Revue de l'OTAN
Mise à jour: 10-Sep-2002 Revue de l'OTAN

Edition Web
Vol. 42- No. 5
Oct. 1994
p. 21-25

La transformation des forces armées ukrainiennes

Vyacheslav Pikhovchek et Chrisfopher Pett
Centre ukrainien de recherche politique indépendante (1)

Lorsque l'Ukraine a fait son apparition sur la scène mondiale, en 1991, elle présentait un mélange d'avantages et d'inconvénients majeurs, et depuis, ses résultats sont loin d'avoir été réguliers. Pourtant, elle reste stable, les résultats des élections démocratiques sont positifs et les droits civiques sont respectés. Pour certains observateurs de l'ouest, le mélange ethnique d'Ukrainiens et de Russes est le plus susceptible de provoquer une explosion dans la région. Or les citoyens d'Ukraine ont toujours fait mentir les fréquents pronostics pessimistes à ce sujet et ont su résoudre leurs différends de manière exemplaire. Certes, les temps sont durs en Ukraine, mais une analyse objective des trois premières années d'indépendance de ce pays devrait inciter à l'optimisme.

A la fin du mois d'août de cette année, le nouveau Président de l'Ukraine, Leonid Koutchma, qui a remporté les élections le 11 juillet, a pris une mesure sans précédent qui consistait à nommer un civil à la tête du ministère de la défense. Cette mesure absolument essentielle à la création d'une structure de défense démocratiquement fiable a surpris les observateurs occidentaux, mais aussi leurs homologues ukrainiens. En effet, si le remplacement du ministre sortant, le général Vitali Tadetski, était tout à fait prévu, on pensait qu'il serait remplacé par un autre officier. Valéry Chmarov, vice-premier ministre lorsque M. Koutchma était chef du gouvernement l'année dernière, a succédé au général Radetski, sa nomination ayant été ratifiée par le parlement.

En 1991, pour de multiples raisons, l'Ukraine était considérée comme l'État de l'ex-Union soviétique qui avait le plus de chances de réussir sa transformation, et la masse des militaires de retour au pays a grossi les rangs des forces armées de l'Ukraine, qui ont alors compté près d'un million d'hommes en armes. Ces débuts en apparence tout rosés n'ont pas duré. Si l'Ukraine a d'immenses ressources agricoles, minières et industrielles, en revanche, sa réaction politique au défi de l'indépendance n'a guère été brillante. Le revers de la médaille de l'héritage ukrainien est sa situation stratégique, à proximité de la plupart des États d'Europe centrale et orientale, qui la rend sensible à tous les troubles régionaux alors qu'elle a peu d'expérience pour lui permettre de préserver son équilibre. L'Ukraine a hérité d'un rôle peu enviable dans la région : elle est condamnée à être perpétuellement la passerelle ou le tampon entre l'est et l'ouest. C'est pourquoi alors que ses ressources militaires lors de son indépendance pouvaient paraître impressionnantes sur le papier, elles étaient en fait fondamentalement inadaptées aux besoins de l'Ukraine.

Problèmes stratégiques et besoins militaires

Pour beaucoup d'observateurs occidentaux, l'adoption de la doctrine militaire ukrainienne, ratifiée par le parlement précédent en octobre 93, a été le signe traduisant le mieux l'orientation prise par l'Ukraine vers une stabilisation de sa situation militaire et stratégique dans la région. Elle définit des objectifs louables en ce qui concerne la taille et la composition des forces armées et fournit une ébauche de calendrier de mise en œuvre de ces décisions, mais n'indique pas comment leur taille et leur composition seront adaptées à l'accomplissement de leur tâche, à savoir la protection des frontières et des intérêts vitaux de l'Ukraine.

