, les diverses forces nationales placées sous son commandement furent réparties entre six zones distinctes, confiées chacune à un amiral: l'un français, l'autre grec, le troisième turc, le quatrième italien et les deux autres britanniques. En cas de guerre, l'amiral Mountbatten serait chargé d'assurer la sécurité des alignes de communication à travers la Méditerranée.

Le Commandement ''Centre Europe'

Peu de temps avant que le Général Gruenther ne succédât au Général Ridgway, le commandement allié en Europe avait subi un remaniement important qui devait lui donner la forme qu'il a encore aujourd'hui. Ce fut en fait une double modification qui entraîna non seulement la réorganisation du commandement Centre Europe, mais aussi un accroissement de responsabilités pour l'adjoint 'Air' du Commandant Suprême.

Lorsque le Général Eisenhower organisa son commandement en 1951, il choisit, ainsi qu'on l'a déjà vu, de conserver le commandement direct de la zone. Centre Europe. En juillet 1953, il fut décidé qu'à l'instar des commandements Nord et Sud Europe, le commandement Centre Europe aurait son propre commandant en chef. Le Maréchal Juin prit le titre et assuma les responsabilités de commandant en chef des forces alliées du Centre Europe et, relevant directement de lui, un officier français fut nommé commandant des forces terrestres. Le commandement du Maréchal Juin englobe le groupe d'armées du Nord, composé de forces belges, canadiennes, néerlandaises et britanniques et le groupe d'armées du Centre qui comprend des forces américaines et françaises. Le Vice-Amiral Jaujard continue d'assumer le commandement des forces navales alliées du Centre Europe. Le Général Norstad fut muté au SHAPE en qualité d'Adjoint-Air (succédant à l'Air Chief Marshal Saunders) et il fût lui-même remplacé comme commandant des forces aériennes du Centre-Europe par l'Air Chief Marshal Sir Basil Embry (Royaume-Uni). Celui-ci a sous ses ordres deux forces aériennes tactiques alliées, dont l'une serait appelée à fournir un soutien aérien au groupe d'armées du Nord et l'autre au groupe d'armées du Centre.

En résumé, le Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe a mainte
nant sous ses ordres quatre commandants en chef relevant directement de lui:
le Général Mansergh pour le Nord (CINCNORTH), le Maréchal Juin pour le Centre (CINCENT), l'Amiral Fechteler pour le Sud (CINCSOUTH) et l'Amiral Mountbatten pour la Méditerranée (CINCAFMED). (9)

L'Adjoint ''Air'

Le 27 juillet 1953, le Général Norstad entra en fonctions comme adjoint du Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe pour l'aviation. Ses attributions sont beaucoup plus étendues que celles de son prédécesseur et son état-major est de ce fait plus nombreux. Jusqu'en 1953, le rôle d'adjoint 'Air' n'avait comporté aucun pouvoir d'exécution. Toutefois, l'accroissement de la puissance aérienne mise à la disposition du Commandant Suprême grâce aux forces d'aviation qui lui furent affectées et à des apports extérieurs (tels que la 'Stratégie Air Force' américaine et le 'Bomber Command' britannique) rendit nécessaire de créer une autorité centrale pour toutes les forces de l'air. C'était seulement ainsi que les forces aériennes croissantes des alliés pourraient tirer un plein profit de la souplesse qui constitue l'une des caractéristiques essentielles de la puissance aérienne.

En conséquence, le Général Norstad s'est vu confier la responsabilité du développement des forces aériennes relevant du Commandement Allié en Europe et du planning concernant la meilleure utilisation de ces forces. Il est en outre chargé de veiller à ce que les importantes forces aériennes d'intervention et de soutien dont dispose le Commandant Suprême, grâce à la 'Stratégie Air Force' américaine et au 'Bomber Command' britannique, soient utilisées de la façon la plus efficace.

