27 novembre
2000
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Faits et
chiffres à propos du Kosovo
Réfugiés
Depuis juin 1999, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(HCR), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d'autres
organisations internationales facilitent le retour organisé dans
leur foyer de plus de 194.000 Kosovars qui s'étaient réfugiés
en Albanie, dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine
et dans d'autres pays. Depuis 1999, 900.000 personnes au total sont rentrées
au Kosovo, ce chiffre comprenant les retours spontanés. Plus de
11.000 réfugiés ont été renvoyés chez
eux par des pays tiers.
Ordre public
- Lorsque la KFOR est arrivée au Kosovo en juin 1999, on dénombrait
50 meurtres par semaine dans cette province. On n'en compte plus aujourd'hui
que 4 par semaine en moyenne, ce qui représente une amélioration
appréciable. De plus, les infractions criminelles qui, auparavant,
étaient dirigées contre les minorités dans le cadre
de violences interethniques, ressemblent de plus en plus au schéma
conventionnel de la criminalité dans d'autres sociétés
européennes.
- Le Corps de protection du Kosovo (TMK), qui comprendra à terme
quelque 3.000 membres actifs et 2.000 réservistes, dont 500 membres
appartenant à des minorités, participe à la reconstruction
civile, aux secours en cas de catastrophe, aux travaux de réfection
de l'infrastructure et au nettoyage du pays. L'engagement du TMK dans
des projets humanitaires s'est sans cesse renforcé au cours de
ce dernier mois, quelque 300 membres du Corps prenant part à
31 projets. Depuis le mois de mars de cette année, les membres
du TMK ont accompli plus de 34.500 jours-homme de travail. L'Organisation
internationale pour les migrations s'occupe de leur entraînement
conformément au programme d'entraînement mis en place pour
le TMK.
- Quelque 4.500 policiers internationaux (Police de la MINUK) sont
en poste au Kosovo.
- La dixième promotion multiethnique du service de police du
Kosovo (SPK) est sortie à la mi-novembre, ce qui porte le nombre
total de diplômés à plus de 60 pour cent de l'effectif
prévu de 4.000 membres. Dix-neuf pour cent des cadets sont des
femmes, et près de 14 pour cent appartiennent à des minorités
ethniques. Des agents du SPK forment des patrouilles mixtes avec les
policiers de la MINUK, et 400 agents environ du SPK mènent des
patrouilles autonomes, aux pouvoirs limités.
- Des éléments de 15 bataillons de la KFOR, soit au total
1.000 soldats environ, ont pour mission d'assurer le contrôle
permanent des postes frontaliers.
- La MINUK met actuellement en place un système judiciaire impartial,
indépendant et multiethnique. Cinquante six tribunaux ont été
établis. Afin de renforcer le système judiciaire local,
dix juges et quatre procureurs internationaux ont été
nommés.
Elections
- Les élections locales du 28 octobre se sont bien déroulées
et l'on n'a enregistré que des incidents mineurs. La Ligue démocratique
du Kosovo (LDK) de M. Rugova, considérée comme représentant
l'opinion plus modérée du Kosovo, l'a emporté à
une large majorité.
- Des Serbes du Kosovo ont été nommés par la MINUK
dans les trois municipalités du nord.
- En tout, 30 assemblées municipales ont été formées,
comprenant à la fois des membres élus et nommés.
Reconstruction/Infrastructure
Lorsque la KFOR est arrivée au Kosovo, plus de 200.000 maisons
avaient été détruites, dont la moitié n'était
pas réparable.
- La KFOR a participé à la distribution de plus d'un
million de tuiles de toiture, de 18.000 poêles et de 4.000 camions
de bois à brûler.
- Une superficie de 1,1 million de mètres carrés de terrain
a été déminée ou débarrassée
des munitions non explosées, travail effectué principalement
par des ONG. Des experts ont inspecté près de 2.000 km
de routes et 16.000 maisons et bâtiments publics et en ont éliminé
les mines et autres mécanismes; ils ont inspecté un nombre
total de 1.200 écoles, dont 776 ont été débarrassées
des mines et munitions non explosées.
- Le programme de protection contre les intempéries d'hiver
de 1999-2000 a été une très grande réussite
car il a permis de fournir un abri à toutes les personnes dans
le besoin. La MINUK établit actuellement des plans de circonstance
pour l'hiver 2000-2001, auxquels la KFOR apportera son soutien, selon
les besoins et selon les capacités dont elle dispose.
- Le système d'alimentation électrique du Kosovo est
graduellement remis en état. C'est l'un des principaux objectifs
de l'Agence européenne pour la reconstruction. Une compagnie
franco-allemande participe à la gestion de la Compagnie d'électricité
du Kosovo. A Zvecan, des transformateurs ont été financés
par le Danemark et installés par une société danoise.
L'électricité produite suffit pour la demande quotidienne
moyenne, mais est insuffisante pour les périodes de pointe.
