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Mise à jour: 28-Mar-2001 | OTAN les cinq premières années 1949-1954 |
Partie 3
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Plans pour une période de criseUne grande partie de la présente étude a été consacrée aux mesures qui ont été prises, ou sont en voie de l'être, pour édifier la puissance armée de l'Alliance ; mais, comme l'expérience l'a cruellement démontré, la guerre moderne n'est pas seulement l'affaire des soldats, des marins et des aviateurs. Les armées ne sont que l'arête tranchante d'un mécanisme qui met en jeu toutes les branches de l'activité nationale. Si grandes que soient l'habileté des commandants, la vaillance des troupes, l'excellence de leur équipement, elles ne seront d'aucun secours si le front intérieur vient à s'effondrer. Avant la première guerre mondiale, les gouvernements n'avaient pas à prendre, dès le temps de paix, de mesures de grande envergure pour assurer la stabilité du front intérieur. De nos jours, la guerre est devenue totale: le fait que les forces armées sont tributaires du maintien d'un niveau élevé de production industrielle, l'utilisation accrue des sous-marins et des mines, l'avènement de l'arme aérienne, la désorganisation des économies nationales sous l'effet des conflits armés, ont porté la guerre jusque dans le foyer et au lieu de travail de chacun. De plus, les pays belligérants étant tributaires des importations de produits alimentaires, d'essence et de matières premières, et nombre de ces produits étant souvent rares et d'un transport difficile en temps de guerre, les partenaires de toute alliance moderne sont tenus d'agir solidairement dans le domaine civil s'ils veulent répartir au mieux ces ressources afin d'assurer le ravitaillement de leur population et de poursuivre leur effort industriel. Les membres de l'Alliance Atlantique se sont engagés à maintenir et à accroître 'leur capacité individuelle et collective de résistance à une attaque armée'. (1) II est évident qu'ils ne pourront remplir pleinement cet engagement que s'ils élaborent dès le temps de paix, individuellement et, au besoin, collectivement, des plans et des préparatifs pour protéger leur population civile et pour organiser ses activités en temps de guerre. Si le passage de l'état de paix à l'état de guerre s'effectue sans ordre, et sans une coordination suffisante entre les gouvernements, les populations civiles risqueront de manquer de vivres, leur confiance en leurs dirigeants sera ébranlée, la production d'armements sera entravée et la désorganisation du système économique pourra provoquer des troubles sociaux. Les attaques aériennes risqueront d'engendrer le chaos - et les pays dont le front intérieur ne pourra résister se trouveront en péril mortel. C'est pourquoi il est du devoir des gouvernements d'élaborer
des plans et des préparatifs destinés à surmonter
les difficultés qui pourraient surgir dans le secteur civil en
temps de guerre, et de faire en sorte que, parallèlement à
la mise sur pied de leurs forces militaires, leur front intérieur
soit prêt à toute éventualité. Dans cette tâche, l'OTAN constitue un centre d'échanges
de renseignements : On trouvera dans les paragraphes qui suivent un résumé des dispositions prises par l'OTAN en ce qui concerne notamment la protection civile, les réfugiés et évacués, les transports maritimes et intérieurs, et le problème des approvisionnements en temps de guerre. L'expérience de la dernière guerre a démontré qu'une bonne organisation de la protection civile peut réduire considérablement les dommages matériels causés par les attaques aériennes et soutenir non seulement le moral des civils, mais aussi celui des combattants qui peuvent être inquiets du sort de leur famille. Depuis lors, la bombe atomique et la bombe à hydrogène sont venues ajouter à l'effroyable puissance de destruction de l'arsenal des nations modernes et ont rendu plus nécessaires que jamais la protection et la défense des populations contre les attaques aériennes. Tout doit être mis en uvre pour réduire au minimum le nombre des victimes et les destructions sans précédent que peuvent causer le souffle, l'éclair de chaleur, les radiations gamma et la radioactivité résiduelle d'un bombardement atomique. Pour parer à ces dangers, les gouvernements doivent,
longtemps à l'avance, construire des abris, former et entraîner
des colonnes mobiles de protection, des équipes de lutte contre
l'incendie, de sauvetage et de décontamination, et dresser les
plans de leurs services médicaux et de leur ravitaillement de
