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Positions
de l'OTAN sur la non-prolifération, la matrise des armements
et le désarmement nucléaires, et sur des questions connexes
La présente fiche expose, de manière très condensée,
les positions fondamentales de l'Alliance atlantique et de ses membres en
ce qui concerne la non-prolifération, la maîtrise des armements
et le désarmement nucléaires. Elle mentionne également
des activités multilatérales et bilatérales qui s'y
rattachent.
Elle vient compléter les informations de base d'avril 1999 sur
les forces nucléaires de l'OTAN dans le nouvel environnement de
sécurité, qui exposent principalement les mesures importantes
prises par l'OTAN en vue d'adapter sa politique et son dispositif de forces
nucléaires au nouvel environnement de sécurité.
Pour ce qui est des questions et des thèmes se rapportant à
la Conférence d'examen 2000 du Traité sur la non-prolifération
(TNP), les deux fiches d'informations sont à rapprocher.
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Matrise
des armements (nuclaires) - gnralits |
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- Les Alliés ont depuis longtemps marqué leur engagement
à l'égard de la maîtrise des armements, du désarmement
et de la non-prolifération dans le cadre de leur politique de
sécurité, qui s'inscrit fermement dans un contexte politique
plus large où ils s'efforcent d'accroître la stabilité
et la sécurité en abaissant les niveaux d'armement et
en développant la transparence et la confiance mutuelle sur le
plan militaire.
- Les Alliés ont réaffirmé à maintes reprises
que la maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération
continueront de jouer un rôle majeur dans la réalisation
des objectifs de sécurité de l'OTAN.
- Au Sommet de Washington, en avril 1999, les dirigeants des pays de
l'Alliance ont décidé que l'OTAN étudierait des
options en matière de mesures de confiance et de sécurité,
de vérification, de non-prolifération et de maîtrise
des armements et de désarmement, à la lumière des
développements stratégiques globaux et de la réduction
du rôle des armes nucléaires. Les Ministres des affaires
étrangères des pays de l'OTAN ont adopté un processus
pour l'examen de ces options et ont demandé qu'un rapport leur
soit soumis en décembre 2000. Les organes compétents de
l'OTAN examinent actuellement les divers éléments de cette
tâche.
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Trait
sur la non-prolifration des armes nuclaires (TNP) |
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- Les Alliés considèrent le TNP comme la pierre angulaire
des efforts mondiaux de non-prolifération des armes nucléaires
(TNP, articles I et II) et comme l'un des piliers de la poursuite du
désarmement nucléaire (article VI). A leurs yeux, il s'agit
d'un traité bien construit, accordant la même importance
aux engagements relatifs à la non-prolifération et à
ceux relatifs au désarmement. Les Alliés reconnaissent
que le désarmement nucléaire exige une approche progressive,
dans laquelle les autres traités de maîtrise des armements
nucléaires (Traité sur les FNI, START I et II, Traité
ABM et Traité d'interdiction complète des essais (TICE))
et projets de traité (START III et traité sur l'arrêt
des transferts de matières fissiles (FMCT)) ont tous un rôle
important à jouer.
- Tous les membres de l'Alliance sont parties au TNP. Ils ont à
maintes reprises réaffirmé leur soutien sans réserve
au Traité, y compris au renforcement du processus d'examen, et
leur attachement constant aux efforts visant à réduire
les armements nucléaires. Qui plus est, en signant le document
sur les principes et les objectifs approuvé à la Conférence
d'examen 1995 du TNP, les Alliés ont réaffirmé
leur attachement à ce qui constitue l'objectif ultime, l'élimination
des armements nucléaires à l'échelle mondiale.
Ils ont par ailleurs demandé instamment à tous les pays
qui ne l'ont pas encore fait d'adhérer au Traité et de
l'appliquer pleinement.
- Le fait que l'OTAN ait réduit le nombre d'armes disponibles
pour ses forces substratégiques en Europe de plus de 85% au cours
des dix dernières années, et de plus de 95% par rapport
à ce qu'il était au plus fort de la guerre froide, est
la preuve de l'engagement des Alliés à l'égard
du désarmement.
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Trait
d'interdiction complte des essais (TICE) |
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- Les Alliés appuient la ratification, l'entrée en vigueur
rapide et la pleine application du Traité d'interdiction complète
des essais. Deux des Etats membres de l'Alliance dotés d'armes
nucléaires, la France et le Royaume-Uni, ont déjà
ratifié le Traité. Les Etats-Unis ont mis fin à
leurs essais nucléaires en 1992; ils ont été le
premier pays à signer le TICE en septembre 1996. Le Royaume-Uni
a également arrêté ses essais nucléaires
en 1992, et la France en 1996.