Ce problème est caractéristique des difficultés que rencontrent les forces armées ukrainiennes. Héritière des plus pures traditions de l'Armée rouge et imprégnée de sa doctrine et de sa tactique, l'Armée ukrainienne est encore basée avant tout sur les flancs ouest et sud-ouest du pays, où l'intégrité territoriale de l'Ukraine n'est guère menacée. Elle n'a nul besoin de capacité offensive terrestre, aérienne ou maritime, car sa doctrine de défense indique qu'elle n'a aucune prétention sur le moindre territoire appartenant à d'autres pays. C'est pourtant dans cette optique que ses troupes ont été formées et mises en place lorsqu'elles faisaient partie des forces armées soviétiques.

Le seul conflit territorial - passager - qui ait eu lieu depuis l'indépendance a été le différend avec la République de Crimée, qui est désormais une région semi-autonome de l'Ukraine. La seule et unique préoccupation de l'Ukraine concernant son territoire est liée à ses rapports avec son éternel "grand frère" russe. En effet, la relation russo-ukrainienne a toujours été très tendue. Nul doute que c'est la crainte éprouvée par l'Ukraine à l'égard de la Russie qui explique qu'elle n'ait ratifié le Traité START que tardivement, en décembre 1993, et qu'elle ait constamment demandé des garanties de sécurité à l'OTAN en compensation de son engagement à dénucléariser son arsenal militaire.
Peut-être la menace d'un nationalisme "grand russe" brandie par Vladimir Jirinovsky a-t-elle été balayée, mais la réussite de son parti aux élections parlementaires de Russie en décembre 1993 a causé plus de consternation à Kiev qu'en Occident. En outre, l'Ukraine n'a pas soutenu les opérations de maintien de la paix de la Russie dans le "proche étranger", qu'elle voyait comme un processus de réaffirmation de l'hégémonie russe, et elle espère que le Partenariat pour la paix sera un moyen de réconcilier le principe et la pratique du maintien de la paix en Europe.

La froideur des relations russo-ukrainiennes, qui a atteint son point culminant au mois de mai, lorsque le conflit a été évité de peu au sujet de la propriété de la flotte de la mer Noire et de la souveraineté de la Crimée, a poussé l'Ukraine à redéfinir ses alliances en Europe et en Asie en se tournant non plus vers la structure de sécurité de la CEI, mais vers l'OTAN et le groupe de Visegrad. Elle a vivement soutenu le Plan Balladurm, et les instituts ukrainiens d'études de sécurité consacrent beaucoup de temps à la mise au point de théories relatives à des alliances sécuritaires paneuropéennes reliant l'Ukraine à l'Europe de l'ouest à travers une chaîne de relations de défense mutuelle.

Le besoin ressenti par l'OTAN et l'Occident en général de respecter les mesures prises par la Russie en faveur d'une redéfinition de son rôle stratégique en Europe centrale et orientale et en Asie a été, à tort ou à raison, interprété par beaucoup d'Ukrainiens comme une déclaration de soutien à la Russie contre l'Ukraine. Depuis, avec la Déclaration trilatérale de janvier (3) et, surtout, l'élection du Président Koutchma, les relations de l'Ukraine avec la Russie comme avec l'Occident se sont nettement améliorées.

Dans le contexte de ce scénario politique et en l'espace relativement bref de trois années, les besoins perçus par Kiev en ce qui concerne les forces armées ukrainiennes sont devenus clairs. L'Ukraine doit être capable de défendre ses frontières septentrionale et orientale afin de dissuader toute agression d'un gouvernement impérialiste dont beaucoup, à Kiev, craignent encore la résurgence au nord, puisque l'Ukraine ne peut garantir à elle seule la poursuite du processus pacifique de démocratisation dans toute l'ex-Union soviétique. L'Ukraine doit aussi pouvoir protéger ses navires et ses ports dans la région de la mer Noire. Elle doit pouvoir maintenir l'ordre intérieur tout au long de la crise économique, qui s'aggrave. Elle doit pouvoir participer, comme elle le fait dans l'exYougoslavie depuis deux ans; au nécessaire maintien de la paix dans la région, et à cette fin, elle doit pouvoir œuvrer au sein de structures intégrées avec ses alliés et partenaires de la CEI et de l'OTAN.