secours. Il leur faut également se prémunir contre un autre danger: celui que représentent les activités de la cinquième colonne. En cas d'agression soviétique, ce danger serait peut-être plus grand encore qu'au cours de la deuxième guerre mondiale" Chaque pays possède des installations importantes telles que ponts, docks, usines de munitions, raffineries de pétrole, qui sont vulnérables au sabotage. Il est évident que celles qui sont vitales doivent être particulièrement protégées en temps de guerre et que les dispositions dans ce sens doivent être prises à l'avance. On pourrait citer une infinité d'autres problèmes de cet ordre, auxquels les gouvernements auraient à faire face au début d'un conflit. ' L'une des premières mesures prises par le Conseil après le transfert du siège de l'Organisation à Paris a été de créer un Comité de l'Organisation Civile en Temps de Guerre. A la suite d'études préliminaires, ce comité a donné la priorité à deux problèmes : la défense de la population civile, de ses foyers, de ses lieux de travail contre les attaques aériennes, et l'organisation des réfugiés et évacués. Un Comité de la Protection Civile et un Comité des Réfugiés et Evacués, tous deux composés d'experts en ces matières, furent chargés des travaux plus détaillés. De plus, un Comité Spécial de la protection civile a été créé afin de permettre aux experts des pays membres de l'OTAN de rencontrer ceux de la République Fédérale d'Allemagne pour procéder à des échanges de vues sur les questions de protection civile qui intéressent en commun ces différents pays. (2) Les questions étudiées par le Comité
de la Protection Civile sont les suivantes : Les renseignements recueillis sont triés, mis en forme, et vont être communiqués aux gouvernements sous forme de manuels. L'OTAN a recruté deux experts en matière de protection civile qui se consacreront entièrement à ces questions et à d'autres problèmes du même ordre. Dans ce domaine de la protection civile, l'OTAN a pour mission de veiller à ce que tous les gouvernements soient au courant des techniques les plus modernes de protection des populations civiles contre les attaques aériennes, de souligner les problèmes qui peuvent être résolus au mieux par une coopération mutuelle et par des accords entre pays voisins et de faire en sorte que les autorités civiles et militaires travaillent en étroite collaboration. Le Comité de la Protection Civile a constaté que dans certains pays les plans sont très avancés et que d'importantes mesures pratiques ont déjà été prises; ailleurs, au contraire, les difficultés financières et le manque de connaissances techniques et pratiques ont considérablement gêné la réalisation des préparatifs nécessaires. Certaines des mesures préparatoires qui doivent être prises, telles que la construction d'abris anti-aériens, sont en effet très coûteuses et constituent une charge difficile à supporter pour un grand nombre de pays : ces travaux onéreux viennent en quelque sorte concurrencer l'effort militaire proprement dit. En revanche, il est de nombreuses mesures de protection civile qui peuvent être prises à très peu de frais, par exemple la formation d'équipes de secours, de lutte contre l'incendie et de guetteurs, l'établissement de listes des points d'adduction d'eau de secours etc. Toutes les mesures ont ceci en commun: elles ne peuvent pas être improvisées à la dernière minute. Le Comité des Réfugiés et Evacués
a déjà examiné, en étroite collaboration
avec les autorités militaires, des questions telles que la création
et l'organisation de zones sanitaires et de sécurité,
conformément à la Convention de Genève; l'évacuation
de certaines catégories de personnes hors de la zone de combat
et d'opérations; l'installation temporaire, en temps de guerre,
des réfugiés et évacués dans un pays étranger;
la création de services spécialisés dans la préparation
et la mise en uvre de plans d'évacuation; le contrôle
des déplacements massifs de populations fuyant la menace d'occupation
ou de bombardement. Le Conseil formulera des recommandations tendant
à coordonner l'action des gouvernements chaque fois que ce sera
utile et possible. Les TransportsEn temps de guerre, c'est surtout aux combats que s'attache
la pensée. On oublie trop souvent le rôle joué par
le long réseau des voies de communications et par les systèmes
complexes d'approvisionnement. Ceux-ci sont pourtant d'une importance
capitale, en particulier dans une coalition dont les membres sont séparés