Le Commandement de l'Atlantique

Traversons maintenant l'Atlantique. Le Conseil avait décidé à sa session de Bruxelles, en décembre 1950, de nommer un Commandant Suprême des Forces Alliées de l'Atlantique aussitôt que possible après la désignation du Commandant Suprême en Europe. L'année suivante, des décisions furent prises sur des questions telles que la nationalité du titulaire à venir et l'étendue de ses attributions en ce qui concerne certaines eaux côtières. Vers la fin de 1951, un état-major chargé du planning militaire fut peu à peu constitué, qui reprit les fonctions du Groupe Stratégique Régional. Le Commandement de l'Atlantique, premier commandement international 'océanique' de l'histoire en temps de paix, fut finalement établi en janvier 1952 à Norfolk (Virginie). L'Amiral LyndeD. McCormick (Etats-Unis) entra en fonctions comme Commandant Suprême le 10 avril 1952. Deux ans plus tard, l'Amiral Jerauld Wright (Etats-Unis) ancien délégué auprès du Groupe Permanent remplaça l'Amiral McCormick. Le Vice-Amiral J. F. Stevens (Royaume-Uni) a remplacé le Vice-Amiral Sir William Andrewes comme commandant en chef adjoint en 1953.

Le Commandant Suprême des Forces Alliées de l'Atlantique (SACLANT) (10) a sous ses ordres un état-major international composé d'officiers des trois armes appartenant à huit pays différents: Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Norvège, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni. En outre, chacun de ces pays, ainsi que la Belgique et l'Islande, a un agent de liaison accrédité auprès du Commandant Suprême. Une liaison directe avec le Commandement Allié en Europe est assurée par le représentant du SACLANT au SHAPE.
Le quartier général du SACLANT comprend sept sections: personnel et administration; renseignements; plans, études et opérations; logistique; télécommunications; budgets et finances; information. D'une façon générale les affectations de personnel à ces divers services reflètent le caractère international du commandement : une seule division peut ainsi compter des représentants de sept nationalités différentes.

Le Commandement de l'Atlantique s'étend du Pôle Nord au Tropique du Cancer et des rivages de l'Amérique du Nord aux côtes d'Europe et d'Afrique - à l'exclusion de la Manche et des eaux qui baignent les Iles Britanniques. Il est actuellement divisé géographiquement en deux secteurs de commandement principaux.

Le secteur occidental est placé sous les ordres d'un commandant en chef des forces navales américaines qui est actuellement le Commandant Suprême des Forces Alliées de l'Atlantique lui-même. Le secteur oriental est placé sous le commandement conjoint d'un commandant en chef de la marine britannique, l'Amiral Sir Michael Denny et d'un commandant en chef de l'aviation britannique, l'Air Chief Marshal Sir John Boothman. Les zones Ouest et Est Atlantique sont, en outre, divisées en sous-zones (voir diagramme page 79). Les grandes îles de l'Atlantique: Islande, Groenland, Açores, Bermudes, Des Féroé relèvent, sur le plan militaire, de commandements dits 'insulaires'. A l'exception d'un seul, ces commandements sont exercés par des ressortissants de la puissance souveraine dans l'île considérée.

Un troisième grand commandement régional, le commandement ibéro-atlan-tique, a été délimité, mais n'existe pas encore. Le SACLANT a décidé que, dans le cas où une crise surviendrait avant la création de ce commandement, cette région relèverait du commandant en chef du secteur oriental de l'Atlantique.

La division de la région atlantique en ces trois secteurs de commandement appelle quelques éclaircissements: dans l'océan Atlantique nord, les principales routes maritimes forment approximativement un triangle ayant son sommet sur la côte de l'Amérique du Nord et sa base sur le littoral occidental de l'Europe, du Royaume-Uni à Gibraltar. Chacun de ses angles constitue un lieu de convergence des transports maritimes et représenterait donc, en temps de guerre, une zone vitale.

Le SACLANT a aussi directement sous ses ordres un autre commandement de caractère opérationnel plutôt que géographique: celui de la Flotte d'Intervention de l'Atlantique; cette flotte est composée de bâtiments lourds de surface, de porte-avions et du train d'escadre nécessaire. En cas de guerre, elle serait chargée d'opérations offensives et d'appui plutôt que de la défense proprement dite des routes commerciales de l'Atlantique. En plus des tâches qui lui seraient confiées dans le cadre des missions du SACLANT, cette flotte pourrait être appelée à soutenir les opérations des autres commandants suprêmes de l'OTAN.

Un autre commandement opérationnel important est celui du Commandant des Forces Sous-Marines du secteur oriental de l'Atlantique, qui est responsable devant le commandant en chef du secteur oriental de l'Atlantique de la coordination des opérations de tous les sous-marins affectés à cette zone. Des sous-marins appartenant à six pays différents ont déjà suivi un entraînement unifié.