La structure du ministère de la défense

A l'époque soviétique, le territoire actuel de l'Ukraine était couvert par trois des seize districts militaires soviétiques: les districts des Carpates, d'Odessa et de Kiev. Le Q.G. du district de Kiev est devenu la base de l'état-major général national ukrainien et du ministère de la défense. Comme dans la plupart des structures de défense postcommunistes, il n'y avait au début, pas de grande différence entre les deux: le ministre était un haut fonctionnaire militaire, supérieur par son poste au chef de l'état-major général, mais tous deux avaient la même formation et le même profil professionnel. Il y a encore peu de temps, un contrôle civil suffisant semblait ainsi assuré. Début 94, un officier supérieur ukrainien nous a décrit comme suit le principe de contrôle civil des forces armées du pays: "Le président est le commandant en chef des forces armées. Or le président est un civil démocratiquement élu. Un contrôle civil des forces armées est donc exercé."

Au début du mois de juillet dernier - quelques jours seulement avant de perdre les élections présidentielles - le président Kravtchouk a présenté un projet de loi clarifiant le rôle du ministère de la défense: son rôle est distinct de celui de l'état-major général, il est responsable de l'identification des menaces potentielles ou réelles à l'encontre de l'Ukraine, il gère le complexe militaro-industriel et le processus de conversion, et il définit les critères de coopération avec les autres ministères. Son successeur, le président Koutchma, a pris une décision majeure en nommant un civil à la tête de ce ministère. En Occident, beaucoup de gens ont craint qu'un "soldat en civil" - autrement dit, un officier mis à la retraite afin de le nommer au poste de ministre - ne soit le premier civil désigné. Mais tel n'a pas été le cas: M. Chmarov est un homme politique de carrière qui, tout comme ses homologues occidentaux, devra apprendre les besoins et les méthodes des forces armées et pourra apporter son expertise à un ministère qui, jusqu'ici, n'a pas eu l'occasion d'élargir sa perspective.

Les transformations des forces armées

L'Ukraine a réduit le nombre de ses hommes en armes d'au moins 200 000 unités au cours de ces trois dernières années. D'après les estimations actuelles, il y aurait entre 500 et 600 000 militaires. La doctrine de défense du pays fixe l'objectif visé à 250 000 et peu de militaires ou d'hommes politiques ukrainiens contestent encore ce chiffre. La visée ultime est d'instaurer une armée professionnelle.

L'expérience des forces armées ukrainiennes peut être vue comme un microcosme des difficultés auxquelles se heurte le pays, dans son ensemble, depuis l'indépendance. C'est certainement vrai du processus d"'ukrainisation" des forces armées, qui reflète le débat national sur le juste rapport entre langues et cultures ukrainiennes et russes. Tout comme dans l'ensemble de l'Etat, des compromis ont été arrêtés et de graves conflits évités. Le changement le plus contesté, au sein des forces armées, a été le remplacement de l'éducation politique marxiste-léniniste par l'éducation linguistique et culturelle ukrainiennes. Par comparaison, l'introduction d'un serment de fidélité à l'Ukraine a été accueilli sans le moindre remous.

Les Russes ethniques, qui sont en majorité dans de nombreuses unités, ont été contrariés par la création du Service de psychologie sociale qui devait "nationaliser" les recrues. Cette initiative a été une tentative un peu maladroite pour redonner de l'importance à la langue et à la culture russes au sein de l'armée, et depuis, elle a été légèrement freinée. En effet, à cette occasion, l'Ukraine était présentée d'une façon extrêmement flatteuse pour les nationalistes ukrainiens de la Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine, mais aussi d'une façon qui fit naître du ressentiment et de l'inquiétude parmi les soldats de l'est.

Les éléments politisés des forces années - qui, il faut le préciser, sont demeurées remarquablement calmes sur le plan politique, surtout par comparaison à l'armée russe -semblent avoir été apaisés par l'élection de M. Koutchma à la présidence du pays. En effet, il est connu pour ses sympathies à l'égard des préoccupations de la grande minorité russe ethnique d'Ukraine, et peu de gens semblent craindre véritablement qu'il n'essaie de réduire la souveraineté ukrainienne au profit - une fois encore - de l'autorité de Moscou.