par un océan. Comme l'a dit Sir Winston Churchill dans son livre
'The River War' (La Guerre du Fleuve) : 'si la victoire est cette fleur
magnifique aux brûlantes couleurs, les transports en sont la tige,
sans laquelle elle n'aurait jamais pu s'épanouir'. Aussi habile
que soit la stratégie, aussi brillante que soit la tactique,
rien n'est du moindre secours si les approvisionnements et les matériels
n'arrivent pas en quantité suffisante au moment et au lieu où
ils sont nécessaires. Le Conseil de l'Atlantique Nord s'est intéressé à ces questions peu après sa création. En mai 1950, il a institué un Bureau d'Etude des Transports Océaniques (PBOS) (3) auquel il donna pour tâche d'élaborer des plans destinés à assurer la meilleure utilisation possible du tonnage disponible en période de crise. Ce Bureau est le seul organisme civil de l'OTAN qui ait subsisté dans sa forme initiale après la réorganisation de Lisbonne. Même après le transfert à Paris du siège permanent du Conseil, le Bureau d'Etude a continué de fonctionner à Londres et à Washington. Son personnel - différent en ceci de celui des autres organismes de l'OTAN -ne constitue pas un secrétariat international rémunéré sur un budget international. Le travail est effectué principalement par un petit groupe de fonctionnaires britanniques et américains qui préparent les documents à soumettre à l'examen du PBOS, en coopération avec des experts en transports maritimes d'autres pays membres. Le principe le plus important sur lequel les membres du Bureau d'Etude se soient mis d'accord est le suivant : pour réduire les effets d'une pénurie de tonnage au début d'une guerre, la quasi-totalité des navires marchands de haute mer battant pavillon des pays de l'OTAN devront être mis en commun et placés, aux fins de répartition, à la disposition d'un organisme interallié appelé Direction de Défense des Transports Maritimes. Cet organisme sera chargé de répartir les navires marchands de haute mer dans l'ensemble de la région contrôlée par les pays membres, leurs alliés ou leurs associés, ou par les pays entretenant avec eux des rapports amicaux. Le Bureau d'Etude a arrêté les grandes lignes de l'organisation de cette Direction. Elle se composera d'un Conseil de Défense des Transports Maritimes et d'un Bureau Exécutif (DSEB -4-). Le premier sera surtout chargé de formuler, en matière de transports océaniques, des directives générales en harmonie avec la stratégie d'ensemble. Le second sera chargé de la gestion de ce 'pool' de navires, et comprendra, pour l'exécution de ses tâches courantes, deux sections - établies l'une à Washington, l'autre à Londres - auxquelles seront attachés des comités subordonnés. Le Bureau d'Etude s'est mis d'accord sur l'organisation de ces sections et a décidé qu'elles devraient être mises en mesure de fonctionner suffisamment à l'avance pour que le Bureau Exécutif puisse travailler à plein dès l'ouverture d'hostilités éventuelles, ou après un délai aussi court que possible. A cette fin, des dispositions ont déjà été prises pour réunir le personnel-clé, qui compte des représentants des marines marchandes nationales des pays de l'OTAN. En outre, les gouvernements des pays membres ont préparé
à l'intention du Bureau d'Etude, des fiches individuelles indiquant
les caractéristiques de tous leurs navires marchands de haute
mer. Grâce à ces renseignements, la répartition
du tonnage marchand pourrait, le cas échéant, s'effectuer
sans retard. Le Bureau d'Etude a entrepris un examen statistique détaillé de l'utilisation actuelle des caboteurs et des bâtiments servant sur de petits parcours en Europe, ainsi que de leur utilisation éventuelle en temps de crise. Il étudie également les besoins en points de mouillage de secours pour ce type de navires. Le Bureau d'Etude des Transports Intérieurs de
Surface en Europe En juin 1952, la mission de coordonner en temps de crise l'utilisation des routes, des voies ferrées, des canaux et des ports d'Europe occidentale a été confiée par le Conseil au Bureau d'Etude des Transports Intérieurs de Surface en Europe (PBEIST) (5). Cet organisme se renseigne sur le volume des transports intérieurs de surface qui serait nécessaire pour répondre aux besoins civils et militaires en temps de guerre ; il compare ces besoins aux capacités actuelles des réseaux de transport. Il procédera ensuite à l'évaluation des déficits qui risqueraient de compromettre l'effort de défense de l'OTAN et il proposera les moyens d'y remédier chaque fois que possible. Pour remplir sa tâche, le Bureau d'Etude a procédé de la façon suivante: en premier lieu, il a rassemblé des données sur la situation actuelle du réseau des transports dans la zone européenne de l'OTAN; en second lieu, il a étudié les organisations nationales des transports et élaboré la structure d'un organisme chargé de coordonner les transports entre les divers pays en temps de guerre. Le PBEIST a ainsi créé six groupes de travail chargés d'étudier respectivement les transports routiers, les transports par voie ferrée, les transports par voies navigables, les ports et les plages, l'organisation portuaire de secours et les transports intérieurs des produits pétroliers en vrac. Des sous-groupes militaires ont été établis (sur une base géographique correspondant aux zones relevant des Commandements Nord, Sud et Centre-Europe) ; ils ont été chargés d'étudier les questions de transports intérieurs de surface qui, sous l'angle opérationnel régional, sont particulièrement importantes du point de vue militaire. Les groupes de travail ont dû examiner tout d'abord comment il serait possible, compte tenu des limites imposées par les réseaux de transport, de répondre dans les premiers mois d'une guerre aux besoins d'ordre militaire. Ils basèrent leurs études sur une évaluation hypothétique : - du volume, de la nature et de la destination des produits
à transporter ; Les groupes ont en outre étudié un grand nombre de questions techniques, telles que l'application des accords en matière de transports, l'entretien, la protection et la réparation du réseau de transports intérieurs. Les transports intérieurs de surface ont évidemment évolué différemment dans chaque pays d'Europe tant du point de vue technique que du point de vue administratif; ils n'ont pas été conçus pour répondre aux besoins qui pourraient résulter du déclenchement d'opérations militaires en Europe occidentale. Le PBEIST et ses groupes de travail ont dû consacrer beaucoup de temps à rassembler des données et à discuter des modifications qu'il conviendrait d'apporter à l'organisation des transports dans chaque pays, et aux divers modes de transports, pour répondre aux lourdes exigences de la guerre moderne. Au fur et à mesure des progrès de ses travaux, le Bureau d'Etude présentera des recommandations concrètes au Conseil. Pour établir les plans d'une organisation de secours, le PBEIST est parti du principe que les diverses formes de transports en temps de guerre varieront d'un pays à l'autre et que, de ce fait, il serait préférable que chaque pays OTAN continuât d'exercer directement son autorité sur son propre réseau de transports. Toutefois, une coordination efficace des transports entre les divers pays est essentielle pour assurer le maximum de souplesse au système d'ensemble et la meilleure utilisation des moyens de transports disponibles. Même quand les mouvements s'effectueront entièrement sur le territoire d'un seul pays, un certain degré de coordination sera nécessaire en raison de la répercussion indirecte de ces mouvements sur le trafic international et de leurs conséquences pour les autorités militaires. Le PBEIST s'est donc efforcé de mettre au point des mesures qui permettront de combiner effectivement les plans de transport à court terme, sous contrôle national, avec le planning international à long terme. Le Conseil a approuvé, en 1954, le mandat d'un organisme chargé de la coordination internationale des transports intérieurs de surface pour la région Centre-Europe. Le PBEIST soumettra également au Conseil des propositions relatives à la coordination des transports pour les régions Nord et Sud-Europe. Le problème des approvisionnements en temps de guerreEn juin 1951, le Conseil des Suppléants, informé par le Bureau d'Etude des Transports Océaniques qu'il faudrait s'attendre à un déficit grave de tonnage marchand en période de crise, demanda au Bureau Economique et Financier de lui faire savoir: 1. dans quelle mesure il était possible de procéder
à une étude objective des besoins d'importations civiles
par voie de mer pour certains produits en temps de guerre (en particulier
pour les produits volumineux) sur la base d'un régime d'austérité
rigoureuse; Pour recueillir ces renseignements, le Conseil a été amené à créer un Comité d'Etude du Ravitaillement et de l'Agriculture, un Comité d'Etude du Charbon et de l'Acier et un Comité d'Etude des Matières Premières Industrielles. Les travaux de ces trois comités sont coordonnés par un Comité d'Etude des Approvisionnements en Temps de Guerre qui est également responsable de la coordination des travaux du Comité d'Etude des Produits Pétroliers créé par le Conseil des Suppléants en janvier 1952. Ces divers organismes ont été chargés d'examiner les difficultés qui pourraient surgir dans leurs domaines respectifs au cours de la première année d'une guerre et de recommander les mesures qui pourraient être prises à l'avance pour les surmonter, ou du moins les atténuer. Les Comités d'Etude ont examiné : 1. les mesures préparatoires de temps de paix,