Tout comme son collègue le Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe, le Commandant Suprême des Forces Alliées de l'Atlantique relève directement du Groupe Permanent. Il est chargé en temps de paix des fonctions suivantes : (1) mettre au point des plans de défense ; (2) organiser et diriger des exercices d'entraînement combinés; (3) présenter au Groupe Permanent et aux autorités nationales des recommandations sur les questions militaires dont dépendra le succès de ses missions en temps de guerre et en temps de paix; (4) mettre en place, dès le temps de paix, un noyau actif d'organisation susceptible d'être développé et étendu en temps de guerre.

Le SACLANT est habilité à entrer directement en rapport avec les gouvernements des pays ayant réservé des forces à son commandement.
En temps de guerre, le rôle essentiel du SACLANT serait d'assurer la sécurité de l'OTAN dans l'océan Atlantique en protégeant ses voies maritimes et en en interdisant l'accès à l'ennemi. En d'autres termes, sa mission consisterait à protéger les communications vitales du monde libre à travers l'Atlantique. Pour s'acquitter de cette lourde tâche, il lui faut des navires d'escorte et des avions en nombre suffisant pour assurer la protection d'un système complexe de convoi;
des forces de chasse anti-sous-marine ; une flotte d'intervention et de soutien extrêmement mobile et des forces sous-marines efficaces.

En temps de paix, les pays mettent à intervalles réguliers des forces à la disposition du SACLANT pour des manœuvres combinées (11), mais aucune force ne lui est affectée en permanence et cela pour une raison facile à comprendre: les puissances maritimes atlantiques de l'OTAN entretiennent naturellement des forces navales et aéro-navales pour protéger leurs intérêts nationaux dans ces eaux, en temps de paix. Créer une force navale OTAN distincte, spécialement chargée de protéger les routes vitales de l'océan Atlantique en temps de guerre eût entraîné des dépenses beaucoup trop élevées. C'est pourquoi les pays les plus directement intéressés ont décidé que les forces navales qu'ils entretiennent dans l'Atlantique en temps de paix pour assurer la sauvegarde de leurs intérêts respectifs seraient, en temps de guerre, mises au service de la cause commune, c'est-à-dire affectées à la protection des routes maritimes vitales à travers l'océan Atlantique. Sept pays ont donc réservé certaines de leurs forces au SACLANT. Naturellement, il s'agit surtout de forces navales mais certaines forces terrestres et aériennes basées à terre y sont également incluses.

Le Comité de la Manche et le Commandement de la Manche

Dans le cadre de l'Organisation du Traité de Bruxelles, les chefs d'état-major de l'Union Occidentale étaient convenus en 1949 de confier la défense de la Manche et du secteur sud de la mer du Nord (à l'exclusion de quelques zones côtières restreintes) au commandant en chef britannique, Portsmouth.
Lorsque fut élaborée la structure des commandements OTAN pour l'Europe et l'Atlantique, il fut décidé d'instituer un 'Comité de la Manche', composé des chefs d'état-major navals de la Belgique, de la France, des Pays-Bas et du Royaume-Uni (ou de leurs représentants). On estimait qu'il était essentiel de constituer un organisme de ce genre car le Groupe Permanent se trouvait trop éloigné, et trop absorbé par des questions de haute stratégie, pour s'occuper des problèmes de détail qui se poseraient dans le secteur limité mais vital de la Manche.

Il n'est pas sans intérêt de rappeler que le Comité de la Manche a un précédent historique qui remonte au XVIème siècle. Des forces navales protestantes étaient alors en guerre contre la puissance espagnole en Europe et contre des éléments catholiques des marines française et flamande. Les navires, dont le nombre s'élevait à une centaine, opéraient alors sous la direction de l'amiral Coligny, de Sir William Cecil et du prince d'Orange.

Le Commandement de la Manche relève directement du Comité de la Manche. Il fut créé en février 1952 et placé sous le commandement conjoint de deux commandants en chef alliés, dont l'un pour les forces aéronavales. L'amiral Sir John Edelsten (Royaume-Uni) est en même temps commandant en chef allié et commandant en chef des forces navales britanniques de Portsmouth. Le commandant en chef de l'aéronavale. Sir John Boothman, exerce deux autres commandements en chef: celui des forces aériennes de l"Est Atlantique et celui du 'Coastal Command" britannique, ce qui assure l'utilisation la plus efficace des forces aéronavales.