Les autres changements majeurs apportés aux forces armées ont concerné la marine, dont la flotte composée de six vaisseaux est sans rapport avec l'énormité de la flotte de la mer Noire. Le problème de la flotte de la mer Noire n'a d'ailleurs jamais été aussi près d'être réglé. Des pourparlers récents à Moscou ont abouti à de réels progrès, et il est possible que le contentieux à ce sujet soit résolu très prochainement. En attendant, cette flotte représente pour l'Ukraine une énorme dépense de ressources financières, militaires et diplomatiques qu'aucun avantage tactique ou stratégique ne compense.

Enfin, l'armée de l'air et la défense aérienne ont été réunies. Ces deux organisations ont rarement coopéré, mais leur combinaison constitue la seule grande réaffectation de rôles et de ressources qui ait eu lieu en dehors de la marine. La répartition des troupes entre les districts militaires, de même que la structure de commandement après la différenciation du Ministère de la défense et de l'état-major général, sont restées en grande partie inchangées depuis l'indépendance.

Un militaire d'aujourd'hui remarquerait peu de différence par rapport au type de service effectué par son frère aîné dans l'armée soviétique de 1989-90. Les soldats vivent dans les mêmes casernes, reçoivent le même équipement (si ce n'est que certains insignes ont été modifiés) et - quand il y a du carburant et des munitions - ils reçoivent la même formation. Abstraction faite de la réorganisation administrative de haut niveau à laquelle il a été procédé et de la complication due aux désaccords politiques au sein des forces armées, dans la majorité des unités militaires d'Ukraine, les choses ont très peu changé. La véritable question de la réforme militaire à accomplir nécessite l'organisation d'une structure de commandement et de contrôle subordonnée à Kiev qui reflète un concept de défense faisant vraiment de l'armée une force cohésive répondant aux besoins de l'État. Mais ce processus demandera encore un peu de temps.

Les facteurs économiques et sociaux

Si l'on regarde en arrière, au lendemain de cet été tranquille, il est difficile de se rappeler les cruelles pénuries d'énergie, la menace de grèves dans tout le pays, l'escalade hyper-inflationniste, et le profond sentiment d'insécurité suscité par les relations de l'Ukraine avec la Russie et l'Occident qui ont caractérisé l'hiver dernier. S'il est vrai que certains comptes rendus et diverses analyses publiés en Ukraine et en Occident pendant cette période ont été trop alarmistes, il est néanmoins certain que tous les éléments de la société, y compris le corps des officiers, étaient au bord de la désintégration.

Les nouveaux entrepreneurs et les gangs mafieux focalisent les craintes et les aspirations des jeunes ukrainiens. Or si l'armée - avec l'église - est l'institution la plus respectée d'Ukraine, elle est aussi une des moins bien comprises. Les officiers ukrainiens voient disparaître le prestige et les avantages qui les avaient incités à opter pour la carrière militaire. Pendant l'hiver 1993-94, ils ont souvent été payés un mois sur deux. Et lorsqu'ils touchaient leur solde, ils devaient choisir de la dépenser soit pour se chauffer, se loger, se nourrir ou s'habiller, mais en général rien de plus. En outre, ils ont des problèmes chroniques de logement: les militaires de retour d'Europe centrale ou d'autres régions de l'ex-Union soviétique sont venus grossir les rangs des demandeurs de logement au-delà de la limite de l'offre possible.