existantes ou en préparation dans les pays membres; L'étude des besoins et des disponibilités en cas de guerre a fait des progrès certains. Toutefois, les comités n'ont pas tenté jusqu'ici d'établir de véritables programmes d'importations de temps de guerre. Des problèmes ont été posés, auxquels on a cherché des réponses. Dans des plans et des préparatifs de ce genre, l'évaluation des incidences générales des hypothèses de base a plus d'importance que le calcul de chiffres précis. Les études entreprises ont eu notamment l'heureux effet de réunir des experts qualifiés des différents pays de l'OTAN et de rassembler une documentation à l'intention des personnes et des services administratifs qui seront probablement appelés à s'occuper de ces problèmes en temps de guerre. Cette expérience servirait en période de crise dans la même mesure que les leçons tirées des manuvres militaires et des exercices d'état-major. Examinons maintenant, à titre d'exemple, certaines des activités des comités d'étude. Le Comité d'Etude des Produits Pétroliers a procédé à l'évaluation des besoins militaires, et des besoins civils réduits, en produits pétroliers essentiels, nécessaires en temps de guerre au maintien de la production de guerre de chaque pays à son niveau maximum. Il a également évalué les disponibilités probables en pétrole brut et en produits raffinés et a étudié les mesures de rationnement que les pays pourront instaurer en cas de besoin. Le Comité d'Etude du Charbon et de l'Acier a étudié les sources vulnérables ou éloignées d'approvisionnement en charbon et en acier. Il a demandé aux principaux pays membres de l'OTAN, producteurs de charbon en Europe, d'indiquer les mesures qu'ils envisagent pour maintenir le niveau de leur main-d'uvre en temps de guerre. Le Comité étudie les disponibilités probables, en temps de guerre, en matières premières nécessaires à la production de l'acier en Europe occidentale. Le Comité d'Etude du Ravitaillement et de l'Agriculture a recensé les importations de divers pays au cours des dernières années et a déterminé les approvisionnements qui seraient vraisemblablement arrêtés dès l'ouverture des hostilités. Il étudie également les effets d'une réduction hypothétique des importations par voie de mer. Le Comité a étudié les modifications qu'il conviendrait peut-être d'apporter à la structure de la production agricole en temps de guerre; il procède à une enquête sur les ressources en machines agricoles, carburants, engrais et autres éléments essentiels au maintien et à l'accroissement de la production agricole en période de crise. Le Comité d'Etude des Matières Premières Industrielles s'est jusqu'ici attaché à l'étude des problèmes que poseraient la disparition de produits en provenance de sources vulnérables, la nécessité de réduire les importations de produits volumineux en raison de l'insuffisance du tonnage disponible et la raréfaction de certains produits en raison de l'accroissement de la demande en temps de guerre. Le Comité d'Etude du Ravitaillement et de l'Agriculture et le Comité d'Etude des Matières Premières Industrielles attachent une attention particulière à la constitution de stocks. Ils étudient notamment la nature des produits à stocker; l'importance des stocks et les meilleurs procédés de stockage; les méthodes d'achat, le gardiennage, l'entreposage, le renouvellement et le remplacement des stocks. Ces questions se heurtent à de sérieux problèmes financiers ; les pays sont naturellement peu enclins à affecter des fonds à la constitution de stocks et à aggraver ainsi la situation de leur balance des paiements. Outre les questions actuellement examinées par
les comités d'étude du Conseil de l'Atlantique Nord, il
en existe une multitude d'autres, également importantes, peut-être,
qui n'ont pas encore été abordées. Elles le seront
par ordre de priorité dans un délai minimum. Dans ce domaine
essentiel que constituent la sécurité, l'approvisionnement
et l'administration du front intérieur en temps de guerre, le
Conseil n'en est encore qu'au seuil d'une tâche dont l'urgence
et l'importance sont sans égales. Notes: ![]() |