En temps de paix, le commandant en chef allié de la Manche est chargé de préparer, de concert avec le commandant en chef allié des forces aéronavales, des plans pour assurer le contrôle et la défense de la région de la Manche, et de les coordonner avec les autres plans nationaux ou OTAN.
En temps de guerre, les deux commandants en chef seraient conjointement chargés :

1. de protéger la Manche et la mer du Nord et d'en interdire l'accès à l'ennemi;
2. de protéger les routes maritimes de communication;
3. de soutenir les opérations du SACEUR et du SACLANT. Le commandant en chef allié organise et dirige, conjointement avec le commandant en chef de l'aéronavale, des exercices interalliés en accord avec les gouvernements intéressés et en consultation avec le SACEUR et le SACLANT.

Ce n'est pas au Commandement de la Manche qu'incombent certaines missions côtières, comme le dragage de mines et la défense des ports, mais aux commandants des régions côtières relevant de leurs gouvernements respectifs. Les forces réservées à la défense de cette région en cas de conflit sont donc divisées en deux catégories :

1. celles qui seront placées entièrement à la disposition du Commandement de la Manche, et
2. celles qui devront rester à la disposition des commandants des régions côtières pour que ceux-ci puissent remplir les missions qui leur seront confiées par les autorités nationales.

Le groupe stratégique régional Canada-Etats-Unis

Le Groupe Stratégique Régional Canada-Etats-Unis a son siège à Washington ; il est dirigé par les chefs d'états-majors des Etats-Unis et du Canada et c'est le seul des cinq anciens Groupes Stratégiques Régionaux de l'OTAN qui subsiste. Il est chargé d'organiser la défense du continent nord-américain et de formuler des recommandations sur les besoins militaires. Les plans de défense qu'il établit sont communiqués aux autres pays de l'OTAN et approuvés par le Groupe Permanent au même titre que ceux des commandants suprêmes.

Les Organismes Militaires

Cette étude de la structure militaire de l'OTAN serait incomplète si l'on ne décrivait brièvement les divers organismes qui opèrent sous la direction générale du Groupe Permanent. Leur activité s'exerce dans des domaines très différents, mais leur but est le même : promouvoir l'unité des forces armées de l'OTAN et améliorer leur efficacité.

Le Collège de Défense de l'OTAN

Le Collège de Défense de l'OTAN a été créé en 1951 sur la recommandation du Général Eisenhower dans le dessein de constituer un corps d'officiers rompus à la pratique de la coopération internationale et dotés d'une bonne connaissance des problèmes, des méthodes et des réalisations de l'Alliance Atlantique.

Le Collège occupe une partie des bâtiments de l'Ecole Militaire à Paris et la durée des cours est de six mois; le premier cours a débuté en novembre 1951. Le commandant de ce collège est fourni à tour de rôle par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, pour une période de deux ans. L'Amiral Lemounier (France) fut le premier titulaire de ce poste et l'Air Marshal L. Darvall (Royaume-Uni) lui succéda en 1953. Les membres, tant civils que militaires, du personnel de direction, appartiennent à différents pays de l'OTAN. Cinquante étudiants environ sont inscrits par semestre; ce sont des officiers appartenant aux trois armes, du grade de colonel ou équivalent, ou bien des fonctionnaires civils. Les langues de travail du Collège sont le français et l'anglais.

Cinq sessions ont déjà eu lieu et plus de deux cents diplômés sortis de ce Collège sont affectés aujourd'hui à des quartiers généraux internationaux de l'OTAN, ou bien occupent des postes-clés dans les ministères et les armées de leurs pays. En dehors des avantages d'ordre militaire et technique qu'apporte le Collège à la Communauté Atlantique, l'un des résultats les plus encourageants réside dans les liens d'amitié qui se sont créés entre de nombreux officiers et fonctionnaires appartenant à divers pays.

Le Bureau Militaire de Standardisation

Deux des obstacles qui s'opposent à une coopération efficace des forces armées au sein d'une coalition de pays sont :

1. la pluralité des types d'armes et de matériel;
2. la différence des méthodes de travail administratif et des doctrines
militaires.