- Depuis le 2 décembre 1999, la compagnie ferroviaire militaire
italienne a remis en service quelque 300 km de lignes ferroviaires.
- Six ponts ont été réparés et 260 km de
routes refaites ou reconstruites.
Efforts visant
à protéger la minorité serbe et les autres minorités
:
- La KFOR estime (en se basant sur des évaluations récentes
plus exactes) que la communauté serbe au Kosovo comprend actuellement
quelque 140 000 personnes.
- Plus de la moitié de la population serbe qui vivait à
l'origine dans la province l'a quittée, mais la majorité
de ceux qui ont décidé de fuir le Kosovo l'ont fait au
cours du conflit ou juste après l'arrivée de la KFOR,
lorsque les troupes n'avaient pas encore été déployées
pour protéger la population contre la violence ethnique.
- Un petit nombre de Serbes seulement est rentré au Kosovo,
en raison de craintes pour leur sécurité et aussi d'une
pénurie de logements convenables. D'autres qui ont l'intention
de rentrer devraient attendre le retour d'un temps plus clément
au printemps 2001.
- Les efforts visant à réinstaller des minorités,
y compris celles appartenant à de petits groupes ethniques, ont
subi le contrecoup du meurtre de quatre "Achkalis" à
Dosevac, le 9 novembre. Ces personnes étaient rentrées
quelques jours plus tôt dans le cadre d'un programme de réinstallation
mené par le HCR.
- Soixante-quinze pour cent des soldats de la KFOR consacrent leur
temps à patrouiller, à surveiller les postes de contrôle
et à organiser des patrouilles aux frontières. Chaque
brigade multinationale affecte en moyenne 400 personnes aux tâches
liées à la protection des minorités.
- Un nombre important de forces de la KFOR est toujours affecté
vingt-quatre heures sur vingt-quatre à la protection de sites
du patrimoine.
- Les Albanais du Kosovo continuent d'exercer de fortes pressions sur
les minorités ethniques et en particulier sur les Serbes du Kosovo,
ce qui suscite de graves préoccupations.
Avant le début
de l'Opération ALLIED FORCE :
- Vingt-cinq pour cent de la population totale du Kosovo avait été
déplacée avant le début de la campagne aérienne.
- En avril 1998, à la suite de la campagne de nettoyage ethnique,
226.000 personnes s'étaient réfugiées en Albanie,
125.000 dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine et
33.000 au Monténégro (estimations du HCR).
De son enquête sur la situation des droits de l'homme, menée
au printemps 1999 (Kosovo As Seen, As Told - The human rights findings
of the OSCE Kosovo Verification Mission, Part I, (http://www.osce.org/kosovo/reports/hr/part1/p0cont.htm),
la Mission de vérification de l'OSCE au Kosovo a tiré les
conclusions suivantes :
- tout semble indiquer que les atrocités perpétrées
par les forces serbes et yougoslaves à l'encontre des communautés
albanaises étaient organisées
et systématiques;
- les expulsions et les arrestations arbitraires accompagnées
de torture et de meurtres arbitraires de civils étaient à
la fois une tactique en vue d'intimider et d'expulser les Albanais du
Kosovo, et un objectif en soi;
- des massacres étaient déjà évidents en
1999; des viols et autres formes de violence sexuelle avaient été
signalés; les expulsions forcées étaient souvent
suivies de la destruction délibérée des biens et
d'actes de pillage; l'accent était mis en particulier sur le
meurtre de jeunes Albanais du Kosovo en âge de se battre. On possède
des preuves terribles indiquant que des enfants ont été
la cible des meurtriers afin de terroriser les communautés;
- l'analyse des violations courantes des droits de l'homme et de leur
organisation géographique indique qu'après le 20 mars
1999, les violations n'étaient que la poursuite d'actions entreprises
par les forces militaires yougoslaves et serbes qui avaient été
bien répétées, dans la mesure où elles avaient
déjà été mises en application à de
nombreux endroits du Kosovo bien avant cette date;
- alors qu'il est prouvé que les deux éléments
ethniques ont commis des violations au cours du conflit, il n'y a aucune
commune mesure dans la nature ou l'ampleur des violations des droits
de l'homme commises d'un côté ou de l'autre. Au Kosovo,
pendant la période qui fait l'objet du rapport de la Mission
de vérification de l'OSCE, ce sont en grande majorité
les Albanais du Kosovo qui ont été les victimes de l'appareil
militaire et de sécurité yougoslave et serbe. (Rapport
de l'OSCE : "Kosovo As Seen, As Told - The human rights findings
of the OSCE Kosovo Verification Mission, Part I, Executive Summary")
Preuve des
massacres - Les charniers :
Selon Mme Carla del Ponte, Procureur général du TPI, 526
charniers ont été repérés au Kosovo et plus
de 4.000 corps exhumés. Les enquêteurs ont la preuve que,
dans certains cas, des corps ont été retirés des
charniers avant l'arrivée des équipes internationales.
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