- En dépit du refus du Sénat des Etats-Unis de ratifier
le Traité en octobre 1999, le Gouvernement américain continue
d'appuyer le TICE et le régime international qu'il prévoit.
Le Secrétaire d'Etat américain a précisé
le 18 octobre 1999 que les Etats-Unis continueraient d'observer le moratoire
sur les essais nucléaires et que le Gouvernement présenterait
le Traité pour une nouvelle lecture à une date ultérieure,
lorsque les conditions seraient plus propices à sa ratification.
- L'Alliance a invité tous les pays à accéder
au TICE et à le mettre en uvre dans les plus brefs délais.
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Trait
sur l'arrt des transferts de matires fissiles (FMCT) |
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- Les Alliés demandent que des négociations relatives
à un traité sur l'arrêt des transferts de matières
fissiles soient entamées sans tarder. Ils sont favorables à
la conclusion, dans un avenir proche, d'un traité universel et
vérifiable sur l'arrêt des transferts de matières
fissiles.
- Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont arrêté
il y a plusieurs années la production de matières fissiles
destinées aux armes nucléaires (uranium ou plutonium hautement
enrichi).
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Mesures
de confiance et de scurit (CSBM) |
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- Pour les Allis, les mesures de confiance et de scurit, ainsi que
des procdures de vrification strictes sont des lments importants
des rgimes internationaux de dsarmement et de non-prolifration.
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Traits
sur la rduction des armes stratgiques (START
I, II et III) |
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- Les Etats-Unis et la Russie sont fortement engagés dans un
processus visant à réduire massivement le nombre de leurs
armes nucléaires stratégiques.
- Aux termes du Traité START I, le nombre des armes stratégiques
déployées par chacune des parties, qui dépassait
largement les 10.000, sera ramené à 6.000.
- Le Traité START II, signé en janvier 1993, ratifié
par les Etats-Unis en janvier 1996 et par la Russie le 14 avril 2000,
réduira encore le nombre d'armes stratégiques détenues
par chacune des parties, pour le ramener à un niveau situé
entre 3.000 et 3.500; dans les ICBM , les MIRV seront supprimés;
en outre, des procédures de vérification très contraignantes
sont prévues.
- Les deux parties ont fait savoir qu'après la ratification
du Traité START II par la Russie, elles sont prêtes à
entamer les négociations sur START III. Celles-ci pourraient
aboutir à de nouvelles réductions du nombre des armes
stratégiques de chacune des parties, le ramenant à un
niveau situé entre 2.000 et 2.500, et à l'adoption d'autres
mesures de transparence importantes.
- L'Alliance appuie sans réserve le processus START et se félicite
des derniers développements en la matière.
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Dispositions
de l'OTAN concernant la mise en commun dans le domaine nuclaire |
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- Les dispositions de l'Alliance relatives au déploiement de
bombes nucléaires à gravité en Europe sont conformes
au TNP. Lorsque le Traité a été négocié,
ces dispositions étaient déjà en place. Leur nature
a été clairement signifiée aux délégations
principales; elles ont été ultérieurement rendues
publiques, et n'ont pas été contestées.
- Les armes nucléaires américaines basées en Europe
sont la propriété exclusive des Etats-Unis et sont placées
de façon constante et totale sous la garde et le contrôle
de ce pays. Elles sont dotées de dispositifs perfectionnés,
appelés Permissive Action Links (PAL), garantissant aux Etats-Unis
le contrôle positif absolu de ces armes, et empêchant toute
utilisation non autorisée.
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Sret
et scurit des armes nuclaires |
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- Les armes nucléaires de l'OTAN sont stockées dans des
dépôts bénéficiant de très bonnes
conditions de sécurité. Elles ont été soumises
à des essais poussés et répondent aux normes de
sûreté les plus sévères.
- Les dispositifs PAL des Etats-Unis constituent une garantie de sécurité
supplémentaire contre une utilisation accidentelle ou non autorisée.
- Les Alliés ont confiance dans la sûreté et la
sécurité de leurs armes nucléaires.
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Garanties
ngatives de scurit |
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- Dans le contexte du TNP, les cinq Etats dotés d'armes nucléaires
désignés dans le Traité ont donné des garanties
négatives de sécurité aux Etats non dotés
de l'arme nucléaire parties au Traité. Cet engagement
politique des pays concernés contribue aux efforts globaux de
non-prolifération.