Le premier obstacle complique le problème des approvisionnements et de l'entretien, tandis que le second entrave le travail d'équipe.
C'est pour essayer de surmonter ces difficultés que fut créé à Londres, en janvier 1951, le Bureau Militaire de Standardisation. Cet organisme relève directement du Groupe Permanent et a pour mission d'étudier et d'encourager la standardisation:

1. des méthodes opérationnelles et administratives, et
2. du matériel de guerre au sein de toutes les forces armées des pays membres de l'OTAN.

Le Bureau Militaire de Standardisation comprend trois sections : l'une pour les forces navales, l'autre pour les forces terrestres et la troisième pour les forces aériennes. De ces sections relève un nombre considérable de groupes de travail au sein desquels des experts militaires appartenant aux pays intéressés se réunissent pour examiner des programmes d'une variété infinie. Lorsqu'un accord est réalisé, il est concrétisé sous forme d'une recommandation officielle du Bureau Militaire de Standardisation aux gouvernements intéressés.

En ce qui concerne la standardisation des procédures opérationnelles et administratives (habituellement désignée sous le nom de standardisation 'non matérielle'), on est maintenant arrivé à une uniformisation très notable, comme l'ont démontré les récents exercices combinés. De nombreuses publications OTAN sur les divers aspects de ce problème ont été distribuées et sont actuellement utilisées.

Dans le domaine de la standardisation du matériel de guerre, les progrès ont été plus lents en raison des difficultés qui tiennent à la nature même du problème. Par exemple, la standardisation entraîne souvent des dépenses considérables résultant de la réforme du matériel existant et du rééquipement des chaînes de production. En outre, de nombreux matériels militaires (par exemple, les véhicules) sont conçus d'après les modèles établis pour le secteur civil et les divers pays préfèrent, bien entendu, utiliser leurs propres modèles.

La standardisation se limite donc, jusque un certain point, aux catégories de matériel d'une conception exclusivement militaire; cette standardisation a la meilleure chance de s'effectuer au moment où la production de nouveaux modèles d'un matériel donné est sur le point d'être lancée. L'accord qui a finalement été réalisé, au sujet des nouvelles munitions pour les armes portatives de .30, constitue à cet égard un excellent exemple.

La standardisation des éléments constitutifs et des matériels utilisés en grandes quantités a soulevé moins de difficultés et des progrès satisfaisants ont été réalisés dans des domaines tels que : les raccords pour le ravitaillement en carburant ; l'entretien des avions et des navires; les dimensions de certains matériels de bord pour navires et avions ; les carburants pour l'aviation.
On trouvera ci-après, à titre d'exemples, quelques-uns des sujets dont l'étude est activement poussée :

1. essais de divers modèles d'appareils en vue de choisir un type d'avion d'entraînement à réaction pouvant être utilisé par toutes les forces aériennes de l'OTAN, et

2. interchangeabilité des divers types de munitions actuellement utilisés par les forces de l'OTAN.

Recherches Aéronautiques et Entraînement Aérien

Deux groupes dont les activités tendent au même but que le Bureau Militaire de Standardisation, mais dans des domaines plus spécialisés, s'efforcent d'accroître l'efficacité des forces aériennes de l'OTAN. Le premier de ces groupes s'occupe de la recherche aéronautique, le second de l'entraînement aérien.
Composé d'une ou deux personnalités scientifiques de chacun des pays de l'OTAN, sous la présidence du Dr Théodore von Karman (Etats-Unis), le Groupe Consultatif des Recherches et Réalisations Aéronautiques (AGARD -12-) fut créé en janvier 1952 à titre d'essai et pour une durée de deux ans. Son but est de réunir les plus grands experts des questions aéronautiqnes, de façon que les recherches et les compétences de tous les pays de l'OTAN soient utilisées au mieux pour le bien commun. Au nombre des questions étudiées et qui ont donné lieu à des échanges d'informations on peut citer le fonctionnement des réacteurs aux grandes altitudes, les souffleries, et l'application des progrès de la médecine à l'aviation ultra-rapide. Signalons à ce propos que l'AGARD a démontré qu'une coopération scientifique fructueuse est possible sans violation des réglementations nationales de sécurité.