Dans le même temps, la Commission européenne, en coopération avec l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Soros Foundation, est en train de mettre en place des programmes de reconversion des officiers retraités et démobilisés afin qu'ils puissent réintégrer la société civile en ayant une compétence pratique à proposer. Cette formation est orientée vers la gestion de petites entreprises et certaines professions spécifiques comme la réparation automobile ou électrique, et la contribution financière globale de l'Occident s'élève à plusieurs millions de dollars. Si l'on veut que la réduction des effectifs militaires à 250 000 hommes se fasse sans risque de conflit déstabilisateur, le gouvernement ukrainien et ses partenaires de l'ouest et de la CEI devront veiller à ce que l'esprit de corps des officiers ne soit pas plus menacé qu'il ne l'est au stade actuel.

A cet égard, la nomination d'un civil comme ministre de la défense doit être gérée avec prudence: en effet, une des fonctions essentielles de son prédécesseur, le général Radetski, peu versé dans la définition de politiques, était d'être une figure de proue gouvernementale apaisante au sein des forces armées. Il faudra absolument que M. Chmarov établisse une bonne relation de travail avec son vice-ministre, le général Ivan Bizhan, militaire de longue date qui a acquis une grande popularité au sein de l'armée. Car tant que l'Ukraine ne sera pas sortie de cette période de transition entre une économie communiste planifiée et une économie de marché capitaliste, les questions sociales et économiques resteront au cœur de tous les aspects de la transformation des forces armées ukrainiennes.

L'Ukraine a progressé lentement mais régulièrement vers la réduction des forces armées impressionnantes mais inutiles héritées de l'Union soviétique. Sa situation stratégique en Europe est peu enviable, puisque invasion et conquête ont toujours caractérisé son histoire. Il ne fait aucun doute que l'Ukraine a besoin d'une capacité de défense souple, mobile et moderne, et que le processus de réalisation de cet objectif continuera d'être ralenti par les difficultés économiques et politiques. Si elle désire tant que l'Occident lui apporte des garanties de sécurité, c'est parce qu'elle analyse sa situation avec réalisme, mais en même temps, cette situation appelle une réaction circonspecte de la part de l'Occident, ce qui n'inspire que ressentiment et méfiance à bien des hommes politiques et des officiers ukrainiens. Certains signes montrent cependant que la pensée et la politique de l'Ukraine en matière de sécurité mûrissent rapidement. L'OTAN semble avoir été impressionnée par l'adhésion enthousiaste de l'Ukraine au PfP et l'on ne peut douter de l'authenticité de cet enthousiasme de la part de Kiev. C'est avec un optimisme prudent que nous envisageons l'avenir de la transformation des forces armées ukrainiennes et, parallèlement, celui de l'évolution de la place de l'Ukraine dans l'architecture européenne de sécurité.


(l) Vyacheslav Pikhovchek est le Directeur du Centre ukrainien de recherche politique l'indépendante, étabfeeinent de recherche non gouvernemental et non partisan implanté à Kiev et créé par de jeunes chercheurs ukrainîens enl991. Lle Centre mène des f recherches dans les
'militaire et de sécurité de l'Ukraine. Ses activités sont soutenues par la Westminster Foundation for Democracy (Grande-Bretagne), par la Freeaom House (Etats-Unis) et par le National Endowment for Oemocracy (Etats-Unis). Christopher Pett a récemment passé six mois en Ukraine, où il a travaillé en étroite collaboration avec le Centre afin d'établir des contacts et des instituts des pays de l'OTAN et d'effectuer des recherches politiques sur les affaires de sécurité et l'Ukraine.

(2) le Pion Balladur est une proposition du premier ministre françois, Edouard Balladur, concernant un Plan de stabilité en Europe. la conférence inaugurale a eu lieu à Paris les 26 et 27 mai 1994 à la suite d'un appel de l'Union européenne en faveur de la conclusion de ce pacte. Celui-ci vise à garantir les frontières et le respect des minorités nationales en Europe, mais aussi à mettre en œuvre une coopération régionale permettant d'atteindre ces objectifs.

(3) la déclaration trilatérale du 14 janvier 1994 signée par les présidents des Etats-Unis, de la Russie et d'Ukraine expose le détail des procédures de transfert des ogives nucléaires ukrainiennes à la Russie et présente les compensations et les assurances de sécurité liées à ce transfert.