- Les Etats occidentaux dotés d'armes nucléaires ont
donné les garanties de sécurité négatives
suivantes :
Etats-Unis :
"Les Etats-Unis réaffirment qu'ils n'utiliseront pas
d'armes nucléaires contre les Etats non dotés de l'arme
nucléaire parties au Traité de non-prolifération
des armes nucléaires, sauf dans le cas d'une invasion ou
de toute autre attaque menée par un tel Etat, en alliance
ou en association avec un Etat doté de l'arme nucléaire,
contre les Etats-Unis, leur territoire, leurs forces armées
ou autres troupes, ou contre leurs alliés ou un Etat envers
lequel les Etats-Unis auraient un engagement de sécurité."
Royaume-Uni :
"Le Royaume-Uni n'utilisera pas d'armes nucléaires contre
les Etats non dotés de l'arme nucléaire parties au
TNP, sauf dans le cas d'une invasion ou de toute autre attaque menée
par un tel Etat, en alliance ou en association avec un Etat doté
de l'arme nucléaire, contre lui, son territoire, ses forces
armées ou autres troupes, ou contre ses alliés ou
un Etat envers lequel il aurait un engagement de sécurité."
France :
"La France réaffirme qu'elle n'utilisera pas d'armes nucléaires
contre les Etats non dotés de l'arme nucléaire parties
au TNP, sauf dans le cas d'une invasion ou de toute autre attaque
menée ou soutenue par un tel Etat, en alliance ou en association
avec un Etat doté de l'arme nucléaire, contre elle,
son territoire, ses forces armées ou autres troupes, ou contre
ses alliés ou un Etat envers lequel elle aurait un engagement
de sécurité."
- Au sein de l'OTAN, la décision finale concernant toute utilisation
d'armes nucléaires serait prise par les Etats de l'Alliance dotés
de telles armes. La stratégie de l'OTAN est donc pleinement conforme
aux garanties de sécurité négatives.
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Cour
internationale de justice - Avis consultatif |
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- En 1996, la Cour internationale de justice a publié un avis
consultatif sur la licéité de l'utilisation des armes
nucléaires.
- Dans cet avis, qui n'est pas juridiquement contraignant, la Cour
exprime les conclusions suivantes :
- ni le droit international coutumier ni le droit international
conventionnel n'autorisent spécifiquement la menace ou l'emploi
d'armes nucléaires, pas plus qu'ils ne comportent d'interdiction
complète et universelle à ce double égard;
- est illicite la menace ou l'emploi d'armes nucléaires
qui serait contraire à l'article 2, paragraphe 4, de la Charte
des Nations Unies et qui ne satisferait pas à l'article 51.
- La Cour a été unanime à reconnaître dans
son avis qu'"il existe une obligation de poursuivre de bonne foi
et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement
nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international
strict et efficace".
- La Cour n'a pu conclure de façon définitive (7 voix
contre 7) que la menace ou l'emploi d'armes nucléaires serait
licite ou illicite dans une circonstance extrême de légitime
défense.
- Les Alliés sont convaincus que le rôle occupé
par les armes nucléaires dans la stratégie de l'Alliance
est pleinement conforme au droit international.
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Non-usage
en premier des armes nuclaires |
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- L'OTAN ne suit ni une politique d'usage en premier, ni une politique
de non-usage en premier des armes nucléaires. L'Alliance ne détermine
pas à l'avance de quelle manière elle réagirait
à une agression. La question reste ainsi ouverte, et une décision
serait prise le moment venu, si une telle situation devait effectivement
se matérialiser. Ce faisant, les Alliés visent à
maintenir tout agresseur dans le doute quant à la façon
dont ils riposteraient en cas d'agression.
- Dans le contexte stratégique international actuel, les Alliés
ont déclaré que les circonstances dans lesquelles l'utilisation
d'armes nucléaires pourrait devoir être envisagée
sont considérées comme des perspectives très lointaines.
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Zones
exemptes d'armes nuclaires |
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- La question de la création de zones exemptes d'armes nucléaires,
de même que la signature et la ratification concomitante des protocoles
sur les assurances de sécurité négatives, ne sont
pas des sujets qui relèvent de l'Alliance.
- Toutefois, les Alliés ont exprimé à plusieurs
reprises leur appui à la création de telles zones, dans
la mesure où tous les pays qui participent le font en toute liberté.
Ils se sont félicités de l'établissement de telles
zones en Amérique latine, dans le Pacifique Sud et en Afrique.
Ce texte n'est pas un document adopté formellement
et ne représente donc pas nécessairement l'opinion ou la
position officielle des gouvernements des pays membres
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