Un autre groupe, appelé Groupe Consultatif d'Instruction Aérienne (ATAG -13-) a été établi en juillet 1952 en vue d'aider les pays à atteindre les normes requises pour l'entraînement des pilotes, et de les conseiller sur la façon d'utiliser au mieux leurs ressources pour répondre aux besoins en équipages des forces aériennes de l'OTAN en Europe.

Le personnel de l'escadron de l'ATAG, basé à l'aérodrome de Villacoublay à proximité du SHAPE, se compose d'instructeurs hautement qualifiés appartenant aux divers pays de l'OTAN; il a pour tâche de visiter les écoles d'instruction aérienne d Europe, de vérifier, en accompagnant les instructeurs et les élèves dans leurs vols, le niveau de l'entraînement fourni, et de suggérer des améliorations. Bien que l'ATAG soit basé au SHAPE, il ne dépendait pas jusqu'à ces derniers temps du SHAPE mais relevait directement du Groupe Permanent. Cette situation présentant plus d'inconvénients que d'avantages, les attributions de l'ATAG furent absorbées le 1er janvier 1954 par la Direction de l'Inspection Air de l'adjoint 'Air' du Commandant Suprême. On pense que l'autorité de l'ATAG s'en trouvera accrue et que la coopération avec les autres divisions du SHAPE en sera facilitée.

L'une des réalisations les plus utiles de l'ATAG est sans doute la création, à Foggia, d'une école d'instructeurs pour l'armée de l'air italienne. Nous ne pourrons mesurer que plus tard les succès de l'ATAG dans d'autres domaines, lorsque nous connaîtrons les conséquences de ses efforts sur les normes d'entraînement des forces aériennes de l'OTAN.

Télécommunications

L'existence d'un bon réseau de télécommunications constitue une nécessité vitale dans un conflit moderne et la nécessité d'une coordination entre les réseaux de télécommunications de l'Europe continentale est apparue dès les débuts de l'Union Occidentale. Nous dépasserions le cadre de cette étude si nous ne nous bornions à indiquer certains des problèmes techniques actuellement examinés : coordination des fréquences radio, utilisation des réseaux téléphoniques nationaux des nombreux pays intéressés, standardisation des télétypes, collaboration entre les autorités civiles et militaires, coordination des transmissions navales en Europe, etc. Un certain nombre d'organismes de transmissions, qui relèvent directement du Groupe Permanent et travaillent en étroite collaboration avec la Division des Télécommunications du SHAPE, examinent ces problèmes avec beaucoup d'autres.(14)


Notes:

  1. L'Islande ne possède pas de forces militaires, mais elle peut être représentée au Comité Militaire par un civil.
  2. La liste des présidents du Comité Militaire figure à l'Annexe A, page 83.
  3. Pour les Etats-Unis, il existe un accord spécial selon lequel ce pays est représenté par le même officier en toutes occasions.
  4. Voir graphique 8, page 71.
  5. A l'exception de l'Islande, qui ne fournit pas de forces militaires à l'OTAN, et du Luxembourg qui est représenté par la Belgique.
  6. Abréviation de 'Suprême Allied Commander Europe'.
  7. Auquel devait succéder le Général Sir Robert Mansergh (Royaume-Uni).
  8. Dont le successeur désigné est l'Amiral Sir Guy Grantham (Royaume-Uni).
  9. Les sigles entre parenthèses sont les abréviations de:
    'Commander in Chief Allied Forces Northem Europe Commander in Chief Allied Forces Central Europe Commander in Chief Allied Forces Southem Europe Commander in Chief Allied Forces Mediterranean'.
  10. Abréviation de 'Suprême Allied Commander Atlantic'.
  11. Voir Chapitre IX, l'Accroissement des Forces.
  12. Abréviation de 'Advisory Group for Aeronautical Research and Development'.
  13. Abréviation de 'Air Training Advisory Group'. "
  14. Ces organismes comprennent:
    le Comité Européen de Coordination des Transmissions Militaires (E.M.C.C.C.), le Bureau Européen des Lignes à Grandes Distances (E.L.L.A.), le Bureau Européen des Fréquences Radio (E.R.F.A.),
    le Bureau Européen des Transmissions Navales (E.N.C.A.).
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